ExploLecteur BD
Lise Mandel nous dévoile les dessous de la fabrique pornographique ! N'attendez toutefois pas un effeuillage sensible et maitrisé. On vous dit tout, on vous montre tout, et vite! Du porno, quoi ! Ce qui fait la spécificité de la série Sociorama, c'est l'association de sociologues et de BDéistes. Le fond est nourri de recherches sur la sociologie du milieu. L'enquête est clinique, sans voyeurisme, respectueuse de ses personnages. On retrouve l'esprit d'une Revue Dessinée qui serait illustrée par Brétécher. Si les sujets sont abordés avec humour, les constats sont sans concession. Une majorité d'actrices ont notamment été victimes d'abus sexuel précoces, par exemple. La profession opèrent à partir de scenarii normés et répétés à l'infini depuis les années "70". Le trait naïf et rond permet d'aborder avec légèreté l'exploitation des corps des "cascadeurs" - on ne dit pas "comédiens" pour ne pas heurter la profession - , les cadences infernales, le racisme, les risques. Le dessin évolue vers le réalisme dès que la caméra tourne. Ne laissez pas quand même pas cet album n'importe où, les scènes restent explicites !
6/10
ExploLectrice BD
"La fabrique pornographique" est l'un des premiers albums de la toute nouvelle collection de Casterman intitulée "Sociorama". Quand les sociologues et les auteurs de BD se rencontrent, le résultat est bluffant! Une excellente approche pour décoder les dessous de notre société, de façon accessible et intelligente. Dans "La fabrique pornographique", on suit Howard, agent de sécurité attiré par le milieu et à qui on propose de participer à un film. Il découvrira l'envers du décor, le salaire, les contraintes techniques, les corps qui ne marchent pas sur commande, les relations entre les acteurs, les motivations des uns et des autres, les lois du marché. Le sujet de cet album en particulier, l'industrie pornographique, était plein de pièges, comment éviter les clichés intrinsèquement liés à ce thème? Lisa Mandel s'en sort impeccablement, avec beaucoup d'humour, une distance et un grand respect des protagonistes. Le dessin est agréable, en noir et blanc, le trait est rond mais change et s'adapte selon les situations, et différencie notamment les moments où la caméra tourne. Le regard sociologique,distillé à chaque page, habille l'ensemble de l'album. Le message passe, sans jargon ni carcan universitaire, le lecteur referme l'ouvrage en ayant rit et réfléchit, ce qui fait de ce livre une incontestable réussite!
Le concept est très bon, lier une étude sociologique au talent d'un dessinateur pour se faire comprendre du plus grand nombre et ainsi éviter de se heurter à 300 pages remplient de mots techniques si l'on veut s'initier à la sociologie.
Cette BD raconte donc l'histoire d'Howard qui se retrouve du jour au lendemain dans l'univers de la production pornographique qui n'est pas aussi plaisant que ce que l'on croit. Elle retranscrit avec humour les dessous de la pornographie qui n'est pas vraiment connue à ce jour.
Je conseille les BD's SOCIORAMA à qui veut en connaitre plus sur le monde et les gens qui l'entoure sans efforts!
Explolecteurs de la BD
Sociorama est une collection qui allie sociologie et bd, ce qui m’a interpellé, ici on a une sociologie du monde du X avec le tome sur la fabrique pornographique à travers 2 personnages qui vont se retrouver par hasard dans ce milieu particulier. Ils découvrent comme le lecteur d’ailleurs les codes et le business autour du commerce des films amateurs ou professionnel.
Les dessins sont en noir et blanc et croquent bien l’évolution des personnages qui passent d’une vie tranquille à un tournage en Espagne d’un film. Les dessins sont plutôt marrants, même si le graphisme est relativement rudimentaire . Les scènes sont réalistes et nous donne un bon aperçu de ce milieu.
Les dialogues sont relativement présents, les interrogations des personnages sur le milieu, les scènes sont développées. Même si notamment au début les dessins sont un peu répétitifs ce qui m’a parfois gêné.
Le côté sociologique est intéressant car l’auteur s’est basé sur une enquête. On décrit les conditions de travail loin d’être idéal, le statut précaire des acteurs et actrices (cachet, une fille chasse l’autre), la place des actrices dans ce milieu, le racisme à travers le personnage d’Howard. Le côté business avec le réalisateur qui a tous les droits Francky. Le côté industrie et des fantasmes de notre société contemporaine est bien décrit, comme l’image négative que les actrices pornos ont. Le personnage de Betty qui se retrouve au départ par curiosité dans ce milieu et qui découvre que loin d’être un plaisir c’est avant tout un travail, un jeu de caméra et qu’il n’est pas facile d’incarner le fantasme des autres.
Une bd qui se lit facilement et qui donne à réfléchir, casse l’image cliché qu’on en a. Donc si vous voulez découvrir l’envers du décor sans le côté voyeuriste mais plutôt réflexif du milieu des X ouvrez cette BD.
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