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Murielle Szac

Murielle Szac
Murielle Szac se consacre à l'écriture. Autrice de plus d'une vingtaine d'ouvrages de jeunesse ou de poésie, elle s'est plongée au cœur de la mythologie grecque avec la série Le Feuilleton d'Hermès, de Thésée, d'Ulysse ou d'Artémis. S'il ne fallait retenir qu'un seul fil conducteur de tout son tr... Voir plus
Murielle Szac se consacre à l'écriture. Autrice de plus d'une vingtaine d'ouvrages de jeunesse ou de poésie, elle s'est plongée au cœur de la mythologie grecque avec la série Le Feuilleton d'Hermès, de Thésée, d'Ulysse ou d'Artémis. S'il ne fallait retenir qu'un seul fil conducteur de tout son travail, ce serait la transmission. Eleftheria s'inscrit dans cette cohérence, mêlant étroitement engagement et écriture.

Avis sur cet auteur (13)

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    Couverture du livre « Tosca » de Murielle Szac aux éditions Emmanuelle Collas

    Babeth_ladreyt sur Tosca de Murielle Szac

    Ils étaient neuf dans une pièce pas plus grande qu’un placard.
    Ils étaient neuf hommes, conduits ici par la milice de Paul Touvier, à Lyon, en 1944.
    Ils étaient sept juifs et deux résistants.
    Ils étaient, battus, torturés, enfermés ensemble. Chaque corps n’était plus qu’une plaie, une...
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    Ils étaient neuf dans une pièce pas plus grande qu’un placard.
    Ils étaient neuf hommes, conduits ici par la milice de Paul Touvier, à Lyon, en 1944.
    Ils étaient sept juifs et deux résistants.
    Ils étaient, battus, torturés, enfermés ensemble. Chaque corps n’était plus qu’une plaie, une douleur insoutenable.
    Ils étaient neuf à attendre la mort, en parlant de leurs bourreaux, de leur vie.
    Et un chantait, l’air de la Tosca, l’opéra en trois actes de Puccini, l’opéra d’un homme qui mourra à l’aube. Il ne donnera pas son nom.
    Murielle Szac nous dévoile ici un court roman, fort, troublant et historique, sur l’antisémitisme de la milice française pendant l’occupation.
    C’est un roman dont les thèmes résonnent fortement aujourd’hui, un huis clos qui ferait une excellente pièce de théâtre, un texte poignant qui nous rappelle notre devoir de vigilance.
    Ce texte se termine par des notes de l’auteure qui accentuent sa valeur et sa profondeur, qui nous expliquent son lien avec ces hommes, ces fusillés de Rillieux.
    Un gros coup de cœur pour ce roman nécessaire pour ne pas oublier Tosca, cet anonyme, et leur courage à tous. Je me suis donc rendue sur place, là où ils ont respiré pour la dernière fois, de l’autre côté du mur du cimetière de Rillieux.

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    Couverture du livre « Tosca » de Murielle Szac aux éditions Emmanuelle Collas

    clesbibliofeel sur Tosca de Murielle Szac

    Juin 1944... Ange et P'tit Louis sont les premiers à être jetés dans un réduit de cinq mètres de long sur moins d’un mètre de large, au siège de la milice de Lyon. Au début ils se méfient l’un de l’autre, ne se parlant pas. Au fil des heures, ils sont sept juifs et deux résistants, tous raflés...
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    Juin 1944... Ange et P'tit Louis sont les premiers à être jetés dans un réduit de cinq mètres de long sur moins d’un mètre de large, au siège de la milice de Lyon. Au début ils se méfient l’un de l’autre, ne se parlant pas. Au fil des heures, ils sont sept juifs et deux résistants, tous raflés par les hommes de Paul Touvier et Klaus Barbie. Un milicien vient en chercher un pour un interrogatoire dont il revient bien amoché... Peu à peu, dans leur prison, les langues se délient, mettant à jour leurs histoires, leurs caractères. Certains sont dans la lutte contre l’occupant, d’autres ne comprennent pas pourquoi ils ont été arrêtés. Tous ont terriblement peur. Parmi eux, Ange chante Tosca, l'opéra de Puccini, l'air de celui qui va mourir à l'aube.

    « Appelle-moi Ange ou Angelotti, comme tu préfères ».
    L'autre essaie de sourire.
    « Moi, c'est P'tit Louis. Tout le monde m'appelle comme ça. Même mes bourreaux... ».

