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Jerome Meizoz

Jerome Meizoz
Jérôme Meizoz est professeur associé de littérature française à l'université de Lausanne et écrivain. Lauréat de l'Académie suisse des Sciences humaines (2005), il a publié de nombreux essais, dont Faire l'auteur en régime néo-libéral. Rudiment de marketing littéraire (Slatkine, 2020) et La litté... Voir plus
Jérôme Meizoz est professeur associé de littérature française à l'université de Lausanne et écrivain. Lauréat de l'Académie suisse des Sciences humaines (2005), il a publié de nombreux essais, dont Faire l'auteur en régime néo-libéral. Rudiment de marketing littéraire (Slatkine, 2020) et La littérature « en personne ». Scène médiatique et formes d'incarnation (Slatkine, 2016). Parmi ses récits, Séismes (Zoé, 2013) ; Haut Val des loups (Zoé, 2015) ; Faire le garçon (Zoé, 2017, Prix suisse de littérature 2018) ; Haute trahison (La Baconnière, 2018) et Absolument modernes ! (Zoé, 2019).

Avis sur cet auteur (1)

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    Couverture du livre « Haut Val des Loups » de Jerome Meizoz aux éditions Zoe

    Bernard Viallet sur Haut Val des Loups de Jerome Meizoz

    En 1991, dans une vallée suisse un peu reculée, un jeune défenseur de l'environnement est passé à tabac par des inconnus et abandonné grièvement blessé dans son bureau. La police mène l'enquête. Qui a bien pu s'en prendre à cet étudiant écologiste ? Pour quelles raisons en est-on venu à un...
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    En 1991, dans une vallée suisse un peu reculée, un jeune défenseur de l'environnement est passé à tabac par des inconnus et abandonné grièvement blessé dans son bureau. La police mène l'enquête. Qui a bien pu s'en prendre à cet étudiant écologiste ? Pour quelles raisons en est-on venu à un pareil déchainement de violence ? A première vue, son travail et ses prises de position en faveur des loups ou contre le bétonnage intempestif de la vallée en dérangeaient plus d'un. Mais le Haut Val des loups est un petit monde fermé, replié sur lui-même, conservateur et favorable aux idées les plus réactionnaires. On n'en donnera pour preuve que l'accueil réservé aux réfugiés fascistes ou collaborateurs français à la fin de la seconde guerre mondiale. Vingt ans après les faits, l'auteur revient dans la vallée pour déplorer que le mystère de l'affaire du jeune homme tabassé n'est toujours pas élucidé...
    En dépit de son intrigue et de son thème principal, « Haut Val des loups » n'est ni un roman policier, ni un thriller, ni même un simple roman noir. Ceci posé, il reste assez difficile à classifier. Les qualificatifs de « social », « politique », « d'ambiance » ou « ethnologique » viennent vite à l'esprit. Meizoz s'attache en effet à décrire les coutumes et les mentalités archaïques des habitants de cette vallée un peu perdue. Manifestement, il ne les aime guère. Il les trouvent bornés, réactionnaires pour ne pas dire plus. Les montagnards qu'il décrit sont dans leur majorité insensibles aux beautés de la nature, pragmatiques et bassement matérialistes. Ils ne pensent qu'au gain immédiat et sont toujours prêts à sacrifier leur cadre de vie pour quelques dollars de plus. Un point de vue personnel auquel le lecteur adhèrera plus ou moins. L'ennui, c'est que ces références politiques ou littéraires (Meizoz en appelle à Chappaz, Ramuz et Giono) mal assumées produisent un discours un peu verbeux voire nébuleux qui se fait au détriment d'une intrigue romanesque bien construite. Il ne se passe rien dans cette histoire. Le lecteur n'en sait pas plus à la fin qu'au début. La chronologie des rares faits est bousculée par une narration pleine de flash-backs mélangeant les années 40, 80, 90 ou 2000 et donnant une impression de fouillis vaguement « artistique » qui n'aide pas à la compréhension du lecteur. Si on y ajoute une série d'approximations lexicales comme « l'Occident machinique » (l'auteur veut-il parler de « matérialiste », « mécaniste » ou « technique » ? ) et de néologismes plus ou moins amusants comme « imaginateur », « politiqueur » ou « encaveur », de formules à l'emporte pièce comme « un Auschwitz de la nature », sans parler d'un abus des conjugaisons à la deuxième personne du singulier qui donnent l'impression soit de prendre à partie le lecteur soit de se parler à soi-même, on se retrouve avec un style pour le moins surprenant. Et que penser de cette impossibilité de nommer les personnages, cette manière de se contenter de les évoquer par des périphrases (« le poète des cimes blanches », « le barbu taciturne », l'écrivain éleveur », « l'avocat politicien » ou « le jeune homme ») sinon ressentir un certain agacement face aux afféteries d'un écrivain qui se veut élégant et original et n'est en fait qu'ennuyeux et assez superficiel. Une belle qualité cependant, la concision. Le bouquin ne comporte que 125 pages. Vite lues, vite oubliées.

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