Cette bande dessinée, prévue en deux tomes est une adaptation du célèbre roman éponyme d’Edgar Rice Burroughs (Tarzan, John Carter). Avec cette histoire, nous découvrons David Innes, un ingénieur, et Abner Perry, un inventeur, qui émergent littéralement du sol grâce à une machine à creuser. Ils se retrouvent perplexes face à l’arrêt automatique de leur foret à 832 kilomètres sous la surface terrestre. Perdus dans un monde souterrain hostile et dangereux, ils découvrent un univers étonnant peuplé de dinosaures et d’animaux préhistoriques.
« Nous avons fait une découverte, fabuleuse mon garçon… nous avons prouvé que la terre était creuse, en traversant la croûte terrestre jusqu’à pénétrer dans ce monde intérieur ! »
Entre action, exploration et péril, nos deux aventuriers sont confrontés à des surprises incessantes…
C’est toujours un plaisir de retrouver le scénariste Jean-David Morvan qui nous offre une adaptation prenante et captivante. La narration est fluide et ponctuée de rebondissements. Plaisir aussi de retrouver Rafael Ortiz (J’irai cracher sur vos tombes, Magnum génération(s)…) dont les illustrations riches en détails dépeignent des décors saisissants, des ambiances luxuriantes, des personnages expressifs, des créatures sauvages redoutables, des primates impressionnants, et des Mahars qui sont à éviter à tout prix.
Cette aventure efficace, palpitante et divertissante, nous a beaucoup plu et nous laisse impatients de découvrir la suite.
Auteur célèbre pour avoir créé Tarzan, Edgar Rice Burroughs est également un écrivain qui a fortement déployé un imaginaire puissant. Ici, est adapté une aventure dont le titre fait un clin d’œil à l’un des romans de Jules Verne. Nous plongeons au cœur – et non au centre – de la Terre et dans un monde où la dinosaures et les premiers hommes se croisent. Les deux héros perdent leur repère et sont très rapidement pris dans une tourmente. C’est le point fort de cette histoire : la vitesse. Les rebondissements se suivent, les personnages s’ajoutent et les intrigues – aventure et sentiments – s’entremêlent. Le duo, d’un côté, le scientifique et de l’autre, le combattant, est vite perçu. Le récit est vif, les dessins le portent et le surpassent même.
Graphiquement, cette BD ne se lâche pas. Le découpage est d’une très belle construction. Rafael Ortiz use habilement des angles de vue pour changer de format et montrer les ruptures qui s’enchaînent. Les personnages principaux découvrent un monde. Pour eux, comme pour nous, tout est une surprise. La BD s’ouvre sur un plan général pour se rapprocher du particulier, à savoir la réaction des protagonistes à leur arrivée, avant de reprendre de l’ampleur pour valoriser les décors. Le dessinateur explore ainsi tous les niveaux de cette histoire et compose des planches où chacun existe. A cela, s’ajoute ce souci de rendre la vie des lieux, des animaux et des êtres. Les mots qu’ils soient cris ou langage, émanant des bêtes ou des humains, viennent s’unir aux dessins. Les images se retrouvent dans le lettrage ou l’inverse, accentuant l’intensité du récit. La construction visuelle de cette BD est éclatante et colle parfaitement au rythme de la narration.
Voilà donc bande dessinée d’aventure de très haute qualité !
Magnum génération(s) scénario JD Morvan, dessins de d’Arnaud Loquet, Scieteronc, Rafael Ortiz mis en couleur par Hiroyuki OOshima.
