Passionné(e) de lecture ? Inscrivez-vous gratuitement ou connectez-vous pour rejoindre la communauté et bénéficier de toutes les fonctionnalités du site !  

Marek Corbel

Marek Corbel
Marek Corbel, juriste au Ministère de l'Education nationale, écrit depuis une dizaine d'années des polars à trame historique ou à dimension sociale. Il s'est récemment lancé dans le scénario de la bande dessinée.

Avis sur cet auteur (2)

  • add_box
    Couverture du livre « Les gravats de la rade » de Marek Corbel aux éditions Edevcom

    Jean-Paul Degache sur Les gravats de la rade de Marek Corbel

    Heureuse idée, Les gravats de la rade a été réédité en format poche par Edevcom-ed, « maison d’édition familiale, éthique et collaborative ». Dans ce polar, Marek Corbel réussit à me passionner pour un sujet dont je n’avais jamais entendu parler : l’action de plusieurs jeunes résistants bretons...
    Voir plus

    Heureuse idée, Les gravats de la rade a été réédité en format poche par Edevcom-ed, « maison d’édition familiale, éthique et collaborative ». Dans ce polar, Marek Corbel réussit à me passionner pour un sujet dont je n’avais jamais entendu parler : l’action de plusieurs jeunes résistants bretons envers des soldats de la Wehrmacht du même âge afin de tenter de fraterniser et, pourquoi pas, d’inverser le cours de la guerre.
    Avec un réel souci de précision, l’auteur indique chaque fois le lieu où se déroule l’action et surtout l’année. Entre 2011 et 1943, les deux périodes se complètent et, si cela m’a intrigué au début de ma lecture, j’étais chaque fois curieux et impatient d’en savoir plus.
    Rapidement, j’apprends que deux personnes sont mortes, à Brest, en 2011. Il s’agit d’abord de Marie Le Moign, une veuve de 88 ans, et on a trouvé du plomb dans sa poitrine. Son mari, Denis Le Moign, était notaire avant de se lancer avec succès dans l’élevage porcin. Il est décédé en 1985, à l’âge de 74 ans. Précision importante, sa veuve a tout légué à Yann, son fils, dédaignant sa fille, Nicole, qui est chirurgien à Rennes mais vit en couple avec une femme… impensable pour la famille Le Moign !
    L’autre corps a été retrouvé dans la rade. Il s’agit de Hans Schwitzer, un homme de 65-68 ans, ancien responsable de la Fraction Armée Rouge, en République Fédérale d’Allemagne (RFA) dans les années 1970. Lui aussi a été tué par balle mais cela pourrait être un suicide…
    Entrent alors en scène le capitaine Laurent Gourmelon et le Lieutenant Sahliah Oudjani qui font partie tous les deux de la Brigade territoriale de gendarmerie du Conquet. Alors qu’ils sont chargés de l’enquête, commence un jeu compliqué d’influences, de prérogatives entre ces services chargés de protéger les citoyens et d’enquêter.
    Quand un juge ambitieux s’en mêle et intrigue pour retirer le dossier aux premiers enquêteurs sur les lieux, l’affaire monte en puissance et le tandem Gourmelon – Oudjani refuse de s’en laisser conter, ce qui devient vite passionnant. Je ne m’attarderai pas sur les grades divers de la gendarmerie et les rapports entre subordonnés et supérieurs car Marek Corbel assume cela parfaitement.
    Tout cela serait finalement bien banal si l’auteur ne me ramenait pas régulièrement en 1943, dans la prison Jacques Cartier, de Rennes. Yves Bodénès, un militant communiste, trotskyste, a été arrêté, torturé et se demande bien ce que sont devenus ses camarades et surtout qui a bien pu les dénoncer.
    En quelques lignes, l’auteur réussit à traduire toute l’horreur et toutes les souffrances endurées par ces jeunes se battant pour un idéal, risquant leur vie pour délivrer notre pays du nazisme. C’est à la fois impressionnant et très émouvant.
    Enfin, il faut que je parle de Jean Dantec qui fut maire PCF de Saint-Denis pendant trente ans et qui est au plus mal. Justement, il faisait partie de ces jeunes Bretons en lutte contre l’occupant. Sa fille, Maryse, prof d’histoire tout juste à la retraite, décide de reprendre les études pour tenter d’obtenir un Master 2. Son sujet : la Résistance à Brest.
    Cela tombe plutôt bien même si les recherches que Maryse effectue dans les archives de la presse locale risquent de révéler quelques secrets qui avaient été vite mis sous le tapis.
    Trotskystes et Staliniens s’opposent aussi dans la Résistance et cela n’est pas nouveau. Marek Corbel a bien raison de mettre cela en scène, mêlant histoires familiales et révélations causées par les deux cadavres découverts à Brest en 2011. Il faut gratter dans les gravats de la rade pour y voir clair et ce livre le fait très bien avec une Sahliah Oudjani qui ne laisse pas indifférents ses collègues masculins.
    Je remercie Marek Corbel qui m’a permis de découvrir Les gravats de la rade, un polar mêlant habilement passé et présent, les deux époques étant intimement liées.
    Chronique illustrée à retrouver sur : https://notre-jardin-des-livres.over-blog.com/2023/03/marek-corbel-les-gravats-de-la-rade.html

