Prix Fémina remis à Marcus Malte pour « Le Garçon » Zulma éditions, un roman qui figure dans le palmarès de nos ExploLecteurs !
Prix Fémina remis à Marcus Malte pour « Le Garçon » Zulma éditions, un roman qui figure dans le palmarès de nos ExploLecteurs !
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Ce livre hors norme refermé, je suis surprise qu'il ait quasiment échappé aux radars de la critique littéraire.
Le récit démarre comme un polar avec la mort occasionnée par une chute de celui qui donne son nom au titre : Philip-Joseph Deloncle. S'agit-il d'un accident, d'un suicide, d'un meurtre ?
Gary Sanz, son beau-frère et auteur de la première partie, tente de démêler le vrai du faux sur la disparition du génial inventeur autodidacte créateur de la FreePow, une machine capable de transformer le vide en énergie.
Cette trouvaille révolutionnaire aurait le mérite d'offrir à l'humanité de l'électricité gratuite et propre et n'aurait bien sûr pas l'heur de plaire aux mastodontes pétroliers qui régentent l'économie et placent leurs affidés au pouvoir.
Avant de disparaître, Phily-Jo se sentait menacé par ce qu'il appelait la Pieuvre Noire, vaste complot mondial défendant ses intérêts au détriment du bien général.
Si Gary doute de la réalité de cette mafia, Michelle, son épouse et sœur du Géo Trouvetou, s'acharne à découvrir la vérité.
Mais quelle est-elle cette vérité ?
Quatre autres personnages s'attelleront à la percer avec chacun ses convictions et ses méthodes. Le résultat : le lecteur se perd, pour son plus grand plaisir, dans les différentes versions proposées qui sont autant de pièces d'un puzzle impossible à terminer.
Si les théories conspirationnistes se portent bien parce qu'elles proposent une vision du monde simpliste qui satisfont les raisonnements primaires de nombre d'individus, il n'en reste pas moins que les exemples de collusion entre l'industrie et la sphère politique sont légion.
Et Marcus Malte en fait la magistrale démonstration en pointant du doigt les activités d'entreprises qui empoisonnent la terre et ses habitants en toute impunité.
Brillant, intelligent, drôle, mordant, virevoltant, « Qui se souviendra de Phily-Jo ? » est un roman indispensable et un plaisir de lecture qui nous fait lâcher prise avec délectation, ravis d'avoir été manipulés.
http://papivore.net/litterature-francophone/critique-qui-se-souviendra-de-phily-jo-marcus-malte-zulma/
Depuis tout jeune, Philippe-Joseph invente des machines.
Jusqu’à ce que devenu adulte, il invente la « FreePow », révolutionnaire machine à énergie libre.
Mais il tombe d’un balcon.
Suicide ou meurtre ?
Qui se souviendra de Phily-Jo ?
Son beau-frère, Gary Sanz, qui met tout en œuvre pour retrouver ses écrits et son incroyable machine.
Mais Gary est accusé du meurtre de sa femme et de sa tante et croupit dans le couloir de la mort.
Qui se souviendra de Gary Sanz ?
Barbara, une jeune avocate qui aide un étudiant indien qui mourra d’un accident de voiture, à prouver l’innocence de Gary Sanz.
Mais Barbara disparaît malgré les recherches de sa sœur et de la police.
Qui se souviendra de Barbara ?
….. et ainsi de suite jusqu’au dernier chapitre intitulé
Qui se souviendra de nous ?
Encore un livre puissant de Marcus Malte.
Que n’est-il plus connu ?
Chacun de ses textes et d’une intelligence et d’une profondeur rare.
Il traite ici de manipulation.
Manipulation des puissances financières et politiques.
Manipulation des textes.
Manipulation de l’écrivain qui nous mène où il veut comme il veut, par la seule puissance de ses mots.
Mais qui croire ?
Mais que croire ?
Les jurés des "grands prix littéraires d'automne" seraient-ils des fainéants vite rebutés par un pavé de 600 pages ? Sinon comment expliquer l'absence de ce roman dans les listes ? C'est pourtant une magistrale démonstration assise sur le pouvoir de la littérature, et qui interroge les mécanismes de la fiction appliqués à différentes disciplines comme la manipulation, le crime, le complotisme ou même le capitalisme. Tout ce qui fait notre actualité. C'est un gigantesque jeu littéraire dans lequel le lecteur prend un énorme pied à se retrouver balloté, retourné comme une crêpe, manipulé jusqu'à en devenir dingue. Toutes vos convictions volent en éclats, vous sortez de ce livre tout ébouriffé et sans plus aucune certitude si ce n'est ce mantra : "Ne vous rendez jamais à l'évidence".
