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Banlieue de Stockholm, un gosse de 14 ans, Douglas, dit Dogge vient de tuer son meilleur ami, Billy, du même âge de deux balles dans la tête. Dogge venait du quartier riche et blanc de Rönnviken alors que Billy vivait dans le quartier pauvre, gangrené par la délinquance, de Varinge. Les deux gosses étaient copains depuis l'âge de 6 ans.
Nous allons suivre, pendant 18 jours, les enquêteurs, dont un en particulier, Farid qui est issu de Varingue et en comprend le fonctionnement, la mère et la fratrie de Billy, Dogge et sa mère veuve ainsi que la bande du chef de gang Mehdi.
On voit les enfants plonger dans les délits mineurs dès l'âge de 8 ans avec du chapardage puis très vite tomber sous la coupe d'un chef de gang qui les entraîne dans des cambriolages, du trafic de drogue, des tabassages punitifs. On voit également le quartier de Varingue s'enfoncer dans la violence, la misère, la décrépitude; l'épicier turc Sudden voit son épicerie, la seule, se faire régulièrement attaquée; sa fille de 12 ans a été violentée par Dogge alors qu'il n'avait que 13 ans.
L'enquête est poussive et manque de rythme mais ce n'est pas le propos de ce roman noir social d'autant qu'on sait dès le début qui a tué qui mais on n'en connaît pas les raisons. Ce qui paraît essentiel, c'est la séparation de deux quartiers totalement antinomiques reliés par un tunnel et l'amitié de deux gosses qui n'auraient jamais dû se rencontrer dans une relation inversée par rapport à leur milieu social : Billy est apprécié, aimé alors que Dogge est rejeté ou méprisé, Billy a la volonté de prendre sa vie en mains et de s'en sortir alors que Dogge se laisse entraîner toujours plus bas . C'est aussi la condamnation de pères démissionnaires et absents, de mères dépassées bien que l'une, la mère de Billy, qui a élevé seule quatre enfants, se débat de toute ses forces pour protéger ses enfants alors que l'autre s'abrutit d'antidépresseurs pour supporter sa vie.
C'est aussi la peinture d'une police qui manque de moyens et qui les consacre en priorité aux quartiers qui en ont le moins besoin, qui laisse la situation dégénérer et devenir explosive. le personnage de Farid, qui a passé son enfance à Varinge, est plein d'humanité, désespéré de ne pas pouvoir aider ces gosses qui se laissent éblouir par l'argent, le paraître, la popularité de petites frappes de quartier.
Ce roman écorne très sérieusement l'image idyllique de la Suède que la presse se plaît souvent à nous décrire comme un pays en pointe en matière d'éducation, de santé, de qualité de l'environnement, de liens sociaux, d'engagement civique, de sécurité et de satisfaction à l'égard de la vie ; il est assez déprimant, comme l'est peut-être la vie dans ces banlieues de Stockholm, car il fait un constat mais ne fait briller aucune lueur d'espoir pour l'avenir.
Un polar social qui dresse le portrait d’une jeunesse livrée à elle-même. C’est aussi celui d’une société qui est pointée du doigt : incapacité de l’État à protéger ses enfants, autorité absente, police en sous-effectif, faire justice soi-même et j’en passe !
Une enquête policière reflétant assez bien la situation en France.
Tenue en haleine du début à la fin. Réussi.
http://www.mesecritsdunjour.com/archives/2024/01/26/40183158.html
Un polar surprenant, construit en deux parties – passé/présent – ou comment la relation entre deux jeunes garçons de milieux sociaux opposés a pu déraper un peu plus loin pour finir dans le sang. C’est parfaitement bien construit, un tempo qui intrigue et permet de comprendre ce gâchis, cette lente destruction liée à une société qui ne sait pas protéger les siens et laisse le racisme prendre toute sa place pour étouffer et tuer.
Pour commencer, je dois le dire : Ce livre a été un véritable coup de cœur.
"Quicksand - Rien de plus grand" est l'histoire du procès de Maja. Lycéenne accusée de meurtre, complicité de meurtres et d’incitation au meurtre après une tuerie dans sa salle de classe.
Honnêtement, durant les premières pages, j’avais de la peine avec le style narratif mélangeant le procès de Maja, sa vie dans la maison d'arrêt et sa vie avant le drame. Mais on s'y habitue rapidement et c'est si bien écrit que ça devient un détail.
À travers l’évocation de ses relations avec chaque victime au fil des jours d’audience, nous découvrons un monde torturé de jeunes de dix-huit ans issus de la haute-bourgeoisie suédoise Leur agissements, leurs pensées, leurs troubles mais aussi les mots de certains de leurs parents, qui en sont très certainement la conséquence, sont parfois violents, dégradants, perturbants. C’est toute une classe sociale qui est épinglée ici.
Au fil des jours d’audience, Maja, l’accusée, dépeint malgré elle une société de mal-être dans laquelle l’amour est dure, passionnel, dévorant voire malsain. C’est morose, c’est noir, c’est parfois jalonné de minces espoirs mais qui retombent presque aussitôt.
Maja, bien qu’elle soit la narratrice, nous laisse nous forger notre opinion sur elle.
Pour le lecteur, le doute est par conséquent omniprésent et on souhaite absolument connaître le fin mot de l’histoire.
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