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Monique Wittig

Monique Wittig
Née en France en 1935, romancière et théoricienne, Monique Wittig est une des figures historiques du féminisme en France. Son engagement politique et critique dans les actions fondatrices du MLF est inséparable de son oeuvre littéraire et théorique. Elle y mène une critique matérialiste ... Voir plus
Née en France en 1935, romancière et théoricienne, Monique Wittig est une des figures historiques du féminisme en France. Son engagement politique et critique dans les actions fondatrices du MLF est inséparable de son oeuvre littéraire et théorique. Elle y mène une critique matérialiste de la catégorie de sexe et, plus radicalement encore de son corollaire, l'hétérosexualité comme régime politique. Ses essais (traduits et réunis dès les années 80 aux USA) ont eu une influence majeure sur le développement international (et en particulier Américain) des études de genres et des études Queer. Son oeuvre littéraire (romans, théâtre) est aussi singulière que puissante. En 1964, son premier roman, L'Opoponax, est publié par les Editions de Minuit : il suscite l'enthousiasme et l'admiration de Marguerite Duras, de Claude Simon, de Nathalie Sarraute et reçoit le Prix Médicis. Suivront Les Guérillères, Le Corps lesbien, Virgile, non: 3 romans, successivement épique, lyrique et satirique où par la grâce d'une langue superbe, le roman découvre des espaces où désirs, corps, personnages, pronoms réinventent l'histoire et la vie par delà les catégories, normes, traditions, régimes qui les asservissent. En 1976, année de parution chez Grasset du Brouillon pour un dictionnaire des amantes, Monique Wittig quitte Paris pour les Etats-Unis, où elle enseigne dans de nombreuses universités, jusqu'à sa mort en 2003.

Avis sur cet auteur (3)

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    Couverture du livre « Le Corps lesbien » de Monique Wittig aux éditions Minuit

    Julien Leclerc sur Le Corps lesbien de Monique Wittig

    J/e aime tu. Physiquement et intensément. Ce livre n'est ni un roman, ni un essai. Ce livre est la description d'un amour physique en épisodes ou de plusieurs relations sexuelles entre deux femmes. Elles sont supposées par le titre. Elles n'ont ni prénom ni caractéristiques précises. Ce récit...
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    J/e aime tu. Physiquement et intensément. Ce livre n'est ni un roman, ni un essai. Ce livre est la description d'un amour physique en épisodes ou de plusieurs relations sexuelles entre deux femmes. Elles sont supposées par le titre. Elles n'ont ni prénom ni caractéristiques précises. Ce récit est entrecoupé d'une liste continue de vocabulaire sur le corps lesbien. Les mots se suivent sans ponctuation, dans une police taillée comme un titre. La chaîne de récit et celle des mots se croisent.

    J'ai ouvert ce livre à la faveur de la réédition du livre de Monique Wittig et son retour sur le devant de la scène. Ce texte n'a pas d'introduction particulière. J'y ai plongé et vite perdu mes repères. Il y a bien entendu le "j/e" continuellement découpé qui a raisonné avec un thème important aujourd'hui, la perte d'identité. Cette coupe étonne, amplifié par la faible ponctuation. Les phrases se suivent vite, augmentant l'intensité sexuelle qui lie les personnages.

    Pour deux raisons, le sujet est inédit et la forme radicale. Pour apprivoiser ce texte, je me suis laissé bercé par la musique de l'écriture. Le j/e et le tu me sont devenus familières et le rapport entre elles m'a ému, surpris, ébloui et terrifié. Le désir s'exprime dans toutes ses nuances. Juste entrecoupés de sauts de lignes, les paragraphes semblent se répondre et s'interrompre. Comme le dit le poème de Verlaine, ces deux femmes ne sont ni tout à fait les mêmes, ni tout à fait des autres. Elles s'aiment et se comprennent. Elles sont connectées. Le temps d'immersion dans les pages de ce livre sont étourdissantes.

    La postface de l'autrice apporte des clés. Elle dévoile les coulisses de sa création et de son laboratoire. Ses intentions sont définies très clairement et la pensée qui l'anime veut trouver une forme adaptée, assez forte pour la porter. Ces quelques pages rappellent également la volonté artistique et puissante du geste, du découpage et du montage textuel.

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    Couverture du livre « La pensee straight » de Monique Wittig aux éditions Amsterdam

    anita bomba sur La pensee straight de Monique Wittig

    Ces essais de Monique Wittig, écrits entre 1978 et 1988, constituent une source d'inspiration et d'outils théoriques permanente. La radicalité des analyses de celle qui fut des premières actions du Mouvement pour la Libération des Femmes n'a d'égal que leur limpidité. Les conclusions...
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    Ces essais de Monique Wittig, écrits entre 1978 et 1988, constituent une source d'inspiration et d'outils théoriques permanente. La radicalité des analyses de celle qui fut des premières actions du Mouvement pour la Libération des Femmes n'a d'égal que leur limpidité. Les conclusions essentielles de ces textes sont que l'hétérosexualité, et les catégories "hommes" et "femmes" ne sont pas des données naturelles, mais bien un régime politique. Monique Wittig appuie sa démonstration sur la notion de classe, sur la critique de la notion d'"universel", et en passant par des parallèles entre les systèmes patriarcal, capitaliste et raciste. Dans les détails, on retiendra notamment la mise en évidence de l'oppression réelle, matérielle que peuvent exercer des discours (scientifiques, ou de communication de masse), sa mise en garde contre le "principe illogique de l'égalité dans la différence", et sa proposition de revendiquer l'abolition de la déclaration de sexe, puisque c'est une discrimination. Sa définition précise et combative du mot "féministe" donne bien le ton de cet ouvrage : "quelqu'un qui lutte pour les femmes en tant que classe et pour la disparition de cette classe".

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    Couverture du livre « L'Opoponax » de Monique Wittig aux éditions Minuit

    claudine p sur L'Opoponax de Monique Wittig

    Etonnant

    Etonnant