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les chroniques des lecteurs pour "la renverse" Olivier Adam
Ouragans, tsunamis, inondations, éruptions : les éléments déchaînés inspirent les auteurs français. Sans remonter jusqu’aux grands classiques (« L’Inondation », nouvelle de Zola ou « La Peste » de Camus), chaque rentrée littéraire, ou presque, livre « son roman de catastrophe ».
Première découverte d'Olivier Adam à travers ce beau roman plein de nostalgie et de tendresse en évoquant son enfance et sa jeunesse le temps d'un regard sur les falaises d' Etretat d' ou sa mère s'est jetée 20 ans plus tôt .Roman très personnel et intimiste,belle écriture,une très agréable surprise.
En 23 chapitres et une vingtaine de portraits, Olivier Adam réussit un très bon roman choral, une fresque sociétale d’une petite ville du bord de la mer méditerranée, au pied de l’Estérel, une ville qui passe son année à attendre les touristes, les vacanciers pour deux mois pleins de l’année, plus quelques retraités aisés qui tentent de s’y retirer.
Antoine en est le personnage principal auquel l’auteur consacre le premier et le dernier chapitre mais dont la présence ne quitte pas une ligne du livre. Star locale du foot, Antoine assure un petit boulot dans un camping désert. Lors du dernier match de son équipe, il a craqué : « le plomb qu’il a pété et la gueule du défenseur avec, les os qui craquent et le sang qui a giclé… » Il ne sait pas quand il rejouera mais le drame surgit avec deux types qui l’agressent.
Marion est son ex. Elle élève Nino avec Marco son nouveau compagnon. Il y a Jeff aussi qui a donné les mobil-home à repeindre à Antoine. Arrivent deux retraités, Paul et Hélène. Ils avaient une maison en haut de la falaise et « C’est elle qui lui a réclamé de venir ici une dernière fois. » Les souvenirs d’une vie reviennent : « Elle était son guide de tous les instants. »
Ainsi, petit à petit, les personnages défilent et les liens se tissent dans la tête du lecteur même si, de prime abord, cela n’est pas toujours évident. Une tempête aussi subite que brutale s’abat sur la petite ville, déclenchant drames et remises en cause.
Sarah, Coralie, Delphine, Serge, Anouck, Éric, Alex, Laure, Clémence, Léa, Floriane, Louise, Perez qui possède tous les hôtels plus le camping, les boîtes, les restos, la paillote, les entrepôts, le club de foot… mais aussi Mélanie, Cécile, Grindel nous accompagnent un moment avant de retrouver Antoine.
Un chapitre est consacré à l’équipe de foot locale, niveau CFA, qui va affronter le FC Nantes en quarts de finale de la Coupe de France. Ce match fait entrevoir à ces joueurs ce qu’ils ont raté mais la glorieuse incertitude du sport laisse planer le suspense…
Les joies, les peines, les fins de vie choisies ou subies n’empêchent pas le drame qui fait dire à Antoine : « Pardon d’avoir tout gâché. Pardon de n’avoir jamais été à la hauteur. »
Chronique à retrouver sur : http://notre-jardin-des-livres.over-blog.com/
Deux adolescents, Antoine et Camille, ont pris de plein fouet un scandale politico-sexuel impliquant leur mère. Camille a mis des milliers de kilomètres entre sa famille et lui, Antoine essaie de préserver le lien, il se sent coupable de ne pas l’avoir mieux protégé.
Antoine a fui, mais est resté en France, il s’est établi en bord de mer : « La mer grondait si fort qu’on se croyait dans son ventre. Par la fenêtre, les eaux s’épaississaient et tanguaient si violemment que j’en avais la nausée. Tout évoluait dans un nuancier de gris brutal. Puis un matin je me réveillais et tout était étrangement suspendu. Plus rien ne bruissait et le ciel était limpide et neuf. La mer un lac émeraude. Les sables lessivés s’étendaient en grandes nappes blanches jusqu’aux falaises et le jaune des ajoncs, le mauve des bruyères pulsaient acides. », il a choisi un décor terrestre qui ressemble à la tempête qu’il y a dans sa tête. Et il a choisi et était choisi par Jacques libraire « sa tendresse un peu féroce, sa lucidité érudite, son empathie lettrée. Il était un genre de père idéal. Un père rêvé. A mes yeux du moins. »
Et un jour, dix ans plus tard, un flash info remet à l’ordre du jour le tsunami qui a ravagé plusieurs vies.
Antoine se souvient, sa condition pavillonnaire, car c’est souvent le rêve des parents, un pavillon. C’est le moyen terme entre une HLM et une maison bourgeoise. L’habitat qui donne l’image d’avoir un peu réussi. Mais souvent dans ces pavillons, entre ces quatre murs, les parents et les enfants vivent une vie en parallèle. Les parents s’occupent du matériel, les enfants ont pour mission de grandir selon les préceptes édictés par le chef de famille. La mère a développé une image de jolie femme, différente des autres femmes de ces pavillons et un jour, elle accède au pouvoir, celui que lui confère le sénateur-maire de sa ville. Il en a fait sa maîtresse et elle est impliquée dans ce scandale d’abus sexuel avant d’être jetée par l’édile.
Lorsque le scandale éclate le père se rallie à sa femme malgré les scènes de violence de celle-ci, il n’explique rien à leurs fils et leur reproche même de ne pas être à la hauteur. Camille est le plus fragile, il fuit d’abord à Bordeaux puis au Canada.
Antoine ne l’a pas vécu ainsi, mieux entouré par ses copains et notamment par la famille de l’un d’eux qui l’accueille comme un fils, sans juger, à bras ouverts.
Il se rallie également à Laetitia, la fille du sénateur-maire : « ses mains se crispaient sur le papier et elle conspuait cette société pourrie, cette corruption généralisée, cette collusion entre les systèmes du pouvoir et les médias, cette façon qu’avaient les puissants de se serrer les coudes et d’essuyer leurs pieds sur la gueules des plus petits, qu’on baisait, dont on usait comme de choses et qu’on réduisait au silence non sans avoir veillé à bien ruiner leur réputation, bafouer leur honneur. »
Après l’errance Antoine a trouvé un certain modus vivendi. Il décide d’assister aux obsèques, il se questionne, il observe…
L’auteur même une véritable introspection dans ces vies qui subissent des dégâts collatéraux, qui de lisières en lignes de faille, se cherchent car la vie est là en chacun de nous.
La résilience est au bout du chemin mais lequel prendre ?
L’écriture d’Olivier Adam fait tournoyer les images devant nos yeux, le vent pénétrer notre chaire le lecteur n’est jamais à l’extérieur des histoires narrées par l’auteur.
Il a l’art de manier la narration et d’y impulser un suspense qu’il tient jusqu’au bout mais aussi de nous faire amener à approfondir ce qu’il nous raconte.
J’aime retrouver son univers où les apparences ne sont pas ce que nous croyons, où chacun a son chemin à parcourir. Du noir il sait nuancer tous les gris. La nature est omniprésente, elle est là pour forger les êtres.
Le lecteur n’est jamais indifférent.
©Chantal Lafon-Litteratum Amor 28 février 2017
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