Le jury de la 16e édition, présidé par Jean-Christophe Rufin, a délibéré
Yuan a toujours craint son père, seigneur de guerre. Il est lui-même envoyé à l'école de guerre mais il n'a pas l'âme du guerrier. Quand il rentre chez lui, il s'oppose à son père qui selon les traditions, veut le marier contre son gré. Il part un moment dans la maison de son grand-père où il découvre la beauté de son pays. Mal accueilli par les paysans, oppressés de taxes par sa famille, il s'enfuit à la ville où la seconde femme de son père s'est réfugiée. Il reprend les études et découvre un nouveau monde, influencé par les étrangers. Il côtoie les milieux révolutionnaires. Yuan est partagé. Il est pour l'abolition des anciennes coutumes mais ne se voit pas combattre son propre père. Finalement emprisonné, il réussit à sortir mais doit passer quelques années en Amérique. Là aussi, il découvre un autre monde que le sien. Quand il revient en Chine, le pays est en train d'évoluer mais il ouvre enfin les yeux sur la pauvreté existante qui le choque. Il se demande quelle est l'utilité de la révolution. de plus, il tombe amoureux mais la jeune fille ne veut pas se prononcer avant d'avoir fini ses études. Il en veut alors aux révolutionnaires et aux étrangers qui ont mis des nouvelles idées en tête aux femmes, alors qu'il veut lui-même une femme instruite ! Il est ainsi plein de contradictions, pris entre l'ancien et le nouveau monde.
Avec La terre chinoise, j'ai renoué avec mes souvenirs d'adolescente, lorsque je dévorais les Pearl Buck de la bibliothèque de mes parents, dans leurs belles éditions de poche kitsch et colorées (mais Pavillon de femmes quoi). Et je crois bien que mes premières connaissances relatives à la culture chinoise viennent de cette autrice (ça n'écoute rien en histoire-géo mais ça lit des bouquins).
Toutefois celui-ci avait échappé à mon appétit de jeune lectrice.
L'histoire débute au moment où Wang Lung, un paysan, vient chercher son épouse, O-Len, une ancienne esclave qu'il a achetée.
Suivent des années d'une vie de labeur, parfois récompensé et d'autres fois beaucoup moins. La sécheresse, les inondations, la guerre, sont autant d'obstacles à une vie qui se déroule tel un long fleuve tranquille.
J'ai retrouvé mes sensations de lectrice adolescente, totalement immergée dans l'histoire de cette famille paysanne, j'ai ressenti cet attachement viscéral à la terre. La terre : seul bien qui ne fera jamais défaut, seul objectif ; la richesse, l'apparat, l'amour, tout cela importe peu si on a de la terre.
Si la tournure est parfois un peu lourde (peut-être en raison de la traduction datée -mais couronnée par l'Académie Française, mesdames, Messieurs-), j'ai tout de même pris grand plaisir à ma lecture.
Et elle m'a donné envie d'exhumer de ma PAL d'autres romans de Pearl Buck.
Cette histoire est racontée du point de vue de Kwei-Lan, une Chinoise d'origine traditionnelle qui épouse celui à qui elle a été promise enfant, qui est parti étudier à l'étranger et qui revient avec des idées modernes ; ce qui déconcerte Kwei-lan.
Il est contre les pieds-bandés, les concubines, les vieilles croyances. Il est pour la science, l'égalité des femmes et devoir travailler.
Puis le frère de la jeune Chinoise revient avec sa femme étrangère des États-Unis après y avoir vécu plusieurs années ; elle sera rejetée par la famille.
Ce sont deux mondes qui s'affrontent, un dilemme, un conflit de génération.
Les pensées étonnées, choquées, embarrassées ou désorientées de Kwei-Lan sont attendrissantes ; elle essaie de comprendre ce monde nouveau qui va à l'encontre de tout ce qu'on lui a inculqué.
L'écriture est fine et poétique. On se retrouve dans cette Chine feutrée des années 20. On entend à peine les concubines se chamailler. L'ambiance est ouatée, élégante et cette parenthèse entre deux monde vaut bien ce roman raffiné.
Depuis ma prime enfance, je lis Pearl Buck, c'est un auteur dont on ne parle plus, pourtant mettez ces livres dans les mains de vos ados, ils les transporteront.
C'est l'évasion assurée, les histoires de cet Orient méconnu, les personnages décrits magistralement, une belle écriture..
5 étoiles pour l'ensemble de son oeuvre, il y a toujours des préférés comme Vent d'est-vent d'ouest, Impératrice de Chine et puis Pavillon de femmes.
Je les relis avec toujours autant de plaisir.
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