Ça commence doucement, enfin certes par la mort "accidentelle" de Philip Joseph Deloncle dit Phily-Jo, un inventeur de génie qui aurait mis au point une mécanique permettant de créer de l'énergie à partir du vide (je vous renvoie à vos cours de physique), le FreePow. Une invention qui d'après les cahiers qu'il a laissés et dont prennent connaissance sa sœur et son beau-frère Gary, aurait déclenché contre lui des forces hostiles en vue de protéger les intérêts et monopoles des grandes industries pétrolières et énergétiques (j'oubliais un élément important : nous sommes au Texas). Les enjeux sont énormes, on l'imagine bien. Alors, accident, suicide ou meurtre ? Pas si simple, et ce n'est pas forcément la réponse qui intéresse l'auteur. Car nous voilà embarqués dans un tout autre récit, celui de Gary découvert à son tour par un nouveau personnage... Commence alors une opération "gigogne" qui emboîte les récits en les éclairant des points de vue de chaque nouvel intervenant et balaye une à une toutes les intuitions du lecteur. C'est haletant, captivant et machiavélique.
Au centre, la question de la vérité ou plutôt de la manipulation de la vérité. On y retrouve de grands épisodes de scandales politiques (le fameux cigare...), industriels (le tabac...) ou environnementaux pilotés par les enjeux économiques et financiers. On y perçoit très bien la matière des complotistes tout en comprenant à quel point tout peut être sujet à remise en question. C'est vertigineux. D'autant qu'à cela s'ajoute un véritable jeu littéraire qui convoque Nabokov ou Poe et donne l'occasion à Marcus Malte d'explorer toutes les facettes de la fiction avec une jubilation certaine. L'écrivain n'est-il pas le parfait spécimen du manipulateur ? Y a-t-il quelque chose dans nos vies qui ne soit ni fiction ni récit ? Quels sont les mécanismes qui nous poussent à croire certaines choses et pas d'autres ? Le talent de Marcus Malte est de nous amener à ressentir notre environnement de façon inédite, tout en ayant l'impression de jouer. Sans pitié, il nous laisse sur une dernière partie qui envoie balader le peu de convictions qui commençaient à poindre. C'est douloureux mais assez jouissif.
"La somme des différentes parties ne constitue pas obligatoirement un tout. Qu'est ce qui relie ces parties entre elles ? C'est la signification qu'on leur donne. C'est l'interprétation. C'est parfois simplement le talent du conteur".
Vous voilà prévenu. Ou pas. En fait, vous l'étiez dès la première page du livre mais vous n'y avez pas prêté attention. On ne le répètera jamais assez : "Ne vous rendez jamais à l'évidence".
(chronique publiée sur mon blog : motspourmots.fr)
Drôle de personnage que ce Phily-Jo.
En le faisant naître à Dallas le jour de l’assassinat de JFK, le destin (guidant la plume de Marcus Malte) en a fait un homme paranoïaque, persuadé que les instances dirigeantes américaines se sont liguées contre lui pour empêcher ses inventions de voir le jour. Scientifique à la recherche de « l’énergie libre », il se croit traqué par la Pieuvre Noire, organe secret des consortiums pétrolifères qui veut empêcher le développement d’une énergie propre et accessible à tous.
Les narrateurs se succèdent dans ce roman, jouant des digressions et autres jeux de langage, brouillant toutes les pistes, sur fond d’une culture américaine bercée par ses séries télévisées et ses chefs d’œuvres littéraires.
De manipulation en désinformation, Marcus Malte nous parle d’un pays dévoyé qui se rit des enjeux climatiques et remplace ses combats essentiels par des théories conspirationnistes alambiquées.
Si ce sujet d’actualité n’est pas de ceux qui me passionnent, je ne peux qu’admirer le talent de ce grand auteur, capable de manipuler son lecteur comme ses personnages, avec érudition et humour.
Un roman intéressant par sa construction à étages, ses références littéraires et son analyse glaçante de nos sociétés occidentales.
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