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Olivier Barbarant

Olivier Barbarant
Olivier Barbarant est un poète dont les oeuvres sont pour la plupart publiées aux éditions Champ Vallon. Odes dérisoires et autres poèmes, anthologie, est à paraître dans la collection « Poésie » de Gallimard en mars 2016. Ancien élève de l'école normale supérieure de Fontenay-Saint-Cloud, agrégé... Voir plus
Olivier Barbarant est un poète dont les oeuvres sont pour la plupart publiées aux éditions Champ Vallon. Odes dérisoires et autres poèmes, anthologie, est à paraître dans la collection « Poésie » de Gallimard en mars 2016. Ancien élève de l'école normale supérieure de Fontenay-Saint-Cloud, agrégé et docteur ès lettres, il a notamment dirigé l'édition des oeuvres poétiques complètes d'Aragon dans la bibliothèque de la Pléiade.

Avis sur cet auteur (1)

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    Couverture du livre « Un grand instant » de Olivier Barbarant aux éditions Champ Vallon

    Regine Zephirine sur Un grand instant de Olivier Barbarant

    Dès les premiers textes en prose de ce recueil s’élève une douce nostalgie des lieux du passé, de l’enfance, que l’auteur porte en lui
    « Qui a connu le velouté des lapereaux qu’on extrait des clapiers, la forge en été gorgée de mirabelles faisant un miel épais de l’air qu’on respire, les seaux...
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    Dès les premiers textes en prose de ce recueil s’élève une douce nostalgie des lieux du passé, de l’enfance, que l’auteur porte en lui
    « Qui a connu le velouté des lapereaux qu’on extrait des clapiers, la forge en été gorgée de mirabelles faisant un miel épais de l’air qu’on respire, les seaux de pommes, ne s’en remet pas.
    Je ne m’en suis pas remis »

    Puis d’autres formes poétiques emboitent le pas à cette prose, des versets, tercets et des distiques. De ce mélange bigarré, parmi ces strates de mémoire hétéroclites, c’est la vie dans son foisonnement qui nous est offerte.

    Dans deux textes : Rémi I et Rémi II, l’auteur évoque avec pudeur l’ami disparu « Nous étions faits pour nous entendre : nos rages alors s’encastraient »
    Et la mort encore, la sienne, qui questionne : « Au moment de mourir, quels seraient les instants que j’aurais à revoir ? »
    Dans « Le Dernier aveu » le poète évoque son écriture passée et ses rêves d’un poème « en forme d’apocalypse »
    « J’aurais voulu écrire un poème à rendre aphones tous les oiseaux
    Un chant capable de fendre en deux les poitrines et qu’en sortent les cœurs
    Tout palpitants et secoués de sang et de sanglots »

    On déambule dans un Paris comme un village où les églises ont « une couleur de beurre » et on assiste à « la naissance du printemps rue Lafayette. »
    Au détour d’une page, voilà qu’on se cogne à la dure réalité des migrants, ceux qui « sortent des pays où le sable boit le sang ». Lorsqu’ils ne finissent pas au fond des mers dont « le bleu éblouissant avale les corps d’un coup », ils s’entassent dans des cabanes « fragiles comme pour des goûters d’enfants » et que les bulldozers détruisent.

    La mémoire, encore, dans le dernier poème de ce recueil. Intitulé « Vie du sieur H. et de tant d’autres » il évoque la vie d’Homère. Lorsque sa cécité est totale, il peut alors composer l’Iliade.

    Des poèmes à lire et relire, à savourer lentement avant que n’advienne cet « instant profond où l’on n’est plus rien »

    Ce recueil a reçu le Prix Apollinaire 2019