Rendez-vous le mercredi 16 octobre à 19h sur le site « Un endroit où aller »
La famille ce sont les liens du sang, les repas du dimanche, les moments de bonheur partagés ensemble. Un cadre où l’on s’aime et se protège.
Dans cette famille, ceci n’est que la surface. Car derrière tout cela, se jouent des jeux de pouvoir et de domination, se dessinent l’inquiétude et l’obéissance.
On ne choisit pas sa famille. Et ici, liés par le sang, l’argent, les clans, ses membres ne peuvent pas non plus la quitter.
Dans ce livre , Naomi Krupitsky nous donne à observer les rouages de cette famille, celle de la mafia new-yorkaise, à travers le regard de deux femmes, Sofia et Antonia.
Ces deux femmes liées par une forte amitié depuis l’enfance, différentes mais complémentaires, évoluent dans le milieu passionnant de cette “famille” qui n’en est pas vraiment une.
J’ai lu ce livre avec avidité et plaisir. La psychologie des personnages y est très fine, les événements se déroulent en arrière plan, ce qui nous place dans la même position que les protagonistes principales (on ne sait pas tout), et le double regard féminin apporte beaucoup de subtilité et une nouvelle vision de ce milieu violent et masculin.
Une lecture passionnante à cheval entre L’amie prodigieuse et Gomorra.
Un regarde différent sur la Mafia, celui des femmes.
Premier roman d’une jeune autrice californienne, vivant à San Francisco et qui sait déjà jeter un regard, certes un peu féministe, mais surtout approfondi sur un monde peu raconté, celui des compagnes des mafieux. De plus elle s’est jetée dans une période amplement documentée, critiquée, utilisée en fond de commerce filmographie comme écrit, tout en l’observant sous un angle différent.
Elle a fait fait ses études littéraires à la Gallatin School of Individualized Study de New York, ce qui pourrait expliquer qu’elle ait campé son roman là-bas.
Nous sommes donc à New York, en 1930, à une période où la prohibition a remplie les caisses de quelques familles aux States. Elle choisit avantageusement une famille italienne de Boston, celle d’un certain Tommy Fianzo, mafieux contrôlant les trafics par la terreur.
Mais au lieu de prendre les hommes comme principaux personnages, elle va regarder tout ce manège et ses répercussions familiales, amicales au travers du regard des femmes. Et ce qui est intéressant c’est qu’elle nous plonge dans les vécus de deux générations, les mères et les filles des compagnes des trafiquants, bras droit ou hommes de main du big boss Tommy Fianzo.
Les caractères des deux petites héroïnes, Sofia la curieuse et Antonia la réservée, permettent des changements d’observation des faits, des perceptions différentes de ce monde de trafics. Un peu comme nous lorsque nous en débattons ou y réfléchissons tout simplement.
Le destin de ces femmes comme de la plupart des compagnes de trafiquants est tracé et apparait comme sur des rails dont personnes ne veut, n’essaie de dérailler.
L’écriture est simple. Je pense qu’elle va encore évoluer chez cette autrice qui a sagement débuté par une écriture facile et assurée de plaire à bon nombre de lecteurs, et qui a essentiellement misé sur le contenu.
Je ne suis que rarement attirée par les premiers romans des auteurs, mais là il y a de la matière, de l’esprit et un sujet maitrisé.
Dommage que le dénouement soit si convenu. Naomi Krupitsky aurait pu être plus imprévisible, peut-être même plus courageuse en proposant un rebondissement.
Une belle évasion.
« La Famille » se prononce avec un grand F et avec respect, en baissant un peu la voix et en serrant la pointe de ses doigts sur la paume de sa main, dans un haussement d’épaules. « La Famille » a l’accent italien au cœur de Brooklyn et prend son essor dans les années trente, en pleine prohibition. « La famille » se serre les coudes, protège ses rituels et ses membres, impose ses règles et fait des propositions que l’on ne peut pas refuser. En être, c’est se savoir protégé et soumis. Y naître, c’est grandir avec la certitude d’être un peu à part, un peu à tares, rassurées et étouffées à la fois comme Sofia et Antonia, presque sœurs au sein de cette famille bizarre où il leur faudra trouver une place qui n’est pas prévue pour elles. Ensemble, elles grandiront entre craintes et certitudes, ensemble, elles découvriront amour et angoisses, les secrets qui séparent, les souvenirs qui rassemblent, les mères qu’elles ont et celles qu’elles sont, malgré elles, malgré tout, les femmes qu’elles deviendront, envers et contre tous, dans ce monde d’hommes, d’oncles, de pères aux personnalités plus riches et nuancées que les visages impassibles et le folklore du Milieu ne le laisse supposer en règle générale.
Ce premier roman de Naomi Krupitsky est une réussite et un pur régal à tous points de vue. L’histoire riche et intense est tenue de main de maître sur 20 ans, 5 livres et 383 pages, sans abus, sans excès, sans relâchement ni digressions. On y voit évoluer une poignée de personnages à la personnalité dessinée avec netteté, changeante, surprenante, mais précise, travaillée avec soin et d’une sensibilité affûtée, ne laissant rien au hasard. Cerise sur le cheesecake, la plume est belle, racée, subtile, délicate, elle donne à entendre une voix réellement nouvelle dont on sent déjà que, non contente de savoir nous raconter des histoires, elle saura nous les rendre inoubliables C’est une proposition que nous ne saurions refuser !
J’ai toujours aimé les histoires de mafia et je pense que je ne suis pas la seule. Francis Ford Coppola et Le Parrain n’étant sans doute pas étrangers à cette fascination.
Le problème, c’est qu’avec le temps le sujet est un peu remâché et qu’il est difficile de trouver de nouvelles façons de raconter la mafia italo-américaine.
Naomi Krupitsky, elle, propose de plonger dans la perspective féminine de la mafia naissante au début du 20e siècle et développe une histoire d’amitié entre deux femmes nées dans le milieu.
Ce roman a une saveur différente du genre. Moins préoccupée par les scènes de violence et plus par les ondulations émotionnelles entourant cette violence, l’autrice dépeint des états internes complexes et mouvants de ces héroïnes. C'est le vrai plaisir du roman - sa description soignée et minutieuse de la profondeur émotionnelle.
Antonia et Sofia, proches comme des sœurs et liées par plus que le sang depuis leur enfance vont tenter de grandir entre les murs de La Famille, leur cocon et leur prison. Elles vont faire face aux défis du mariage, de la maternité, rêvant de ce qui aurait pu être si elles avaient choisie une voie différente.
Amitié, amour, trahison… Malgré une écriture parfois un peu plate, « La Famille » a de nombreux atouts, notamment celui tout simple de faire passer au lecteur un agréable moment.
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