Quand un roman montre au lieu de vouloir démontrer…
Nous sommes à Chalanche, village perché en haut de la montagne, du côté d’Allos en Haute Provence. Eléonore Brousquette y vit avec son fils Célestin sur une exploitation agricole où ils commercialisent des produits fromagers. Nous sommes au milieu du vingtième siècle et les rebouteux guérissent beaucoup de malades. Mais les médecins n’apprécient guère la concurrence, surtout les jeunes. Alors quand Célestin se met à fréquenter la fille du pharmacien, l’un d’entre eux tente par tous les moyens de s’en prendre à Eléonore. Que peut faire une population quand la science juge ? Qui peut protéger des amoureux qui veulent vivre en paix ?
Ce roman a connu un succès certain avant d’être en Poche, et j’en comprends la raison. S’il y a des amours en filigrane qui méritent l’intérêt, il me semble que c’est surtout la personnalité d’Eléonore et la réflexion engagée de l’auteur sur le pouvoir de soigner des rebouteux qui suscite une attention particulière. À l’heure où les médecines alternatives renaissent, ce roman puisé à la source de connaissances précises, donne un relief intéressant aux idées que l’on peut voir s’affronter.
Michel Lacombe raconte avec fluidité et transparence les sentiments pernicieux d’envie, et d’orgueil face au naturel et à la sûreté des esprits sereins. Le suspense lié à l’attaque que subit Eléonore ne faiblit pas et la solidarité familiale, amicale, sociale englobe le récit d’une réalité que les campagnes connaissent encore aujourd’hui. Les personnages sont touchants sans être mièvres et toute l’histoire apporte un environnement paisible et accrocheur à la lecture.
Nous sommes en Provence, dans les Alpes et c’est une magnifique découverte que nous offre l’auteur. Entre les couleurs, les saveurs, les odeurs, les paysages, dépaysement garanti. Entendre parler du loup dans le ravin du Chastelas, découvrir le Fort de Savoie et le Cirque de la Sestrière, se balader dans les ruelles de Colmars, vous le savez que cette partie « voyage » dans un roman me comble. J’ai tout cherché, tout trouvé et silencieusement souhaité y aller en vrai.
Amis lecteurs, vous connaissez Michel Lacombe, j’en suis sûre, eh bien, je vous engage à le lire à nouveau avec ce roman qui vous fera aimer la montagne et sa solitude.
Je remercie Virginie pour les Editions De Borée, et Terre de Poche pour le service presse non rémunéré de « La Rebouteuse ».
Genre : Roman régional
Avis : INTENSE
Bonjour. Partant d’une catastrophe minière s’étant réellement produite en 1906 à Courrières, Michel Lacombe a déroulé une fiction bâtie sur une grande connaissance des lieux et des hommes en y ajoutant le salé/sucré d’une histoire romanesque à souhait.
Marie, malaimée, décide d’abandonner ses études pour aller à la mine avec un père qu’elle adore, échappant ainsi aux griffes d’une mère abhorrée. Quand il meurt, elle s’enfuit à Lille pour se faire une vie différente. Mais les usines ne sont pas plus accueillantes que les mines pour les jeunes femmes, et sans le hasard qui met les bonnes personnes sur son chemin, elle ne pourrait échapper à un destin misérable. Comment pourra-t-elle vivre en toute indépendance ? Son goût de la lecture lui permettra-t-il de sortir du lot des ouvrières corvéables à merci ?
Dans tout le roman, j’ai senti la passion de l’auteur pour ses personnages mais aussi pour l’histoire des lieux qu’il décrit. Les détails des métiers foisonnent tout comme le rappel d’événements ayant marqué le siècle, comme la grande inondation de Paris en 1910. Après le travail de la mine, j’ai découvert le monde du textile particulièrement odieux envers les femmes mais dans lequel, comme partout et à toute époque, on pouvait aussi trouver des personnes justes et dévouées.
D’amour, il n’est quasiment jamais question et malgré cela la passion sous-tend un récit mettant en valeur l’amitié et la solidarité. En filigrane aussi, l’idée que la lecture ouvre l’esprit et amène des connaissances permettant de sortir de la voie tracée par d’autres.
Vivant, dynamique, esthétique, lumineux malgré tout, ce roman est porté par Marie, héroïne simple et naturelle qui sait gagner les cœurs par son comportement fait de savoirs et d’humilité. Une belle histoire d’hier à méditer aujourd’hui car la même intelligence peut donner le même résultat.
Je remercie Virginie de Centre France Livres pour sa confiance et de Borée Éditions pour l’envoi du livre broché.
Avis : HYPNOTIQUE
Que j’ai aimé ce livre ! Sûrement parce qu’il correspond à mes goûts profonds de lecture mais aussi parce qu’il présente un intérêt particulier à mes yeux par son immersion en terre préhistorique. Et je suis très curieuse de cette période durant laquelle tous les possibles de l’homme se sont mis en place.
