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Mohamed Choukri est né au Maroc, dans la région du Rif, durant la grande famine (années 40). Ce livre raconte son enfance, sa jeunesse entre le Rif, Tetouan, Oran et Tanger. De la violence inouïe de son père envers toute la famille, qui va jusqu’à tuer de ses propres mains son autre fils, dans un de ses nombreux accès de colère, à l’extrême pauvreté de leur famille, des petits boulots au souk à la vie de la rue (délinquance, mendicité, prostitution, alcool et drogues), “Le Pain Nu” est un livre fort, dérangeant, mais également magnifique.
Il raconte en détails, et le plus simplement possible, mais avec une certaine poésie malgré tout, l’injustice sociale, la pauvreté et la violence vécues par le peuple marocain.
Tout y est dur, cru, rude, brut. Il n’y a pas de place pour le sentimentalisme ou même pour la morale. Ce qui se dégage à la lecture, c’est l’urgence. L’urgence à trouver de quoi manger, l’urgence de satisfaire le moindre de ses besoins physiques, d’avoir du plaisir, même éphémère ; mais aussi l’urgence pour ce peuple colonisé, exploité et livré à lui-même de changer la donne.
Cette oeuvre a été très vite censurée. Il faut savoir que Choukri y raconte entre autres, de manière très crue et détaillée ses expériences sexuelles, ses désirs, les mœurs du peuple de la rue. J’admets que cet aspect puisse être rédhibitoire pour certains. Ça reste tout de même très parlant sur la place de la femme, la manière de penser l’Autre dans la société marocaine.
Pour moi, cependant, le plus choquant c’est la réalité économique et sociale de cette période, l’inaction du pouvoir, les vrais méfaits de la colonisation d’un pays, d’un peuple.
Et puis, il y a la violence. Bête, crasse. Qui détruit, tue, casse, blesse pour toujours. Comment peut-on se relever, se reconstruire, après avoir vécu toute cette violence, cette injustice ?
Je vais plagier un ami qui en parlant de ce livre m’a dit : C’est normal d’être déçu à la lecture. Cette vérité fait mal, « Le pain nu », c’est tout simplement la vérité nue.
Vrai berbère du Rif, M. Choukri n’a dans un premier temps parlé que cette langue. Quand sa famille a quitté la région, il a du apprendre l’arabe, mélangé à du français, et de l’espagnol ; les langues des colons.
Il n’a appris à écrire et à lire qu’à l’âge adulte, après un passage en prison, avant de devenir instituteur, puis écrivain.
La lecture, comme bouée de sauvetage…
A l'âge de 20 ans, mohamed choukri un analphabète, il fait une rencontre qui change le cours de sa vie.
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