Journaliste et écrivain, Olivia Elkaim publie chez Stock son quatrième roman, "Nous étions une histoire".
Journaliste et écrivain, Olivia Elkaim publie chez Stock son quatrième roman, Nous étions une histoire. Elle y explore et analyse les liens qui tissent les relations familiales avec force et sensibilité au travers de trois personnages. Trois...
Journaliste et écrivain, Olivia Elkaim publie chez Stock son quatrième roman, "Nous étions une histoire".
Olivia Elkaim, d'une plume précise et élégante nous conte le déracinement de ses grands-parents, de son père et des impacts insidieux, difficile à comprendre que celui-ci aura sur elle.
Je connaissais l'histoire de l'Algérie, des algériens, des colons, des harkis (avec le magnifique roman L'art de perdre d'Alice Zeniter) mais pas celle de ces juifs naturalisés français en 1870 alors qu'ils n'avaient rien demandé.
Considérés français, ils vont être sommés de quitter un pays aimé pour rejoindre un pays qu'ils ne connaissent pas et qui n'a pas envie de les accueillir.
Que cela est triste.
C'est histoire d'un déracinement douloureux comme tout exil.
Il est aussi questions d'identité, de courage, de ceux qui vont profiter de ces malheureux et de ceux qui vont les aider.
Un roman délicat et poignant.
L'autrice ne m'est pas inconnue, j'avais beaucoup apprécié « le tailleur de Relizane », histoire bouleversante de son coté paternel dont elle avait recherché les racines en questionnant et fouillant la mémoire des parents.
C'est par un autre biais qu'elle explore le coté maternel : elle même se ,questionne sur sa grand mère, Arlette, qu'elle avait côtoyée dans son enfance en passant l'été chez elle à Marseille, une grand mère étrange aux conseils perturbants, comme sa vie avait été perturbée et sa jeunesse arrachée, à la mort de son père. Une vie bouleversée, sans repère pour une enfant déjà remuante et ingérable qui grimpait aux arbres, qui s’échappait sans cesse pour vivre et profiter de ce que la Tunisie lui offrait! Le soleil, la mer, le grand air, les eucalyptus et l'impression d'une grande liberté malgré les carcans imposés aux filles nées trop tôt dans ce siècle de ce coté là de la méditerranée.
Vie brisée, reconstruite après un mariage d'amour avec Sauveur qui restera trop longtemps en Tunisie après la fin du Protectorat français dans ce pays alors qu'elle s'expatriera avec ses enfants sur Marseille où elle survivra de débrouilles et tombera dans une suite sans fin d'addiction aux jeux et d'alcool qui entraînera sa famille aux limites extrêmes.
Une grand mère atypique, attachante et néfaste à la fois, pour ses propres filles, ses maris, bouleversante par sa recherche du bonheur, qu'il faut saisir quand il se présente et ne pas attendre !
Olivia sa petite fille est tout aussi touchante qu’Arlette, interrogeant sans arrêt sa propre mère qui ne répond que sous la contrainte, elle qui a sans aucun doute souffert de la personnalité particulière de sa mère et va jusqu'à refuser l'héritage « bon débarras » !
Une lignée de femmes à découvrir, merci a Netgalley pour ce cadeau !
« Le tailleur de Relizane » est le grand-père d’Olivia Elkaim.
Elle nous raconte l’histoire de ce grand-père pendant la guerre d’Algérie puis son arrivée en France.
J’ai aimé ce récit de vie, avec la guerre, l’exil, la famille, les secrets ; tout ce qui fait l’existence d’un homme, Marcel.
Hasard de mes lectures du moment, je viens de lire deux textes sur les grands parents d'écrivaines, qui ont vécu en Tunisie.
"Fille de Tunis" d'Olivia Elkaim et "La famille de Pantin" de Michèle Fitoussi nous parlent des grands parents, parents des auteures, qui ont quitté la Tunisie lors de son indépendance et la fin du protectorat français.
Ces deux textes m'ont permis de découvrir des épisodes de l'histoire de la Tunisie, la relation entre ce pays et la France, l'Italie.
Les deux auteures nous parlent de l'histoire avec un grand H mais aussi des histoires personnelles des leurs.
