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Raymond Penblanc

Raymond Penblanc
Raymond Penblanc a revisité Les Trois Mousquetaires dans sa dixième année, plagié Chateaubriand dans sa quinzième, pillé Rimbaud dans sa seizième, avant de voler de ses propres ailes. En témoignent des poèmes chez Guy Chambelland et dans la revue Contrordre, 3 romans aux Presses de la Renaissance... Voir plus
Raymond Penblanc a revisité Les Trois Mousquetaires dans sa dixième année, plagié Chateaubriand dans sa quinzième, pillé Rimbaud dans sa seizième, avant de voler de ses propres ailes. En témoignent des poèmes chez Guy Chambelland et dans la revue Contrordre, 3 romans aux Presses de la Renaissance, des nouvelles dans une vingtaine de revues. Après Phénix (CLÉ, mai 2015) il retrouve les éditions Lunatique pour la publication de son cinquième roman.

Avis sur cet auteur (4)

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    Couverture du livre « L'eternel figurant » de Raymond Penblanc aux éditions Le Realgar

    Evlyne Léraut sur L'eternel figurant de Raymond Penblanc

    Lucide, sombre, subliminal, « L’éternel figurant » est un kaléidoscope manteau gorgé de pluie sur notre monde vacillant.
    Le regard visionnaire et les mots annonciateurs, c’est un électrochoc nécessaire. Il donne la parole à douze nouvelles. Brise le plafond de verre, lames gelées, brise-glace...
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    Lucide, sombre, subliminal, « L’éternel figurant » est un kaléidoscope manteau gorgé de pluie sur notre monde vacillant.
    Le regard visionnaire et les mots annonciateurs, c’est un électrochoc nécessaire. Il donne la parole à douze nouvelles. Brise le plafond de verre, lames gelées, brise-glace sur nos égarements. Le macrocosme du monde ployé sous les affres des perditions et de l’impondérable. Les conséquences des actes lancinants et violents.
    « Dans mon pays en guerre » est un symbole fort.
    « Si certains prient, c’est tout bas, comme s’ils avaient honte. C’est aussi la preuve qu’on peut encore se réfugier en soi-même. »
    Église asile, grotte matrice-mage, où les habitants repliés pensent le feu s’arrêter sous le porche des regrets. Il n’en sera rien. Le bûcher parabolique, annonciateur des mécanismes implacables où le prochain doit mourir.
    « Les premiers brandons s’abattent en sifflant autour de nous. »
    La guerre fratricide, mordante et tueuse qui ne laisse aucune miette pour les affamés de la paix. Si près de nous encore…
    Les signaux vifs de Raymond Penblanc rassemble l’épars. Existe-il un bruissement de rédemption ?
    On déambule dans un labyrinthe où les racines accrochent nos pieds. Les résistances, contre-pied au nihilisme, au cynisme, à l’effroyable.
    « Qu’importe si on ne me reconnaît pas. Je serai cent, je serai mille, je le suis déjà, si je m’amuse à mettre bout à bout toutes les figurations… Un sacré sport qui vaut toutes les figurations. »
    Un peu du mime Marceau, de la transmutation, les mythes théâtralisés, le masque tombe. La figuration, scène exutoire.
    Que dire de la douzième qui sonne le glas de la finitude littéraire. Autofafé sur nos consciences qui n’ont pas compris combien le mot est l’oxygène du monde. Le néant, le dernier lecteur, la parabole est l’encre égarée dans les méandres des perditions. Prenez soin de celle-ci. « Le dernier ouvrage » mirage annonciateur.
    Les fragments sont des étincelles tragiques et tremblantes. Des soubresauts réalistes et inéluctables, d’une beauté inouïe. Raymond Penblanc dresse le portrait de la vie et de ses inévitables errances, à rebours des non dits et des fausses joies. En cela ce texte est aussi une urgence de lecture. La tristesse douloureuse, ces douze nouvelles sont la traversée du miroir de notre vaste humanité. Grave et superbe, cette noria de nouvelles est un ballet d’oiseaux noirs qui transpercent nos indifférences. Inoubliable.
    Publié par les majeures éditions Le Réalgar.