    On assiste à un huis clos étouffant d’hommes réunis par un même destin, soumis aux forces criminelles et génocidaires de l’occupant nazi, assisté par la police française. J’ai pensé à une pièce de théâtre avec présentation habile des protagonistes jetés successivement dans ce réduit. Il y a Léo Glaeser, homme d’âge mûr, secrétaire général du comité de défense juive ; Louis Krzyzkowski et Claude Ben Zimra, trahis, raflés dans un bouchon lyonnais ; Maurice Schlusselman, maroquinier de son métier ; Émile Zeizig, bonnetier qui fait encore confiance au vieux maréchal ; Siegried Prock, réfugié autrichien caché depuis 10 ans ; P’tit Louis et Maurice Abélard, deux jeunes résistants et Ange, le tout jeune homme qui chante des airs de Tosca. Ce sont des hommes très dissemblables : courageux ou pas, engagés dans la résistance ou pas, très jeunes pour la plupart, comme leurs bourreaux.

    « Le regard de Zeizig fait alors le tour de la pièce, dévisageant d’un air soupçonneux ses compagnons :
    - Moi je ne me mêle pas ni de marché noir, ni d’aucun autre trafic. Je ne fricote pas avec les gaullistes non plus, ni les communistes. »

    Cette histoire a réellement eu lieu à Lyon en juin 1944. Sept juifs et deux résistants ont été raflés par la milice. Les sept juifs ne savent pas qu’ils vont être fusillés au matin suivant en représailles à l’assassinat de Philippe Henriot par la Résistance. A côté de chaque cadavre a été posé un carton avec le nom, sauf pour un dont on ne connaît toujours pas l’identité. Murielle Szac dit en postface que cela fait trente ans qu’elle y pense, alors qu’elle assistait, en tant que journaliste, au procès de Paul Touvier. En 2019, elle prend la décision d’arrêter ses recherches et de passer par la fiction pour redonner un nom à ce fusillé anonyme. Elle va l’appeler Ange et ainsi, avec les huit autres, enfermés dans ce placard à balai pendant cette nuit d’horreur, les sortir de l’oubli ! « Nuit d’encre et de sang », répété, chanté par Ange.

    « Ange et Léo discutent à mi-voix.
    - Mon préféré, c’est Puccini et son Tosca bien sûr… Quel panache ce chevalier Cavaradossi lorsqu’il refuse de trahir Angelotti. Il ne parle pas, même sous la torture ! Chuchote l’un. »

    Le Tosca de Murielle Szac est une œuvre forte, sorte de tragédie moderne portée par le parallèle avec l’opéra de Puccini, un projet qu’elle a longuement mûri afin de transmettre la mémoire, qu’on ne puisse pas dire « je ne savais pas ». Ange par son chant, sort ces hommes de leur misérable condition de victimes des nazis et de la collaboration française.

    Les derniers témoins disparaissent, le récit des procès de Paul Touvier et de Klaus Barbie reste difficile d’accès, notamment pour les nouvelles générations. Murielle Szac tente le pari d’une passation de pouvoir à la littérature, à l’art pour défier l’oubli dû au temps et élever au mythe le martyre de ces hommes. On a vu ce que cela avait fonctionné pour le groupe Manouchian dont l’affiche rouge a été retournée contre les bourreaux grâce au poème de Louis Aragon et à la chanson de Léo Ferret. La proximité d’émotion que permet la fiction est bien utile, permettant à l’autrice de transformer le récit historique en une œuvre magistrale, relais important pour entretenir l’indispensable souvenir. J’ai lu récemment que les bourreaux se moquent bien de l’art mais c’est une arme parmi d’autres et chaque parcelle d’humanité défendue va dans la bonne direction. Le travail de mémoire est toujours œuvre utile. C’est un livre à lire absolument, notamment dans les écoles car par sa forme il peut toucher les jeunes.

