La revue de presse livres vous dit tout ce qu’il faut savoir — et emporter — avant l’été !
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La Revue de Presse littéraire de mars 2016
Un très court texte qui aura probablement été écourté du fait de l’échéance très proche de la mort. Sollers reste Sollers dans ses digressions, ses envolées sur l’actualité, ses coups de gueule, ses appréciations sur la vie d’aujourd’hui et certains extrêmes, de la difficulté d’être un homme aujourd’hui pouvant donner lieu à un apparent machisme.
Ce n’est pas un témoignage, juste quelques soubresauts ; encore et toujours la pensée en action. Et même si ces quelques pages peuvent paraitre un peu fouillis (… comme la vie) ; elles sont (probablement) comme les pensées lorsque la camarde arrive et qu’on sait qu’elle est là.
Et comme précise Sollers :
« La première vie est contradictoire, la Deuxième nucléaire, à cause de l'atomisation du temps. La première vie est très romanesque, elle a des milliers de choses à raconter. La Deuxième Vie se tait, elle a appris que la pensée est un acte.
Chez certains écrivains, la Deuxième Vie et toujours en vue dans la première, mais peu en ont conscience, a moins d'une initiation. » p 21
Ce n’est pas une énième biographie, ce n’est pas un roman, ce n’est pas un essai, alors, qu’est-ce que c’est ? me direz-vous, déjà — à juste titre — agacé par le début de cette chronique !
Eh bien, à dire vrai, ce n’est rien de particulier. C’est un fourre-tout, c’est un déballage, c’est un élan, un cri, oui, un cri d’amour pour la musique de Mozart !
Et l’on sort de cette lecture complètement avide de mettre en route spotify pour écouter religieusement la sonate KV 310 en la mineur, la plus extraordinaire de Mozart, selon Sollers. Et comment ne pas être d’accord avec lui ? Comment aller à l’encontre de son jugement lorsqu’il dit que La Flûte enchantée est le plus bel opéra de Wolfgang ?
Tout ce que dit Sollers dans ce fleuve ininterrompu de passion est frappé au coin du bon sens. C’est que l’écrivain (clarinettiste de jazz inhibé) à une sensibilité exacerbée et un goût d’une fiabilité impressionnante.
N’a-t-il pas fait lui-même le pèlerinage autrichien sur les traces du divin enfant, comme on fait son pèlerinage à Compostelle ?
Malheureusement, presque tout ce qu’a connu Mozart a disparu. Ne reste plus que le Théâtre des états à Prague où Mozart dirigea lui-même Don Giovanni en 1787…
Quand on y pense, comme on aurait voulu être là !
Et comme on aurait voulu être là ce soir d’hiver au domicile de Mozart pour la répétition des Noces de Figaro en présence de l’ami de la famille Joseph Haydn !
Ce n’est pas Philippe Sollers qui nous dirait le contraire !
On voit au fil de ce texte bouillonnant que Sollers n’apprécie guère le siècle qui suivit celui de Mozart, un siècle qui dénigra le compositeur, le siècle de l’avènement de la bourgeoisie, et du triomphe des bonnes mœurs. Nous partageons complètement ce point de vue. Toutefois, dans son éloge des grands compositeurs tels que Bach, Purcell, ou Haendel, Sollers ne retient aucun nom français, ce qui nous paraît un peu injuste, car nous avons tout de même à notre actif Jean Philippe Rameau ou François Couperin, qui, sans avoir la stature des maîtres précédemment cités, sont tout de même des compositeurs subtils, d’ailleurs redécouverts de nos jours.
Un dernier point (mais ce n’est qu’un détail), je pense que le portrait de Mozart qui illustre la jaquette du livre n’est pas représentatif des véritables traits de Mozart. À mon avis, il faut, si l’on veut avoir une idée exacte du visage de Mozart, se reporter à la toile célèbre de Barbara Kraft (qui est du reste au musée de Salzbourg). Le tableau de Della Croce peint en 1780, qui représente la famille Mozart au grand complet (la mère décédée à cette époque apparaît sur une toile dans la composition), confirme les traits très particuliers du musicien, traits que partagent sa sœur Nannerl et sa mère, un visage long, un peu potelé, des yeux en amande, et un nez quasi bourbonien. On ne dirait pas selon nos critères actuels que les Mozart étaient beaux, mais que cela ne vous empêche surtout pas de lire cet excellent livre et d’écouter la musique irremplaçable et sublime de Wolfgang Mozart…
Ce nouvel opus très personnel de Philippe Sollers m'a ravie. Pour une fois il s'y livre pleinement, dans un autoportrait original qui - en dépit de son titre - ouvre des portes de son intimité, de ses passions, de son histoire. Il y dit sa passion pour la nature, la littérature, la poésie, la musique. Il y décline finement et intelligement, dans une langue toujours vive, distanciée mais émouvante, la rencontre amoureuse comme les joies de la paternité. Il y dit comment le "bonheur est possible", bien au-delà des injonctions de notre temps bouleversé, dans la préservation farouche de notre liberté, de notre singularité. Le livre est ponctué de photos en noir en blanc, que parfois Sollers commente au fil du texte, et qui nous donnent à lire et à voir en même temps. Des personnalités émergent au fil du texte, comme Roland Barthes, Mallarmé, Nietzche , Hölderlin, ou encore Proust. Beaucoup de références et de citations, toujours percutantes, comme il nous en a donné l'habitude, et quelques passages savoureux et ironiques sur notre époque troublée. L'ouvrage est de plus édité dans une très jolie collection "Traits et portraits" au Mercure de France, se lit d'une traite et a le don de nous réveiller de la torpeur ambiante. Bénéfique !
Etrange cette sensation de connaître Philippe Sollers, d’avoir lu plusieurs de ses livres.
En fait, c’est le premier que je lis.
Dire que j’ai tout compris serait bien prétentieux de ma part.
Un homme, écrivain ?, est en vacances sur une île avec une femme plus jeune que lui.
Ils parlent, ils s’aiment.
Si l’histoire est confuse, l’écriture est magnifique.
Je ne sais pas si les autres livres de cet auteur sont de la même veine, je suppose que oui, mais c’est vraiment un amoureux des mots et de la langue française.
Et si je n’ai pas compris grand-chose à l’histoire, je me suis laissée bercer par la beauté de l’écriture, par le vocabulaire, par la poésie, par l’assemblage des mots, par les tournures de phrases……..
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