Prix Orange du Livre 2017 : lecture des cinq romans finalistes
Après avoir sélectionné 30 romans, le jury du Prix Orange du Livre s’est réuni pour retenir cinq finalistes. On vous entraine dans les coulisses de leurs discussions passionnées. Autour de Erik Orsenna, les auteurs Vincent Message, Laurence...
Prix Orange du Livre 2017 : lecture des cinq romans finalistes
Entrez dans les coulisses du Prix Orange du Livre 2017...
C'est à vous de voter pour élire le lauréat du Prix Orange du Livre 2017
Je découvre l'auteur avec ce titre, et pourtant, il a déjà écrit nombres de romans auparavant.
J'ai aimé l'humour du narrateur-auteur, le regard critique qu'il porte sur sa famille.
J'ai aimé les synonymes du verbe répondre, certains m'ont fait sourire.
En refermant ce livre, je me suis demandé si le narrateur-auteur faisait autre chose que voyager....
L'image que je retiendrai :
Celle du parfum chimique de toilettes au jasmin.
Lors du décès de sa propre mère, la mère de Pierre Jourde, qui a eu toute sa vie une relation exécrable avec cette femme égoïste, décide de ne conserver de cet héritage encombrant qu’un antique et inconfortable canapé-lit. Elle demande à ses deux fils de le transporter dans la maison de famille en auvergne. Ce souvenir d’une relation conflictuelle trouvera sa place dans cette maison où s’entassent déjà aux yeux de ses fils maints objets inutiles.
C’est donc le prétexte pour les deux frères et la belle-sœur à se retrouver coincés pendant un long trajet dans une camionnette de location, et surtout le prétexte à égrener des souvenirs. Souvenirs en particulier de la relation apparemment assez compliquée entre les deux frères. Et l’auteur de les égrener page après page ces souvenirs, de voyages – l’Inde, un coiffeur grec rencontré dans les rues de Londres – de chutes, de maladies, d’ennuis gastriques, de conflits familiaux ou professionnels, avec entre autre une scène où apparait Christine Angot perdue dans quelques salon littéraire de province.
Est-ce là une thérapie familiale sur fond de canapé ? Il semble qu’avec Pierre Jourde, le décès d’un proche soit un excellent déclencheur pour une introspection intime à partager avec le lecteur. Ce roman est me semble-t-il écrit au décès de sa mère. Son roman précédent était empreint de tristesse, celui-ci se veut franchement désopilant. Winter is Coming était un roman difficile, tellement intime, tellement tragique en un sens. J’imagine qu’il n’est pas aisé de se remettre à l’écriture à la suite de ce deuil, alors pourquoi cet autre livre sur la famille ?
chronique complète en ligne sur le blog Domi C Lire https://domiclire.wordpress.com/2019/02/28/le-voyage-du-canape-lit-pierre-jourde/
Merci à Lecteurs.com de m'avoir fait découvrir cet auteur. Hommage poignant d'un père à son fils.
Gilles Seuret, jeune professeur de lettres est envoyé pour son premier poste dans le collège de Logres . La ville est sinistre, ses élèves n'ont aucun intérêt pour la littérature. Introduit par sa logeuse dans un cercle de bourgeois locaux qui s'adonnent à d'étranges séances ou se mêlent érotisme et ésotérisme, il se trouve plongé da sun univers étrange, kafkaïen .
Un roman troublant et décapant en raison des nombreuses charges que mène Jourde contre le monde dans lequel nous vivons :
- contre l'Education Nationale, charge d'autant plus forte et d'autant plus juste qu'elle émane d'un romancier qui connaît cette institution de l'intérieur
- contre les villes de province qui ont perdu leur âme, dont le seul pôle est le centre commercial et sa galerie marchande
- contre les jeunes musulmans qualifiés de "petits tyrans"," barbares faisant régresser la société"
- contre l'absurdité de l'élevage et de l'agriculture culture modernes.
Que reste-t-il alors dans cet univers ?
Rien... La culture disparaît, remplacée par des divertissements télévisuels abêtissants.
L'intellectuel n'est plus que l'écrivain médiatique paradant devant les téléspectateurs et servant d'alibi culturel ( on reconnaît ici une des têtes de Turc de Jourde...)
L'enseignant n'apparaît plus que comme le gardien d'un zoo où sont parqués des bêtes féroces.
Les relations amoureuses ne donnent lieu qu'à des séances sado-maso, des enlèvements , des viols .
Vivre n'est plus que survivre à Logres, métaphore du monstre qui dévore. Logres qui ne laisse jamais repartir celui qu'elle avale et digère. Logres qui concentre toutes les formes du mal .
Nombreuses sont les allusions à l'enfer, à Jérôme Bosch .
Le nom de Hellequin, désignant la famille "d'anges de l'apocalypse" , résidant dans le quartier de la Saint Barthélémy, ( le choix des noms n'est pas innocent.....) renvoie habilement à ce pandémonium . Un enfer concentré dans l'accumulation des clichés retrouvés dans le bureau de Georges Van Reeth .
Roman déstabilisant , non seulement parce qu'il dérange certaines certitudes, parce qu'il traite du thème du double et de la perte de la personnalité, mais surtout parce que le lecteur y est sans cesse ballotté , comme le héros dont il épouse le point de vue, entre rêve et réalité, entre raison et fantasme .
Du premier au dernier chapitre, on constate ce que Gérard de Nerval appelle "l'épanchement du songe dans la vie réelle", une interpénétration de ces deux univers, en particulier dans les scènes de rencontres nocturnes avec la sirène . Jourde se réfère d'ailleurs ouvertement à Nerval quand il cite un vers de El Desdichado :" J'ai rêvé dans la grotte où nage la sirène".
Le rêve vire souvent au cauchemar surtout lorsque le héros voit resurgir de la boue le soldats morts aux Ecargues lors de la Grande Boucherie .
Un roman choc, qui ne nous lâche pas, qui ne nous laisse pas indemne, et qui, par la grâce de son style conjuguant puissance et élégance, n'est jamais pesant.
Il n'y a pas encore de discussion sur cet auteur
Soyez le premier à en lancer une !
Découvrez le petit village paisible de Saint-Allaire, dans les années 60 avec sa galerie de portraits et ses mystères...
1860 dans le Missouri, Simon Green 15 ans, va entreprendre la traversée de l'Amérique avec un drôle d'équipage ...
« Pendant qu’on rêve d’une autre vie, la vraie vie passe… »
Édith vous raconte l’adaptation en BD du deuxième volume des « Filles du siècle » de Marie Desplechin