Un ivre émouvant : « La Perle et la coquille » - dont on a dit : « Des femmes au temps de talibans, dans un roman qu'on ne lâche plus », de l'écrivaine afghane, Nadia Hashimi.
Quel joli titre pour un pareil ouvrage ! Certes un bijou mais pas ce à quoi on s'attend.
L'histoire se passe à...
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Un ivre émouvant : « La Perle et la coquille » - dont on a dit : « Des femmes au temps de talibans, dans un roman qu'on ne lâche plus », de l'écrivaine afghane, Nadia Hashimi.
Quel joli titre pour un pareil ouvrage ! Certes un bijou mais pas ce à quoi on s'attend.
L'histoire se passe à Kaboul, en 2007. On y voit Shekiba et Rahima qui ont eu le malheur de naître filles, dans un pays, l'Afghanistan, dont le Coran est celui qui règle tout. La condition des femmes est épouvantable et leur vie, soumise aux violences, même dans leurs propres familles.
D'ailleurs, à leur naissance, les fillettes sont très souvent revendues et leur vie est régie par le bon vouloir de « leur maître » : « Je fus une petite fille, puis je ne le fus plus./ Je fus une « bacha posh », puis je ne le fus plus. / Je fus la fille de mes parents, puis je ne le fus plus. / Je fus une mère, puis je ne le fus plus. / Dès que je m'adaptais à une situation, elle changeait. Je changeais. / le dernier changement fut le pire. »
Petite précision : « Bacha posh » signifie qu'une fille porte des vêtements masculins pour avoir la liberté – celle d'aller à l'école – sortir avec sa mère pour de simples courses – jouer dans la rue avec des garçons, vivre sa vie d'enfant, tout simplement ….
Malheureusement, ce subterfuge ne peut pas continuer quand la fillette arrive à la puberté – elle passe alors au rang de jeune fille bonne à marier (même et souvent) contre son gré (car elle n'a pas son mot à dire) .
Les filles, dans ce cas, mènent une vie difficile : elles doivent se soumettre à leur mari ainsi qu'à leur belle-mère quand ce n'est pas aux concubines...
Il faut savoir que dans ce livre, il est question de la vie de deux femmes dans ce pays, mais avec un écart de cent ans, car l'histoire de l'une a eu lieu au 20ème siècle, alors que l'histoire de l'autre se passe au 21ème siècle.
Le point commun est (entre autres), que le lecteur est révolté bien que cet ouvrage soit splendide.
Nadia Hashimi, à son habitude, ne craint pas de dévoiler des actes innommables – de nous révéler la pure vérité – elle écrit pour que le monde soit au courant (et plus on écrira, mieux ce sera) - on voit que la burka est obligatoire – que des femmes étaient lapidées, des faits dont j'ai déjà parlé dans d'autres critiques et qui, malheureusement, étaient « monnaie courante ».
Cruauté et injustice, violence, tout y est pour nous faire mal au travers des témoignages pendant que d'autres en sont victimes...
Encore un livre vraiment émouvant que « La perle et la coquille » de Nadia Hashimi et qui nous donne une terrible claque, une fois de plus.
La bonne nouvelle est que ce roman a été une oeuvre « coup de cœur » pour « Le Prix des Lectrices 2016 », et c'était largement mérité.