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    Couverture du livre « L'ange gardien » de Raymond Penblanc aux éditions Lunatique

    Yv Pol sur L'ange gardien de Raymond Penblanc

    Vous dire que j'ai tout compris à ce roman qui commence formidablement bien, serait exagéré :

    "Lorsqu'il a étranglé la fille, elle se trouvait juchée sur sa table, jupe retroussée, cuisses écartées. A-t-on idée de grimper sur sa table quand on est élève à l'institution de la Mère-Dieu ? Ici,...
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    Vous dire que j'ai tout compris à ce roman qui commence formidablement bien, serait exagéré :

    "Lorsqu'il a étranglé la fille, elle se trouvait juchée sur sa table, jupe retroussée, cuisses écartées. A-t-on idée de grimper sur sa table quand on est élève à l'institution de la Mère-Dieu ? Ici, c'est genoux serrés et bouche cousue (ça devrait l'être, c'était comme ça avant. Avant, c'est-à-dire avant l'arrivée de monsieur Rouste, le nouveau directeur)." (p.9)

    La suite, eh bien j'ai commencé en me perdant un peu entre les noms des différents personnages, leurs fonctions, leurs rôles dans cette histoire, leur folie, leur décalage total avec la réalité, jusqu'à ce que je me dise : "Mon petit gars, laisse-toi porter par les mots plus que par leur sens !" Et oui, lorsque je me parle, je m'appelle mon petit gars, parce que comme disait le regretté Pierre Desproges, si je m'appelle ma petite fille, ça m'excite et après je réponds plus de rien... Et c'est ce que j'ai fait. Et ça fonctionne. En fait, pour tout vous expliquer, je suis du genre à vouloir comprendre phrase par phrase voire mot par mot. Ce qui explique mon incapacité à lire et comprendre de la philosophie par exemple pour laquelle, il faut globaliser la compréhension par paragraphe voire par chapitre... Or, ce roman, comme d'autres nécessite un recul et un mode de lecture différent du mien, un lâcher prise sur le sens. Je l'ai donc lu de la même façon que lorsque j'ai lu des livres des surréalistes ou que je peux lire des livres absurdes. L'histoire est là avec beaucoup de digressions, d'apartés que je ne comprends pas forcément, mais dont j'apprécie le son, la couleur. Parce que ce qui est indéniable, c'est que Raymond Penblanc a une belle écriture, beaucoup de finesse, des jeux de mots, de l'humour, de la tendresse et de la vacherie aussi. Il n'est pas tendre avec ses personnages, même si certains bénéficient d'une description plus clémente, ceux en qui on peut encore avoir de l'espoir. Absurde, décalé, fou, que de beaux qualificatifs pour un roman.

    Attention, ce n'est pas parce qu'il y a un meurtre que c'est un polar. Lire ce roman c'est accepter d'entrer dans une institution un peu particulière et de se laisser porter par les mots de l'auteur. Évidemment, cette chronique n'est qu'un ressenti très personnel et peut-être d'autres lecteurs y trouveront d'autres choses, ce qui ne m'étonnerait pas, c'est un livre à plusieurs lectures.

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    Couverture du livre « Prête-moi ta plume » de Raymond Penblanc aux éditions Lunatique

    Yv Pol sur Prête-moi ta plume de Raymond Penblanc

    Très beau roman de Raymond Penblanc dont j'ai déjà beaucoup apprécié Phénix, lui aussi sur l'enfance. Je ne connais pas les proportions entre la fiction et la biographie de Jeanne, maman de Raymond, mais tout est tellement crédible qu'on a envie de croire à la réalité de cette histoire,...
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    Très beau roman de Raymond Penblanc dont j'ai déjà beaucoup apprécié Phénix, lui aussi sur l'enfance. Je ne connais pas les proportions entre la fiction et la biographie de Jeanne, maman de Raymond, mais tout est tellement crédible qu'on a envie de croire à la réalité de cette histoire, entièrement. On peut se projeter aisément dans ce récit, pour moi ce serait plutôt mes grands-parents, ruraux, à peine plus au sud que Jeanne (limite Ille et Vilaine/Loire inférieure comme on disait à l'époque). Raymond Penblanc parle du poids des traditions, de la religion omniprésente dans le pays, culpabilisatrice : les enfants sont élevés et grandissent dans la peur du péché : "C'est péché, péché, péché. Le monde est bien trop vaste, bien trop compliqué, et elle est bien trop petite, incapable de rien comprendre. Une fille, un garçon, une fleur, un animal, chacun doit demeurer à sa place, à chacun son rôle comme à chacun son dû." (p.29) Alors une petite fille qui regarde des garçons, tout à fait innocemment se pose des questions et craint les réponses. Le Diable est présent, autant que Dieu : "Alors ? Dieu, ou le Diable ? On l'avait oublié celui-là. Qu'il ne t'inspire pas surtout, qu'il ne te pousse pas à t'écarter du droit chemin." (p.29) La tradition, c'est aussi la différence de classe sociale : le fils du directeur de l'usine, même du même âge est infréquentable. Mais Jeanne sait aussi rire avec ses amies et insouciance, notion qui manquait beaucoup à l'époque.

