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Échos, Richard Matheson, Rivages/noir (traduit par Jean-Paul Gratias)
Tom Wallace vit avec sa femme Anne et leur très jeune fils Richard dans un lotissement tranquille. Ils entretiennent des relations avec leurs voisins, Ron et Elsie et Elizabeth et Franck, collège de Tom. Un soir, une séance d’hypnose se déroule sans souci, mais laisse des traces à Tom qui commence à "voir" et ressentir des choses étranges.
Happé totalement, je fus. Au point d’en parler comme maître Yoda. Pas de temps mort, un suspense incroyable et diablement maîtrisé qui m’a tenu en haleine jusqu’aux toutes dernières pages. Et pourtant, je ne suis pas fan des histoires ésotériques.
Écrit en 1958, ce roman noir est très moderne, même si l’on peut imaginer qu’écrit maintenant, il y aurait force technologie pour venir à la rescousse de Tom et Anne, ce qui serait gâcher. Gâcher l’ambiance tendue, parce que liée à la lenteur des moyens de communication entre autres.
En filigrane, ce roman est aussi une critique de la société et du rêve américains. Le joli quartier fait de belles maisons abrite des individus qui ont tous quelque chose à cacher, qui conservent les apparences parce qu’il le faut en public. Le rêve américain, à quel prix ? La maison, la voiture, les belles tenues, le paraître… tout cela se paye. Et dans cette société des années cinquante, seul l’homme travaille, la femme s’occupe de la maison et des enfants lorsqu’il y en a . D’où des frustrations des uns et des unes, parce qu’il ne gagne pas assez et qu’elle dépense trop, parce que la vie sociale se limite au voisinage…
Et si l’on rajoute à cela, la description fine et profonde des personnages et de leurs relations, l’histoire tendue, le rythme parfait avec rebondissements et surprises, eh bien, voici un excellent roman à partager
J'avoue avoir eu du mal à rentrer dans le roman durant, disons, le premier quart. En cela il est très différent de Amityville, que j'avais lu quand j'étais ado, ou des romans de la princesse des maisons hantées Darcy Coates, qui m'ont happée dès la première ligne.
Néanmoins j'ai continué ma lecture et je suis très contente de l'avoir fait ! Le roman devient impossible à lâcher dès que l'atmosphère surnaturelle s'installe et les forces des ténèbres entrent en jeu. Je n'ai pas vraiment eu peur (pour avoir peur d'une maison hantée je recommande vraiment "The Haunting of Ashburn House" de Darcy Coates) mais j'avais vraiment envie de connaître la suite.
Je ne connaissais absolument pas Richard Matheson, apparemment un des auteurs de la série "La quatrième dimension" mais ce roman m'a donné envie d'en lire davantage, moi qui adore les ambiances horrifiques.
Seul au monde
Ayant été passablement déçue par « le syndrome Noah » qui se référait à de nombreuses reprises à « Je suis une Légende », je me suis décidée à lire ce classique de Science-fiction, écrit en 1954 aux accents résolument modernes.
Le roman commence en 1976 et se situe dans la périphérie de Los-Angeles. L'auteur a imaginé que la quasi-totalité de la population avait été décimée par une maladie transformant les humains en vampires-zombies. Robert Neville lui a survécu, miraculeusement immunisé. Seul, seul au monde, il survit dans un environnement hostile. Il a transformé sa maison en une sorte de forteresse, protégée avec les moyens du bord, cela n'empêche pas que toutes les nuits, sa maison soit assaillie par de hordes d'hommes et de femmes qui n'ont plus que l'apparence d'êtres humains, notamment son voisin et ami, Ben Corman qui l'appelle inlassablement …
Mais Robert ne perd pas espoir, espoir de trouver l'un de ses semblables, épargné par le fléau et mène des recherches sur la maladie, pour au moins, tenter de comprendre…
Ce roman est considéré, à juste titre, comme un chef d'oeuvre de la littérature post-apocalypse. Intense, d'un réalisme poignant, lu en quelques heures, le destin tragique de Robert Neville m'a passionné de bout en bout. Il me reste à voir le film !
Dans un futur indéterminé, la population est telle qu'on ne peut plus se permettre d’avoir à charge des personnes âgées, des inutiles, des dépendants. La solution trouvée est que passé un certain âge tout le monde doit obtenir l’autorisation de continuer à vivre. Pour cela, il faut réussir un examen avec des épreuves physiques et intellectuelles. En fonction des résultats aux différents tests, soit la personne disparait, soit elle a gagné 1, 2, 3 années supplémentaires. Ca c'est du postulat de départ. Dans ce monde, on suit une famille avec un papa de famille qui héberge son propre père qui a reçu sa nouvelle convocation. L’attachement entre ces deux hommes est immense et même s’ils ne se font aucune illusion sur les futur résultats à l’examen, ils s’entrainent « pour mettre toutes leurs chances » de leur côté. Cette relation père-fils est extrêmement puissante. On découvre leurs derniers moments potentiels ensembles. Comment on fait ? Est-ce qu'on fait semblant pour que les derniers moments passés ensembles soient positifs ? Et forcément l’épouse n’a pas le même vécu avec son beau père et sa priorité est différente. S’il ne revient pas, ça signifie aussi plus de places, récupérer de la liberté… L’auteur ose montrer les aspects moins nobles, assumez le fait que ça limite le quotidien de devoir s'occuper de quelqu'un. J’aime le contraste distillé avec finesse entre la femme centré sur le bien être de son ménage et le mari qui aime son père et ne veut pas le laisser partir? Ce texte est émouvant au possible, c'est d'une finesse incroyable et d'une horreur tout aussi démesurée. J’ai passé un excellent moment avec celui là même si mes yeux sont restés humides longtemps.
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