Passionné(e) de lecture ? Inscrivez-vous gratuitement ou connectez-vous pour rejoindre la communauté et bénéficier de toutes les fonctionnalités du site !  

Negar Djavadi

Negar Djavadi
Négar Djavadi naît en Iran en 1969 dans une famille d'intellectuels
opposants aux régimes du Shah puis de Khomeiny. Elle arrive en France à
l'âge de onze ans, après avoir traversé les montagnes du Kurdistan à cheval
avec sa mère et sa soeur. Diplômée d'une école de cinéma de Bruxelles, elle
travaille... Voir plus
Négar Djavadi naît en Iran en 1969 dans une famille d'intellectuels
opposants aux régimes du Shah puis de Khomeiny. Elle arrive en France à
l'âge de onze ans, après avoir traversé les montagnes du Kurdistan à cheval
avec sa mère et sa soeur. Diplômée d'une école de cinéma de Bruxelles, elle
travaille quelques années derrière la caméra. Elle est aujourd'hui scénariste
(documentaires, courts-métrages, séries) et vit à Paris. Désorientale est son
premier roman.

Articles en lien avec Negar Djavadi (2)

Avis sur cet auteur (56)

  • add_box
    Couverture du livre « Désorientale » de Negar Djavadi aux éditions Liana Levi

    voyages au fil des pages sur Désorientale de Negar Djavadi

    Déracinée, désorientée, rêvant au fond de se « désorientaliser », Kimiâ, la narratrice, environ 35 ans, semble, aujourd’hui, avoir trouvé un sens à sa vie. Assise dans la salle d’attente d’un hôpital parisien, elle patiente, et laisse les souvenirs affluer. A l’image de sa vie mouvementée, ils...
    Voir plus

    Déracinée, désorientée, rêvant au fond de se « désorientaliser », Kimiâ, la narratrice, environ 35 ans, semble, aujourd’hui, avoir trouvé un sens à sa vie. Assise dans la salle d’attente d’un hôpital parisien, elle patiente, et laisse les souvenirs affluer. A l’image de sa vie mouvementée, ils reviennent dans le désordre, se bousculent au portillon de son esprit, se chamaillent à qui sera remémoré le premier. Et comme ils sont accompagnés d’une foule d’émotions, cela est d’autant plus compliqué à discipliner dans une narration linéaire. Kimiâ tente la manière rationnelle, chronologique, mais il suffit d’un rien, d’un mot pour déclencher une association d’idées, pour ouvrir un tiroir, et voilà le récit projeté 60 ans en arrière puis 25 ans en avant. Kimiâ est en France depuis l’âge de dix ans. D’origine iranienne, elle a fui son pays dans le sillage de ses parents, intellectuels bourgeois et opposants politiques au régime du Shah puis à celui de Khomeini. Mais évoquer son exil ne va pas sans évoquer son enfance en Iran, qui ne va pas sans évoquer le passé de sa famille sur trois générations, avant d’en revenir au déracinement. A l’espoir d’arriver dans un pays accueillant pétri de l’esprit des Lumières succède la déception de se heurter à l’incompréhension, l’indifférence, aux différences culturelles irréductibles. Alors vient le désir de tout oublier des horreurs vécues, de sa culture d’origine, de ne plus en parler et de tout cacher sous un tapis, histoire de s’occidentaliser, d’avoir enfin la paix et de se fondre dans la masse pour avancer avec elle, même sans savoir où, quitte à se détacher de sa famille, restée accrochée au passé.

    « Désorientale » est un premier roman (fort autobiographique, j’imagine) qui veut dire beaucoup de choses en même temps (exil, dictature, résistance, machisme, identité, maternité, homosexualité, transmission, force et vulnérabilité, courage,…), ce qui comporte le risque d’en faire un brouhaha fourre-tout bavard et superficiel. Mais c’est loin d’être le cas ici. Certes la narration part dans tous les sens et on s’y perd un peu dans la généalogie, mais cela ne m’a pas dérangée. Au contraire, la construction est bien maîtrisée, greffant en discontinu l’histoire de la famille et du pays de la narratrice sur le fil rouge de sa vie actuelle. C’est même justement ce désordre apparent qui donne au roman ce ton si sincère et humain. Comme un bazar oriental, ce livre est extrêmement vivant, bariolé, intense et captivant.

  • add_box
    Couverture du livre « Arène » de Negar Djavadi aux éditions Liana Levi

    Musemania sur Arène de Negar Djavadi

    Fresque sociétale et sociale au travers des quartiers Est de Paris, Négar Djavadi nous envoie, lecteurs, au milieu de cette « arène », bien loin du cadre idyllique de la ville de Paris, vendu aux touristes.

    Via ce roman-choral, ce sont les destins d’une pléthore de personnages qui se verront...
    Voir plus

    Fresque sociétale et sociale au travers des quartiers Est de Paris, Négar Djavadi nous envoie, lecteurs, au milieu de cette « arène », bien loin du cadre idyllique de la ville de Paris, vendu aux touristes.

    Via ce roman-choral, ce sont les destins d’une pléthore de personnages qui se verront bouleversés suite à une rencontre anodine et impromptue, menant à un drame. Au travers d’une durée de seulement 48h, l’auteure évoque cette société proche du chaos où le choc des classes sociales n’est jamais très loin.

    Constitués des X, XI, XIX et XXème arrondissements, les lieux sont constitués de plus de 70% par des cités où y vivent un florilège de communautés différentes. Alors que chaque individu tente de s’en sortir, les émotions seront exacerbées par des provocateurs, les réseaux sociaux, les journalistes.

