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Pour accompagner les premiers flocons : Un chouette premier roman à l’histoire atypique, écrit par Mireille Gagné, qui m'a porté même s’il n’est pas très optimiste mais que j'ai apprécié au point de le lire en une journée ; le rythme est bon, notamment, grâce à la construction et l'alternance des chapitres :
-chapitres qui décrit scientifiquement le lièvre d’Amérique
-chapitres qui parlent du personnage principal, Diane, qui vient de subir une opération
-chapitres racontés par Diane où elle parle de son enfance sur l'Ile où elle habitait avec ses parents et les temps partagés avec Eugène, son ami
-chapitres où l'autrice évoque la vie de Diane, avant l'opération, dans un texte sans ponctuations, cette vie au travail qui la pousse à changer
On comprend assez vite en quoi consiste l'opération de Diane et, on se laisse emmener dans cette histoire, si on adhère à l'idée de l'autrice. Un livre résolument tourné vers la nature (lieux et animaux), la description de l’île m'a emporté vers l'envie de balades, d’espaces comme ce lièvre, d’évasion en bord de mer.
"-Je me demande ce que ça fait en dedans, savoir qu'on est en voie de disparition"
Ce Roman a fait parti de la sélection francophone du 35e festival du premier roman à Chambery 2021-22 ; par ailleurs, Mireille Gagné est québecoise et on retrouve d'ailleurs de nombreuses expressions canadiennes dans le livre mais un petit lexique se trouve à la fin du livre nous aide à les comprendre si on ne les connait pas.
Alerte beauté !
Un arbre à l’œil bois de fer bois clair bois la chair goulue craquelle sauvage et enlace. Peut-on ressusciter végétal ?
J’entoure de ma langue l’écorce et murmure la vision étoilée s’étiole sur ton corps des milliers de rainures explose vain.
Une splendeur mélange de don de soi de recherche écologie mêlés corps aux végétaux l’un dans l’autre l’un sur l’autre.
Une pierre à l’intérieur pèse d’injonctions, bientôt les racines s’étendront sur les mots, un soutien à l’âme de celui qui devient arbre, une allégorie viscères encordées.
Et puis la fin, puisque tout prend fin, en espérant le devenir "outil qui résiste à l’usure" "impossible à fendre" en combat face oubli.
L’âge en cerne débité le cœur dur l autrice plonge avec force et délice dans les sous bassement terre.
Pour pousser plus autour du devenir écorce :
Un hybride :
Comment je suis devenue un arbre de Sumana Roy
De la poésie pour enfants mais pas que :
L'arbre m'a dit de Jean-Pierre Siméon
Ces gens qui sont des arbres de David Dumortier
« Bois de fer » résistance-écorce, Mireille Gagné vacille, se fissure. Ses jours déracinés après les tempêtes intérieures à cris et à pensées.
Mireille Gagné écrit l’ombre du végétal, le furtif d’un bourgeon qui éclot prêt à accorder la guérison plausible.
Elle marche dans la clairière des mots-mousse. Le monde médical comme oreiller, le versant-vie mis à rude épreuve.
Bois de fer, « je voudrais tant devenir l’arbre miniature qui vient d’être planté chez les voisins pour remplacer celui qui faisait relever les bardeaux du toit...Parfois la jeune fille vient lui parler au retour de l’école. Que lui confie-t-elle ? »
L’écriture végétale est liante, spéculative, attendue jusqu’à la dernière feuille qui refuse la chute. Les paraboles sont signifiantes. « Les séismes s’enchaînent les uns après les autres. C’est peut-être dû au fait que je pousse sur du roc. »
Femme-arbre, confondue dans l’orée des bois, qui cherche de toutes ses forces et convictions l’orientation de ses regards-mêmes. Intuitive et dévouée, confiante, elle pressent ici, la fin de la chute d’Icare. Le berceau qui couronnera sa renaissance.
« Il faut garder espoir qu’une partie de soi puisse être sauvée. »
la transaction est noble, écologique et poétique. Les fragments comme des morceaux d’étoiles accrochés aux branches invisibles. Elle quête et écoute. Dans les bois endormis qui craquent dans leur sommeil et répondent à Mireille Gagné, l’écho de ce qui persistera toujours.
« Leurs souches continuent de s’abreuver en nutriments et en eau grâce à leurs voisins. »
« Bois de fer » dont la dernière page ouvre la voie, l’essence de fer salvatrice : L’Ostryer de Virginie. Cet écrin poétique est la Canopée. Intime et vaste, lumineux et essentiel. Le miracle du bois avec un B majuscule qui révèle le monde. Publié par les majeures éditions La Peuplade.
Petit livre court et étonnant.
Ca se lit bien entre visions poétiques et reflexions sur le monde contemporain , la vitesse et la performance.
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