« Rien que du champagne » promet en 1947 Rita Vandivert, première présidente de Magnum, au photographe George Rodger.Depuis chaque année les photographes se réunissent et baptisent les nouveaux membres au magnum de champagne bu à même le goulot. Dans ce livre hybride dans le sens ou vous serez devant un très gros album de bande dessinées, de 248 pages, mais aussi devant un très bel album photo des reporters de guerre de cette agence, vous découvrirez toute cette fabuleuse histoire de cette institution élitiste, mythique qui en réunissant quelques stars de la photographie ont su donner la place qu’il leur revenait au photographe de presse. Vous découvrirez un personnage emblématique charismatique, mondain qui a donné au printemps 1947 à New-York le nom de Magnum à cette agence pas comme les autres . Il s’appelait Endre Ernö Friedmann, nous le connaissons tous sous le nom de Robert Capa qui nous laissa ses photographies de la guerre d’Espagne été celles connues du débarquement allié en Normandie en 1944. Vous découvrirez comment cette agence à participer à l’émancipation des photographes de presse, pour en faire à part entière des auteurs, propriétaires de leurs images, libres de choisir leurs sujets, revendiquant le respect de leur cadrage, de la légende et la mention de leur nom à chaque publication. Pour écrire l’histoire de Magnum les auteurs nous dit-on ont recoupé les informations, les nombreux témoignages, compte rendus, livre, les sources de Magnum Photos, la fondation Henri Cartier Bresson l’international Center Of Photography…
« Si la photo n’est pas assez bonne, c’est que tu n’es pas assez près » disait Robert Capa. Dans ce livre vous serez au cœur des évènements qui ont secoué la planète : des guerres de décolonisation en Indochine, jusqu’au 25 mai 1954 ou Robert Capa trouvera la mort en sautant sur une mine, devançant de quelques jours la mort de Dawid Szymin dit David « Chim » Seymour cofondateur de l’agence Magnum qui perdra sa vie dans la Cordillère des Andes entre Chagual et Parcoy. Au fur et à mesure de ses pages vous découvrirez la vie de Robert Capa, de sa jeunesse en Hongrie, puis, témoin de la montée du nazisme lors d’un reportage à Berlin. Ces relations avec les directeurs de journaux ; son arrivée à Paris, ses petits boulots, ses premières photos. Celles en 1935 prises à New-York, en novembre 1936 au plus plus près de la population écrasée sous les bombardements pendant la guerre d’Espagne, d’autres photographies à Seville, Madrid ou en Italie et celles des victimes de combats acharnés sur la ville de Valence du 14 mai 1937, combats en Afrique du Nord en 1941 avec les Scorpions du désert Britannique et la Légion étrangère, la libération de Paris. En 1956 on ne saura jamais pourquoi les soldats égyptiens ont tiré sur la jeep le long du canal de Suez, tuant Jean Roy ancien para de la France Libre reconverti en grand reporter chez Paris-Match et Chim . Ce livre réunit un porte folio réunit ces quatre amis que furent Capa, Chim, Cartier-Bresson, Rodger, la première génération Magnum, mais aussi par date d’entrée dans l’agence tous les autres grands journalistes de l’image. Pour le 75e anniversaire de la plus fameuse agence photographique du monde, retrouvez dans ce livre les destins fabuleux de ces étoiles filantes devenues des légendes. Découvrez une sélection de photographies illustrant les photographes reporter de l’agence Magnum comme celle du dernier arrivé en 2022, Lindokuhle Sobekwa.
Rien que du Champagne tel est la petite histoire de Magnum Photos que je vous invite à consommer sans modération. Une bande dessinée complexe à réaliser. Je veux bien le croire ! Un très beau livre ou vous apprendrez bien des choses sur ces reporters de l’agence. L’occasion de relire l’histoire en regardant par l’objectif de photoreporters de très grands talents. Bien à vous.
Énorme coup de cœur pour cette superbe BD qui mixte excellents dessins et photos mythiques pour brillamment raconter l’histoire trépidante de l’agence Magnum et lui rendre un hommage objectif et sincère.
Les dessins et le scénario de ce superbe roman graphique savent évoquer le réalisme et l’intensité de la vie hors norme des reporters fondateurs sur le terrain, dans leurs vies personnelles, leurs amitiés, leurs rencontres et leurs expériences à travers l’objectif en y mêlant à chaque situation les photos de leurs auteurs qui sont des images choc avec lesquelles nous avons tous vécu.
La BD dessine et raconte les destins bouleversés et bouleversants de ces photographes devenus légendes : Robert Capa, Gerda Taro, David Seymour (Chim), Henri Cartier-Bresson et Dave Rodger.
On a tous grandi avec les photos de Magnum !
Et Magnum est toujours aussi présent dans l’information du quotidien.