    Ce qui pourrait être une énième critique de la vie moderne, est en fait un livre menant à la réflexion sur cette société qui s’étiole de jour en jour, où les sentiments de solidarité et d’empathie sont mis de côté. Y a-t-il encore une solution pour changer cela? Alors que le Pouvoir préfère détourner le regard de ces problèmes, pourrait-il vraiment faire quelque chose?

    Digne des meilleurs romans noirs, le livre fourmille de références, notamment cinématographiques et l’auteure offre des anecdotes historiques sur la ville de Paris. Néophyte, je ne les connaissais pas.

    Cette vision contemporaine réaliste et lucide est portée par un style brut et vif. Très ancrés dans l’actualité, les clichés sont absents. Mené avec beaucoup de tensions, le récit est très dense, tout comme le nombre de personnages mais au final, leurs histoires s’imbriqueront finement.

    Si vous souhaitez un livre « optimiste », alors ce livre n’est pas ce que vous cherchez dans l’immédiat mais néanmoins, gardez-le bien sous la main!

  • add_box
    Couverture du livre « Arène » de Negar Djavadi aux éditions Liana Levi

    Sevlipp sur Arène de Negar Djavadi

    Un roman qui ne laisse pas indiffèrent ou « comment un événement mineur va enclencher une spirale incontrôlable ».
    L'intrigue se passe dans les quartiers populaires de Paris où se côtoie une population issue de toutes les origines et qui tente de vivre ensemble.
    La violence engendre la...
    Voir plus

    Un roman qui ne laisse pas indiffèrent ou « comment un événement mineur va enclencher une spirale incontrôlable ».
    L'intrigue se passe dans les quartiers populaires de Paris où se côtoie une population issue de toutes les origines et qui tente de vivre ensemble.
    La violence engendre la violence. On fait en sorte de ne pas s'attacher aux personnages tant on craint pour eux.
    J'ai retenu mon souffle tout le long du récit redoutant la catastrophe annoncée.
    L'écriture est percutante, précise et nous embarque dans l'histoire. Il n'y a rien de binaire dans le récit. L'auteure ne tombe pas dans le piège des gentils et des méchants. Chacun fait ses choix comme il le peut avec son histoire, ses failles, son courage, l'endroit où il est né, les possibilités qui s'offrent à lui.
    On sait que ces quartiers-ghettos, les migrants qui ne sont pas accueillis avec dignité, les laissés-pour-compte sont une cocotte-minute qui peut exploser à tout moment mais Arène permet d'incarner tous ces anonymes.
    Une lecture coup de poing.

  • add_box
    Couverture du livre « Arène » de Negar Djavadi aux éditions Liana Levi

    Nicolemotspourmots sur Arène de Negar Djavadi

    Je suis d'autant plus impressionnée par ce roman que je n'avais pas été emballée par Désorientale, le premier roman de Négar Djavadi. Ici, tout est fort, brillamment ajusté, percutant. Le contexte, l'unité de lieu et le parti-pris narratif m'ont parfois fait penser à l'ambitieux Les lois de...
    Voir plus

    Je suis d'autant plus impressionnée par ce roman que je n'avais pas été emballée par Désorientale, le premier roman de Négar Djavadi. Ici, tout est fort, brillamment ajusté, percutant. Le contexte, l'unité de lieu et le parti-pris narratif m'ont parfois fait penser à l'ambitieux Les lois de l'ascension de Céline Curiol mais la comparaison s'arrête là, chacun de ces deux romans ayant une personnalité propre et bien affirmée, et Arène s'inscrivant dans un temps très court pour mieux mettre en évidence la folie de la course au temps de nos sociétés modernes.

    Ce temps qui s'emballe en quelques secondes autour d'un fait divers dans un quartier sensible de l'est parisien : le corps sans vie d'un adolescent retrouvé au petit matin, et un concours de circonstances qui va impacter les vies de Sam la policière, Camille la lycéenne et bien d'autres qui gravitent dans le périmètre. Sans oublier celle de Benjamin Grossmann, qui s'était pourtant extirpé de ce quartier de son enfance, Benjamin devenu cadre influent chez BeCurrent, l'une des plus importantes plateformes de diffusion de séries, Benjamin qui n'aurait peut-être pas dû rendre visite à sa mère ce soir-là. A partir de là, l'auteure met en scène un emballement haletant au cœur d'une société devenue celle du spectacle et du divertissement, où l'image est reine. La ville se transforme en arène avec des citoyens chauffés à blanc. Une société où l'on conçoit des séries à tour de bras pour mieux détourner l'attention des réalités, où il suffit d'une vidéo postée sur les réseaux sociaux pour déclencher un lynchage médiatique, où les scénaristes de cinéma sont désormais au service des hommes et femmes politiques...

    Ce qui impressionne c'est la densité de l'ensemble, la façon dont l'auteure encapsule la modernité à travers des personnages à la fois représentatifs et incarnés. Tout y est : la contrainte économique, l'enfermement, la pression que subit chacun à son niveau et qui entraîne la peur, la manipulation, la violence ou l'erreur. C'est redoutablement intelligent, grâce à des ingrédients qui nourrissent le fond et facilitent grandement la projection, et à une écriture très cinématographique qui mène l'intrigue dans un crescendo captivant et addictif. J'ai particulièrement apprécié le questionnement induit sur la société du divertissement, le règne du storytelling auquel chaque citoyen apporte sa pierre sans forcément en être conscient. On ne s'ennuie pas un instant, j'ai adoré.

    (chronique publiée sur mon blog : motspourmots.fr)

Discussions autour de cet auteur

Il n'y a pas encore de discussion sur cet auteur

Soyez le premier à en lancer une !