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Roman Sentchine

Roman Sentchine
Roman Sentchine est né en 1971, dans la république de Touva. En 1993, sa famille s'installe dans la région de Krasnoïarsk, dans une situation très précaire. Sentchine termine des études à l'Institut de littérature en 2001 ; il est considéré comme l'un des représentants du nouveau réalisme russe. ... Voir plus
Roman Sentchine est né en 1971, dans la république de Touva. En 1993, sa famille s'installe dans la région de Krasnoïarsk, dans une situation très précaire. Sentchine termine des études à l'Institut de littérature en 2001 ; il est considéré comme l'un des représentants du nouveau réalisme russe. Ses romans, traduits dans de nombreuses langues, reçoivent un accueil enthousiaste du public russe, et ont été récompensés par de nombreux prix littéraires. Les Eltychev, le premier roman de Sentchine traduit en français (Noir sur Blanc, 2013), a figuré sur la liste des plus grands prix russes (National Bestseller, Booker Prize russe, Bolchaïa Kniga). La Zone d'inondation est son deuxième roman publié en français.

Avis sur cet auteur (1)

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    Couverture du livre « Les Eltychev » de Roman Sentchine aux éditions Noir Sur Blanc

    voyages au fil des pages sur Les Eltychev de Roman Sentchine

    Au début des années 2000, dans un chef-lieu de province russe, les Eltychev mènent leur petite vie. Une vie monotone, sans grand train, luxe ou relief, mais ils s’en tirent à bon compte, avec un toit et du travail, de quoi se chauffer et se nourrir. Ils n’en demandent guère plus, ou alors il...
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    Au début des années 2000, dans un chef-lieu de province russe, les Eltychev mènent leur petite vie. Une vie monotone, sans grand train, luxe ou relief, mais ils s’en tirent à bon compte, avec un toit et du travail, de quoi se chauffer et se nourrir. Ils n’en demandent guère plus, ou alors il aurait fallu faire des choix plus audacieux, mais pour cela il est trop tard. Nikolaï, le père, est officier de police dans un dessoûloir (un commissariat où sont amenés les poivrots raflés dans les rues, pour les faire dégriser et, tant qu’à faire, leur faire les poches ni vu ni connu). Une bonne planque, donc. Valentina, sa femme, travaille à la bibliothèque municipale. Certes, leur fils aîné est en prison et le plus jeune est un fainéant de classe mondiale, mais il ne faudrait pas trop se plaindre.
    Et puis un jour cette stabilité vole en éclats, et la vie des Eltychev s’effondre. Une bavure au commissariat, et Nikolaï perd son emploi et leur appartement de fonction. Pour ne pas se retrouver à la rue, la seule solution est d’aller s’installer à une cinquantaine de kilomètres de la ville, au village natal de Valentina, dans la misérable isba de sa vieille tante. C’est le début d’une longue et lente chute, d’un hiver à l’autre, dans une région sinistrée par le chômage et la pauvreté, ravagée par l’alcool. Les bonnes intentions (trouver du travail, retaper la maison) ne font pas long feu face à la précarité et à la médiocrité ambiantes. Arnaques, coups bas, jalousie, vols, violence, aucune morale, aucune solidarité, aucune amitié, aucune compassion entre les habitants, dont l’alcoolisme semble le seul point commun. Les Eltychev n’échappent pas à ce processus de déshumanisation implacable. L’alcool aidant, le moindre sursaut de volonté se transforme en inertie et en fatalisme, face au vide et à l’ennui abyssaux qui écrasent tout espoir.
    « Roman de la province russe » post-soviétique, « Les Eltychev » raconte la glissade d’une vie ordinaire assez médiocre vers une vie misérable et ignoble. Un roman peu réjouissant, donc, à ne pas lire si on n’a pas trop le moral. C’est d’autant plus effarant qu’il est très réaliste, et décrit parfaitement la dégringolade morale des personnages, qui peu à peu finissent par accepter des choses qui leur étaient pourtant inacceptables auparavant, et par perdre tout respect pour eux-mêmes. Le style est limpide, entre réflexions, descriptions et dialogues, les chapitres sont courts et alternent les points de vue des personnages. Un très bon roman sur la Russie d’aujourd’hui

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