Elles se questionnent aussi sur les racines familiales, sur les histoires familiales, sur les non dits dans les familles.
Le texte d'Olivia Elkaim est un peu différent que celui de Michèle Fitoussi, deux générations différentes (Olivia Elkaim est plus jeune que Michèle Fitoussi) et de milieu (un milieu universitaire pour Michèle Fitoussi et un milieu plus populaire pour Olivia Elkaim, Paris et Marseille aussi.
Tunis, années 1940. Les parents d'Arlette ne savent plus comment faire : indomptable, leur fille s'enfuit toutes les nuits et n'obéit à personne. A la mort de son père, un oncle décrète qu'il faut la marier. Arlette rencontre Sauveur, beau canonnier d'origine sicilienne. Avec lui, elle pense trouver la liberté. Mais ses grossesses ruinent ses espoirs et la fin du Protectorat français signe son départ pour Marseille.
Exilée, reléguée socialement, elle lutte pour reconstruire sa vie, loin de la dolce Vita tunisoise et de son mari, resté là-bas. Prise dans une spirale de jeu et d'alcool, elle veut s'affranchir de ses rôles d'épouse et de mère. C'est la descente aux enfers. Après sa mort, en 2010, ses filles renoncent à la succession et jettent tous leurs souvenirs.
La petite fille nous livre un beau et touchant portrait de sa grand mère. Arlette qui a 12 ans en 1945 et qui est un vrai garçon manqué, son père Albert, est maréchal ferrant dans une caserne française et apprécie le Week end d'aller faire le joker sur les champs de course. Orpheline, elle va faire deux mariages, donner naissances à deux filles (dont la mère de la narratrice). La petite fille va essayer de connaître sa grand mère, une grand mère qui lui envoie toujours la même carte postale, avec Sainte Rita, la sainte de l'impossible avec ce message "cesse de t'inquiéter pour tout et pense à faire la fête". Elle va parler avec délicatesse de la vie de cette grand-mère avec ses problèmes d'alcoolisme et d'addiction aux jeux. Joli moment quand sa mère lui indique de lire "le joueur" de Dostoïevski ("c'est ce qui m'a permis de comprendre la folie du jeu de ma mère, ça va peut être t'aider dans ton travail." La narratrice et sa mère vont aussi beaucoup parler sur ce projet de texte. "Il faut se réinventer Olivia, ne jamais regarder derrière soi." "Pourquoi préférer le face à face avec les morts plutôt que celui avec les vivants". Olivia essaie de comprendre les relations de sa mère et de sa tante avec cette grand mère, si moderne. qui a vécu avec deux hommes et ce joli mot qu'elle emploie "trouple" (On peut aussi dire trouple, groupe de trois personnes qui entretient une vie commune avec ou sans relations sexuelles, lis je sur internet, "trouple" soit le trouble, à une lettre prés."
Elle a aussi du mal à comprendre la vie de sa mère ("Ma mère est l'inverse d'une figure d'émancipation du moment où, collectivement les femmes tentent de s'affranchir du joug du patriarcat. Elle vit à rebours des luttes féministes. Après son mariage, elle devient mère au foyer, s'enorgueillit d'être reine de la tarte Tatin, experte en produits ménagers, tout ce que dès l'adolescence, comme ma grand mère j'abhorre."
Et sa tante, sœur de sa mère, qui lui dit : "j'aime ma mère, même si elle m'a mal aimée, me dit elle. Ecris çà dans ton roman, juste çà.". Une tante qui a séjournée dans un sanatorium, qui donne des noms de poètes à ses chiens (Ronsard, Lamartine, Mallarmé
Un beau texte de recherche des racines de sa famille, de beaux portraits touchants de femmes. Et j'ai aimé la description de la Tunisie, au moment de son indépendance et la vie à Marseille de sa grand mère. Et de belles pages sur les dialogues entre générations, avec des paroles mais aussi des silences.
"Il me prescrit des antibiotiques, mais, en vérité, seule l'écriture sauve - l'écriture, cette amarre lancée vers mes ancêtres.
#FilledeTunis #NetGalleyFrance
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