    « Ange chante et son chant coule, fleuve rebelle et sauvage »…« Sa voix s’élève chaude et limpide. Elle porte en elle la douceur de l’amour et la douleur de la séparation. Elle apaise les blessures et attise l’espoir. Mais quand sa voix enfle, elle serre les âmes et fait frisonner les cœurs. Elle raconte les brûlures de l’Histoire et la violence d’un pays en proie à la sauvagerie. Elle dit le combat jamais fini contre les ténèbres et la peur qui envahit chaque pore de la peau. »

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    Couverture du livre « Tosca » de Murielle Szac aux éditions Emmanuelle Collas

    gabala sur Tosca de Murielle Szac

    Tosca est l’histoire vraie d’un juif inconnu fusillé en banlieue lyonnaise en juin 1944 avec six autres hommes en représailles à l’assassinat de Philippe Henriot, secrétaire d’Etat à la propagande. Le seul indice pour l’identifier est qu’il chante la Tosca de Puccini.

    Le livre s’ouvre sur...
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    Tosca est l’histoire vraie d’un juif inconnu fusillé en banlieue lyonnaise en juin 1944 avec six autres hommes en représailles à l’assassinat de Philippe Henriot, secrétaire d’Etat à la propagande. Le seul indice pour l’identifier est qu’il chante la Tosca de Puccini.

    Le livre s’ouvre sur les arrestations séparées de neufs hommes juif et/ou résistants. Tous vont se retrouver enfermés une nuit dans une minuscule cellule de 6 mètres carrés. Ils vont partager l’innommable, leurs interrogations, leurs peurs et leurs humiliations.

    Murielle Szac nous plonge dans l’horreur de la barbarie des miliciens pour qui massacrer et déchiqueter un homme est jouissif. Trahisons, pillages s’ajoutent aux odeurs de sang et de mort. Comment ne pas trembler d’effroi lorsque l’on croise Paul Touvier mais la souffrance des prisonniers est au-delà de la peur.

    Murielle Szac a voulu redonner vie à cet homme toujours inconnu. L’opéra de Puccini est un miroir cruel de cet épisode dont on connait la fin. Tosca est un magnifique hommage aux victimes de la barbarie nazie et du zèle de la milice.

    Un livre bouleversant et vibrant qui explore un passé douloureux.

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    Couverture du livre « Tosca » de Murielle Szac aux éditions Emmanuelle Collas

    Joëlle Buch sur Tosca de Murielle Szac

    Il s’agit du deuxième roman de Murielle Szac publié aux éditions Emmanuelle Collas.
    Le 28 juin 1944, sept hommes Juifs sont raflés et se retrouvent enfermés le temps d’une nuit dans un placard à balai qui sert de cellule à la milice de Paul Touvier à Lyon. Le destin les réunit pour venger la...
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    Il s’agit du deuxième roman de Murielle Szac publié aux éditions Emmanuelle Collas.
    Le 28 juin 1944, sept hommes Juifs sont raflés et se retrouvent enfermés le temps d’une nuit dans un placard à balai qui sert de cellule à la milice de Paul Touvier à Lyon. Le destin les réunit pour venger la mort de Philippe Henriot.
    Ce court et poignant roman est basé sur une histoire réelle qui obsède l’autrice depuis de nombreuses années. Elle a été journaliste et a couvert le procès de Paul Touvier en 1994. Elle a voulu par la fiction redonner vie à l’un de ces 7 prisonniers dont l’identité reste inconnue à e jour. Après de multiples fausses pistes et des évocations dans des poèmes, elle a suivi les conseils de Bruno Doucey et a choisi la fiction pour terminer cette histoire.
    Dans un véritable huis clos, elle retranscrit les émotions de chacun, qu’il soit résistant ou simplement arrêté à cause de son identité. Leur relation évolue au fil de la nuit. D’abord méfiants, ils s’ouvrent peu à peu aux autres. P’tit Louis est mal en point après avoir subi des tortures en tant que résistant. Il tient bon, ne veut pas trahir ses camarades. D’autres ne comprennent pas leur arrestation, ils sont des citoyens respectables et qui respectent les lois. Ils sont tous Français, les prisonniers et les geôliers. Et puis une voix s’élève, celle d’Ange qui chante un air d’opéra Tosca, « le chant de celui qui va mourir à l’aube », moment suspendu dans cette cellule.
    Un roman en 3 actes, comme l’opéra de Puccini. Qui montre comment en une nuit une vie peut basculer à cause de l’antisémitisme.
    Un roman où le lecteur sent l’odeur de la peur et celle de la mort. Comment rester digne alors qu’on se sait condamné ? Comment aurais-je réagi à leur place ?
    Un roman contre le racisme et la violence, qui résonne malheureusement fort dans notre monde actuel où « la littérature est un rempart contre la barbarie » (Emmanuelle Collas).
    Un roman essentiel.