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Jocelyne Tribot

Jocelyne Tribot
Jocelyne Tribot est née en 1981 en Haute-Vienne. Dès l'adolescence, elle rêvait d'écrire. Maman de six enfants, ce n'est qu'en 2014 qu'elle réalise ses premiers écrits, encouragée par une amie. Après Mon combat, Valentine est son deuxième roman.

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    Couverture du livre « Océan d'amour, océan de la peur » de Jocelyne Tribot aux éditions Bookelis

    Marie Kacher sur Océan d'amour, océan de la peur de Jocelyne Tribot

    Contrairement à ce que la couverture et le résumé laissent penser, ce livre n’est pas un roman, mais bien un recueil de nouvelles, comme j’ai tenu à le préciser dans le titre : je ne voudrais pas que vous tombiez dans le même piège que moi ! En effet, lorsque j’ai postulé lors du Crazy Books...
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    Contrairement à ce que la couverture et le résumé laissent penser, ce livre n’est pas un roman, mais bien un recueil de nouvelles, comme j’ai tenu à le préciser dans le titre : je ne voudrais pas que vous tombiez dans le même piège que moi ! En effet, lorsque j’ai postulé lors du Crazy Books Day, je n’avais pas saisi qu’il s’agissait d’un recueil de nouvelles, et le choc a été rude à la réception : je ne suis pas une grande adepte des nouvelles ! Je suis d’ailleurs fort embêtée pour rédiger cette chronique : je sais pas trop comment construire cet article … Aussi ai-je décidé de vous parler plus en détail de deux nouvelles, les plus longues, donc celles qui ont le plus attiré mon attention, puis de vous évoquer plus rapidement les autres textes …

    La première nouvelle est celle qui donne son titre au recueil, celle qui est illustrée sur la première de couverture, et celle qui est présentée dans le résumé. Maémie, huit ans, vit pauvrement avec ses parents dans une ville portuaire. Malgré tout, elle est heureuse, et rêve de voguer un jour sur l’océan en compagnie de son père, pécheur. Mais la mer, si belle, si attirante, devient soudainement sa pire ennemie : un tsunami ravage tout sur son passage, et la voilà orpheline, perdue au milieu de cette désolation. Parviendra-t-elle à se reconstruire après cette catastrophe ? … Cette nouvelle, elle est très émouvante : c’est Maémie elle-même qui nous raconte, et on est très triste pour cette petite fille, d’autant plus qu’on sait que des centaines et des milliers d’enfants ont véritablement vécu cette atroce situation. Mais cette nouvelle, elle se finit peut-être un peu trop bien : voilà que Maémie arrive à se faire adopter avec sa nouvelle amie et le petit bébé qui lui a été confié et qu’elle a réussi à faire passer pour son petit frère ! Alors oui, c’est mignon, mais ça n’est pas très romanesque : tout s’arrange en un tour de main, c’est un peu dommage, je trouve …

    Et c’est un peu le même reproche que je peux faire à la toute dernière nouvelle, intitulée Lucas, et qui raconte le changement difficile de famille d’accueil d’un petit garçon, puis son adolescence pour s’arrêter lorsqu’il a son premier enfant. Alors là aussi, c’est très émouvant, on ressent vraiment le déchirement qu’entraine ce brusque changement de famille d’accueil, ce dépaysement, cette angoisse, cette tristesse. Mais ça ne dure pas bien longtemps : en un paragraphe, le petit Lucas est soudainement tout sourire, empli de « bien être », lui qui il y a deux minutes boudait encore ! Et la suite est pareille : malgré le harcèlement qu’il connait au collège, tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes, il retrouve son amie d’enfance, sa demi-sœur, se marrie et a des enfants … Je me suis sentie un peu frustrée, au final, car il n’y a pas de réelle histoire. Ca s’enchaine, ça s’arrange, et ça se termine, sans aucune vraie intrigue …

    Et cela se retrouve dans la plupart des autres « nouvelles », ou plutôt des autres textes. Ce sont plutôt des scènes relatées que des histoires racontées. Je ne le nie pas : j’ai trouvé certains textes très beaux, très émouvants – L’espoir d’une grossesse l’est particulièrement –, mais cela ne m’a pas suffi. Car voici qu’après la première « déception » (c’est un recueil de nouvelles et non un roman), je me retrouve face à une seconde : ce ne sont pas réellement des nouvelles, mais plus des petits textes mis bout à bout. Des petits poèmes. Des petits récits bien trop courts, qui auraient mérités à être plus approfondis (je pense surtout à La malédiction de la grotte, l’idée était fort intéressante, mais en six pages, impossible de l’exploiter réellement, et ça laisse un arrière-gout de trop peu !). Une petite scène très drôle, très burlesque, avec Une histoire de fous, qui n’est pas une nouvelle mais une petite scénette de théâtre. Les états d’âme d’une petite ville, qui se présente … Au final, j’ai souvent eu l’impression de me retrouver face à des synopsis, des bribes d’histoires résumées mais pas développées, et c’est bien là le problème : tout se dénouait bien trop rapidement, trop facilement, il me manquait de la tension dramatique, de la tension narrative, de l’action, de l’émotion. On n’a pas le temps de s’attacher aux personnages que déjà on change de texte ! Quelle tristesse !

    En bref, vous l’aurez compris, ce recueil ne m’a pas vraiment enthousiasmée. Il se lit vite, beaucoup trop vite, car finalement, il se survole : il n’y a pas d’histoire dans laquelle se plonger véritablement, pas de personnage auquel s’attacher durablement. Il y avait de bonnes idées, mais qui ont simplement été couchées sur le papier, telles quelles, alors qu’il aurait fallu les approfondir, les développer, pour qu’elles deviennent de vraies nouvelles, de vraies histoires, et pas uniquement des « idées », justement. Les idées étaient bonnes, puisque malgré le manque d’approfondissement, j’ai parfois souri, ri, eut les larmes aux yeux, parce que c’était drôle ou émouvant … mais toutes ses émotions étaient vites balayées par une autre, bien moins agréable : la frustration. Et c’est vraiment, vraiment dommage …

    http://lesmotsetaientlivres.blogspot.com/2018/08/ocean-damour-ocean-de-la-peur-autres.html