« Magnum est une communauté de pensée, une qualité humaine en partage, une curiosité de ce qui se passe dans le monde, un respect de ce qui s’y passe et le désir de le transférer visuellement. » Henri Cartier-Bresson, Co-fondateur de l’agence.
L’histoire rend compte de courtes mais riches biographies des quatre fondateurs de l’agence avec pour fil conducteur la vie de Robert Capa, le père créateur de l’agence. Elle revient avec une énergie réaliste sur le terrain de leurs rencontres avec des personnalités et autres photographes remarquables et reprend au dessin divers reportages agrémentés du résultat de dizaines de photos.
Après l’exposé sur l’antisémitisme en Hongrie qui a fait fuir Capa et sa famille vers l’étranger, à Berlin puis à Paris, Capa est envoyé à Copenhague où il réussit à photographier Trotski à son insu lors de son discours, ce qui va faire la une de Der Spiegel et démarrer la grande carrière que l’on connait de Capa, un des plus brillant reporter reconnu au niveau mondial. Ensuite plusieurs pages sont consacrées à la guerre civile en Espagne et la BD nous y plonge dans un réalisme énergique.
Novembre 1936 – « Ce sont bien des avions nazi qui ont bombardé le palais de Liria ! Peu avant, j’y avais fait un reportage sur la sauvegarde des œuvres d’art par les brigades internationales. Les civils n’ont pas été évacués, eux… Ils tentent d’échapper aux bombes comme ils peuvent. Le métro est l’abri le plus sûr que la ville ait à offrir. Ayant échoué à prendre la ville d’assaut, Franco a changé ses plans. Il cherche à forcer la population à fuir, en détruisant jusqu’aux quartiers résidentiels. »
(Décembre 2022 : Poutine garde les mêmes méthodes qu’Hitler et Franco…)
Puis la BD nous entraine dans la guerre entre la France et l’Allemagne, l’Afrique, le Nicaragua, la Chine et le Japon et toutes zones de combats où les reporters de Magnum nous ont rapporté un visuel de la grande Histoire du monde et continue à le faire au risque et péril de leurs vies.
La création de Magnum imaginée en 1937 par Capa et son amoureuse Gerda Taro (tuée par un tank sur un terrain de combat en Espagne le 26 juillet 1937) est fondée en 1947, en donnant naissance au photoreportage indépendant. C’est le Saint Graal de la photo coopérative qui donne le contrôle aux reporters de leurs photos.
« J’en ai marre que les journaux qui nous publient écrivent ce qu’ils veulent en légende. C’est nous qui risquons notre vie sur le terrain, pas eux. Et puis merde, j’en ai aussi le ras le bol qu’ils gardent les droits de nos photos ! » Robert Capa.
Au-delà des biographies, la BD image talentueusement l’Histoire, informe sur le théâtre d’opérations de conflits dangereux et d’évènements mondiaux aux quatre coins du monde en commençant par le reportage exceptionnel de Capa au Vietnam où sur la route de Nam Dinh il photographiait la guerre encore à quelques minutes avant d’être tué par une mine le 25 mai 1954.
Simultanément, Werner Bischof, 1er photographe à rejoindre les 4 fondateurs de Magnum, trouve la mort au Pérou dans son véhicule pris sous les éboulis de la montagne.
Le livre offre 185 pages d’excellente BD, un porte-folio de 37 pages avec 73 photographes de Magnum chacun présentant une de ses photos (selon son propre choix pour les vivants), (liste des membres aux photos remarquées de 1947 à 2022), un dossier passionnant de 14 pages signé Clara Bouveresse, auteure de Magnum Manifeste chez Actes Sud en 2017.
C’est un album de dingues ! Le scénario est magistralement bien mené par Jean-David Morvan. Les dessins expressifs et détaillés se mangent des yeux avec des couleurs appropriées qui font résonner un visuel dynamique digne de l'hommage rendu à tous les grands noms cités dans l’album et sont signés par les talentueux artistes Raphaël Ortiz, Scietronc, Arnaud Locquet et pour la couleur Hiroyuki Ooshima.
Champagne Messieurs !
Votre BD va rester sur ma table basse pour être feuilletée encore et encore. Par passion et admiration, elle a fait battre mon cœur un peu plus vite que normal. Ce qu'on appelle un très gros coup de cœur!!
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