Le titre, déjà, nous donne l’ambiance : bucolique et bon enfant. Ce roman policier, disons plutôt ce pastiche de roman policier, se déroule l’été 1961 dans une petite bourgade de campagne où les habitants semblent vivre en dehors du monde. Un meurtre sordide vient d’y être perpétré : on a...
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Le titre, déjà, nous donne l’ambiance : bucolique et bon enfant. Ce roman policier, disons plutôt ce pastiche de roman policier, se déroule l’été 1961 dans une petite bourgade de campagne où les habitants semblent vivre en dehors du monde. Un meurtre sordide vient d’y être perpétré : on a retrouvé les restes du corps de Joël dans une des cuves de cuisson de l’usine de confiture…qui appartient au maire. Le garde-champêtre, plus habitué à s’occuper des fleurs et des arbres qu’à dénicher un meurtrier, se voit contraint d’épauler le jeune inspecteur chargé de l’enquête. Avec sa supériorité de citadin, notre enquêteur, un peu trop confiant en son flair, est convaincu de coincer l’assassin en deux temps trois mouvements. Sauf que Joël, tout le monde l’aimait et personne n’avait de raison de le faire disparaitre.
On suit l’affaire grâce à la correspondance que le jeune inspecteur échange avec la procureure, car le téléphone est en panne. Il y a aussi ses enregistrements furtifs et laborieux ainsi que ses notes griffonnées sur son calepin.
Cette manière d’informer le lecteur sur l’avancée de l’enquête nous renseigne de façon cocasse sur la personnalité du blanc-bec assermenté qui va peu à peu s’emberlificoter dans une belle toile d’araignée. Il finira par tomber dans le panneau, nous entraînant à sa suite. Pourtant, nous étions prévenus dès les premières pages puisque l’auteur nous promet « un coup de théâtre final époustouflant ». Dans la mesure où un homme averti en vaut deux, le « coup de théâtre » peut s’avérer, pour les plus futés, un coup d’épée dans l’eau… ou dans la confiote si vous voulez rester fidèles au texte.
Pour qui se laisse embarquer dans cette histoire un tantinet saugrenue mais bien ficelée avec des chausse-trappes à presque toutes les pages, la lecture est réjouissante.
J’ai bien aimé l’ambiance années sixties à la campagne qui rajoute de la cocasserie à l’intrigue.
J’ai trouvé quand même quelques longueurs à cette histoire de 345 pages où l’auteur n’en finit pas de nous promener avec des digressions pas toujours bienvenues. Thierry Jonquet, qui utilise le même procédé dans « La belle et la bête », est, de loin, plus virtuose.
Reste le plaisir d’une lecture amusante au dénouement surprenant mais qui ne me laissera pas de grands souvenirs.