  • add_box
    Couverture du livre « Auguste l'aventurier » de Marek Corbel aux éditions Goater

    Nigrafolia sur Auguste l'aventurier de Marek Corbel

    Auguste l’aventurier est avant tout un hommage envers un auteur.

    Auguste Le Breton prend ici les traits de Treguier (NdR Les Hauts Murs cités maintes fois sont là pour le rappeler). L’intrigue n’est qu’un fallacieux prétexte. J’y reviendrais. Car le lecteur la dénoue rapidement pour ne garder...
    Voir plus

    Auguste l’aventurier est avant tout un hommage envers un auteur.

    Auguste Le Breton prend ici les traits de Treguier (NdR Les Hauts Murs cités maintes fois sont là pour le rappeler). L’intrigue n’est qu’un fallacieux prétexte. J’y reviendrais. Car le lecteur la dénoue rapidement pour ne garder que le plaisir de plonger dans une atmosphère de polars noirs surannés. Ceux de Verneuil, Dassin ou Melville. Des films en noir et blanc, des romans de gare. Tous trempés du même acier, une verve sans pareille, un code d’honneur pour les truands, portés parfois par les plus belles gueules du ciné Gabin et Ventura.

    Car Auguste l’aventurier est une excuse, une biographie inventée et Corbel trimballe le lecteur et le fait osciller entre 1944 et 1976.

    Paris 44, il part avec Suzanne à la recherche de sa sœur Louise, bretonne montée comme temps d’autres à la capitale pour y servir de bonne. Sous l’occupation allemande, trafics, mère maquerelle, règlements de compte entre résistants et collabos, Louise finit emprisonnée dans un cabaret tenu par des truands parisiens. Marek Corbel sait poser son ambiance sans en faire trop. L’équilibre est le bon. Car ce n’est qu’une partie du roman.

    Retour en Bretagne en 76 pour suivre l’enquête menée par le gendarme Kerautret. Elle flirte avec la politique et la sécurité nationale. Le Général Guyot De Kernavoelen, ancien directeur du contre-espionnage est mort. L’odeur de la vengeance plane.

    Et au milieu de ces aller-retours, ça jacte condés, truands et toi lecteur, tu t’astiques les méninges et te frottes le ciboulot pour suivre une narration parfois écrite à la première personne du singulier. Quand Tréguier hausse le ton et tient le crachoir, c’est pour se confondre avec Le Breton et ne faire plus qu’un à tes yeux et à ceux de Suzanne Le Bris, correspondante de Télé-Ouest qui est venue l’interviewer. Il évoque Rififi, le Clan des Siciliens, la série des Antigangs et vilipende ces auteurs post 68 qui n’entravent rien aux truands, aux siens, ceux des années cinquante. La venue de Suzanne à Nevez est fructueuse entre interview d’une gloire locale et mort d’un général, elle a de quoi faire.

    Plusieurs modes de narrations s’enchevêtrent et cela fonctionne. Avec une once de nostalgie, Auguste l’aventurier, est bel et bien un hommage de Corbel à cette langue morte, en tous cas, à celle qui a depuis évolué dans la bouche des gamins de banlieue. C’est un roman unique dédié à cet auteur singulier qu’était Le Breton. Et rien que cela c’est déjà beaucoup !

Discussions autour de cet auteur

Il n'y a pas encore de discussion sur cet auteur

Soyez le premier à en lancer une !