Des ouvrages pour les adultes et les plus jeunes, qui aident à découvrir et comprendre la culture sourde
Un beau message d’optimisme !
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Cette femme incroyable rescapée de la Shoah, nous livre un message essentiel sur la vie. Une femme qui a travaillé toute sa vie, pour oublier, se reconstruire.
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Écrit de la même manière que si elle nous racontait son histoire en direct, ce petit texte revient sur la vie de Ginette après son retour des camps, les retrouvailles avec ses proches, son mari, son fils, ses petits-enfants, ses voyages pour aller raconter et que le monde n’oublie pas.
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Un texte à lire !
Ginette Kolinka nous invite dans cet appartement dans lequel elle habite depuis qu’elle a une dizaine d’années, comme elle le dit « Toute ma vie, j’ai habité ici. À l’exception de trois années, de 1942 à 1945. ». Après avoir monté les escaliers, dans ses pas, le couloir, on entre dans le vestibule et on la suit dans les différentes pièces. Chacune va faire remonter des souvenirs, au gré des photos, elle évoque pour nous ses parents ses frère et sœurs au temps de la vie en famille avec les marchés et leur dureté, l’atelier de confection de son père.
Elle évoque surtout le passé, l’arrestation dans le Sud, sur délation, le retour, la culpabilité de revenir seule se sentant coupable d’avoir envoyé son père et son frère dans la chambre à gaz à leur arrivée. Elle parle peu des camps, si ce n’est pour le devoir de mémoire : après une longue période de silence (elle n’en parlait ni à ses sœurs, ni même à son mari, elle avait peur de ne pas être crue) et explique l’importance d’aller témoigner, parler devant les collégiens, lycéens. Elle a décidé, une fois pour toute, de vivre l’instant présent et de profiter de la vie, « une vie heureuse » dit-elle.
De Auschwitz Birkenau, elle parle des lourds travaux de terrassement, de la faim, des amies Simone Veil et Marceline Loridan, deux femmes admirables elles-aussi.
Elle évoque pour nous son mari, Albert, son côté facétieux, volontiers blagueur avec lequel elle a repris les marchés ainsi que le goût de la vie.
J’ai beaucoup aimé la manière dont elle évoque son fils Richard, le génial batteur du groupe Téléphone que j’aime tant, et sa fierté devant les disques d’or. Ginette Kolinka est une femme lumineuse, son sourire nous emporte et ce court récit autobiographique, écrit à quatre mains avec Marion Ruggieri est magistral, nous faisant entrer dans son intimité, sans que l’on se sente voyeur en la suivant dans son appartement.
Un grand merci à NetGalley et aux éditions Grasset qui m’ont permis de découvrir ce livre et la personnalité extraordinaire de Germaine Kolinka.
#Unevieheureuse #NetGalleyFrance !
https://leslivresdeve.wordpress.com/2023/07/07/une-vie-heureuse-germaine-kolinka-et-marion-ruggieri/
Elle est arrivée dans cet appartement elle avait 10 ou 11 ans, elle a 97 ans, cela fait quatre-vingt-sept ans qu'elle monte ces escaliers. Toute sa vie, elle a habité ici. À l'exception de trois années, de 1942 à 1945. Quand elle revient en 1945, rescapée des camps, elle a 20 ans, pèse 20 kilos, le crâne rasé à cause du Typhus.
Ce court témoignage a une construction très originale, Ginette Kolinka nous fait visiter chaque pièce de cet appartement : l'entrée, la chambre principale, le salon, la petite chambre, la salle à manger, la cuisine. À chaque fois les souvenirs remontent, son enfance avec ses cinq soeurs, l'atelier de confection de son père, les marchés avec sa mère à Aubervilliers ou la Villette, Albert, son mari et son fils Richard, sa fierté ; elle rêvait qu'il soit fonctionnaire, heureusement qu'il ne l'a pas écoutée, il ne pensait qu'à la musique, il sera le batteur du groupe Téléphone. Ginette nous raconte ses rencontres avec les collégiens pour témoigner ; Birkenau, la faim, le manque d'hygiène, les travaux de terrassement très durs, ses amies de captivité, Marcelline Loridan et Simone Veil.
Ginette respire la joie de vivre, Marion Ruggieri recueille son témoignage et nous le livre tel quel, c'est un peu fouillis, une sorte de bric-à-brac, mais c'est une formidable leçon de vie et de courage.
Tout est dit dans le titre : Ginette Kolinka a accepté de revenir dans le camp de concentration dans lequel elle a été déportée pour raconter son histoire à des collégiens.
Ce retour a ravivé les souvenirs et, elle, la taiseuse, va les livres dans ce petit livre.
Il faut du courage pour revenir sur cette période de sa vie.
Courageuse, elle l'est et, pour que personne n'oublie, elle raconte et elle incarne l'horreur vécue.
On ne peut être qu'admiratif en suivant cette femme qui a maintenant 94 ans. le style de la journaliste qui l'a accompagnée dans son récit est clair, précis, sans pathos mais sans rien cacher.
Il y a quelques moments de solidarité qu'elle n'oubliera également jamais.
Elle raconte aussi les premiers mois après son retour.
Elle n'est pas la première à décrire cette période et les atrocités vécues mais il faut lire et relire ce type de témoignage et, même si on croit savoir, on sort à chaque fois sonné à la lecture des souvenirs des anciens déportés.
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