Lanilis, l’Homme de vie du clan des Nunkis qui a à sa tête le chef Naos, doit former son successeur. Il doit d’abord l’identifier et le récupérer dès sa naissance, puis le former. Ce sera à Kaïnalis que sera accordé cette faveur mais aussi ce devoir qui ne laisse aucune paix. En sera-t-il capable ? Ne se désespérera-t-il pas ? Grandira-t-il suffisamment en paix avec lui-même pour faire celle des autres ? Pourra-t-il emmagasiner toutes les connaissances nécessaires ? La vie des femmes et des hommes tellement proches de nous se dévoile être presque comme nous. et nous les accompagnons avec joies, craintes et espoirs.
J’ai apprécié les connaissances du territoire et de la période qui fond le fond de ce roman mais encore plus le parti pris de l’auteur d’imaginer une histoire qui pourrait bien être celle qui a été vécue réellement. La science et l’étude n’ont pas encore fourni toutes les vérités, alors il m’a été facile d’emprunter sans questions le chemin de la caverne de vie.
Oui, j’ai vibré et surtout j’ai suivi le rythme, j’ai regardé, j’ai écouté car oui, j’étais devenue l’un de ces personnages si bien décryptés.
J’ai visité une grotte de la meilleure des façons, j’ai ressenti le silex dans ma main pour le trait de vie, j’ai découvert la vérité sur le feu fait avec deux silex, j’ai compris et admiré la taille des silex et bien plus encore, tenue par un suspense parfaitement dosé.
Amateur de ces temps lointains ou non, n’hésitez pas à suivre un auteur qui écrit des « romans de vie », vous y gagnerez en savoir et en sagesse. En tout cas, moi, je vais continuer à suivre ses écrits et fouiller un peu pour choisir dans les dizaines déjà publiés. Quant aux grands-parents qui veulent éveiller un enfant à la lecture, c’est le roman hors collection Jeunesse tout trouvé.
Je remercie les Editions de Borée pour le SP du roman « La Caverne de vie » de Michel LACOMBE. Cette édition fait partie de la collection Terres d’écriture.
Pour commencer je vais vous sortir un seul argument : j'ai lu ce livre en deux fois, une fois pour me lancer dans l'histoire après avoir fini un livre et le reste en une autre fois. Alors certes le livre n'est pas très long (240 pages) et c'est écrit plutôt gros. Mais c'est un roman qui malgré sa petite taille n'est pas bâclé.
On plonge donc dans une histoire sombre, dans le milieu de la prostitution, de la drogue (en plus petite mesure) et des meurtres sanglants. Dans le passé mystérieux de notre personnages principales, Bernard, qui après une rupture est descendu plus bas que terre, il ne travaille plus, vit dans un quartier mal-famé, dans une maison qui ressemble à un taudis et vit de ses victoires un poker.
Ce livre au-delà de l'enquête policière est un récit de vie sur ce que peut-être la vie après une rupture difficile, ce que peut-être la vie après avoir voulu retrouver le bonheur, voir que la vie peut-être malgré tout toujours belle, même si les apparences sont trompeuses. C'est un livre qui est beau malgré son ambiance morose. Un roman qui suit les émotions de Bernard. Un roman gris pendant les trois quart et un roman pleins de luminosité pour la fin.
L'enquête est prenante. Les meurtres comme dit plus haut sont sanglant. On ne peut être insensible à ce qui est fait à ses pauvres femmes, ses pauvres femmes qui ne font que tapiner et qui se retrouver dans les bras d'un pervers, d'un malade, d'un pourri. Le milieu de la prostitution n'est pas montré de manière péjorative mais de manière réaliste, parfois même pathétique. Ce roman n'est pas pour descendre ses femmes et ses hommes qui ont choisi cette vie.
Il y a certes des défauts, il me semble que c'est le premier policier de l'auteur et ça se remarque. Des facilités scénaristiques, des petits détails qui ne sont pas crédibles. Cependant rien qui ne déservent le roman. L'écriture très figurés parfois même lyrique ne correspond pas à l'idée que l'on a et l'habitude que l'on a des livres policiers, ce qui est très agréable. De belles métaphores et des phrases très très travaillés pour apprécier la beauté des corps éventrés selon le meurtrier.
La résolution est logique, bien qu'elle soit impossible d'être découverte avant, comme dans beaucoup de livres policiers de jeunes auteurs. On nous sort un accusé que nous n'avons pas ou peu vu. Ainsi on ne peut pas vérifier la cohérence de cette résolution.
Un livre court mais percutant. J'ai adoré découvrir ce personnage pour lequel un peu plus d'approfondissement, sur son passé par exemple, n'aurait pas été négligeable. Il reste très attachant, je me suis pas mal reconnu face à ses sentiments pour l'amour.
Je le conseille fortement, un petit policier très prenant. Je n'ai pu le lâcher et le style de l'auteur ne le rend que plus agréable.
Rumeurs de granit
L'intrapide Amazone
L'abrégé d'anatomie et de physiologie humaines (8e édition)
Des dentelles de charbon
La caverne de vie
Le filon du hasard
Les eaux troubles
La panse-bêtes ; 2 volumes
La panse-bêtes
Le sang des siècles Tome 3 ; les pierres maudites
Le sang des siècles Tome 2 ; les falaises d'Outretemps
Le sang des siècles Tome 1 ; retour de flammes à Montségur
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