    Raymond Penblanc raconte l'histoire de Jeanne avec beaucoup de tendresse et d'amour. Son texte est d'une qualité rare, dénué de toute méchanceté, le style n'est pas moderne -tant mieux, cela aurait gâché le plaisir de lecture et limité le jaillissement des souvenirs personnels-, plutôt classique, intemporel et beau. Poétique, drôle, léger, dur, violent, élégant, admirable, émouvant, plaisant, mélancolique, séduisant, bath, ... je pourrais aligner encore plus d'adjectifs, comme l'éditeur (Lunatique) le fait joliment sur sa page d'accueil.

    Ce roman est aussi celui de la passion pour la lecture d'abord puis pour l'écriture. Comment la famille et l'éducation permettent d'écrire et comment l'écriture permet de rendre hommage à ceux qui ont permis que cette passion puisse éclore. Une parenthèse de douceur, de simplicité et de beauté littéraire.

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    Couverture du livre « Phenix » de Raymond Penblanc aux éditions Lc Christophe Lucquin Editeur

    Yv Pol sur Phenix de Raymond Penblanc

    Le garçon-narrateur a douze ans et est relativement innocent. Il découvre au fur et à mesure de l'ouvrage la méchanceté des autres, parce qu'il est plus petit, parce qu'il fait partie de la chorale de l'école et qu'il chante bien avec une voix d'ange ; tout cela changera avec la puberté, mais en...
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    Le garçon-narrateur a douze ans et est relativement innocent. Il découvre au fur et à mesure de l'ouvrage la méchanceté des autres, parce qu'il est plus petit, parce qu'il fait partie de la chorale de l'école et qu'il chante bien avec une voix d'ange ; tout cela changera avec la puberté, mais en attendant ce jeune homme est encore "pur", donc gênant pour les autres qui ne peuvent supporter de l'avoir face à eux. Très vite il découvre ce que la vie lui réserve, Roland son frère se charge de le lui montrer : "Roland, c'est donc Roland, le preux chevalier, mais, à l'entendre, son olifant est dans son froc. Sauf que ça n'est pas lui qui souffle dedans, ce sont les filles.(...) Moi je suis Perceval, Perceval l'Ahuri, qui trempe encore ses doigts dans le bénitier et bave sa foi sur ses cahiers." (p.9/10)

    Perceval n'est pas comme tous les autres garçons, plus sensible, solitaire, différent. C'est cela qui met mal à l'aise certains qui le harcèlent et le menacent. Encore une fois, la différence fait peur et plutôt que de tenter d'apprendre d'autrui, de le connaître et de savoir ce qu'il peut apporter, certains préfèrent lui faire du mal, par peur de se confronter à ce qu'ils ne comprennent pas.

    Roman construit en quatre chapitre du nom des saisons, commençant par l'automne. A chaque saison Perceval change, évolue, découvre, apprend. Une belle écriture qui part parfois dans des régions inconnues -de moi, mon côté terre-à-terre- mais qui toujours nous reprend pour nous emmener un peu plus loin. Beaucoup de sensibilité, d'émotions mais aussi des moments plus légers, plus drôles, c'est l'enfance quoi. Des phrases et un vocabulaire simples, certaines à retenir : "Il faudrait loger une femme dans chaque homme pour l'empêcher de faire couler le sang." (p.144/145)

    Un très beau roman sur l'enfance, sur la différence, sur le passage à l'âge adulte et l'abandon des rêves et des illusions (pas pour tous, heureusement).

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