Découvrez le palmarès des romans de la rentrée littéraire 2015 par les explorateurs de lecteurs.com Tous nos conseils de lecture pour les incontournables de cette rentrée
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Longtemps rare en France, le thriller politique est en passe de devenir une véritable mode saisonnière. Pour Netflix, qui vient de s’installer sur le marché français, c’est même une évidence. La première décision du site de vidéo à la demande par abonnement américain ? Lancer la production de « Marseille », inspirée de sa série à succès « House of Cards », sur la corruption politique dans le Sud de la France. Et si le polar politique n’en est qu’à ses balbutiements dans la fiction audiovisuelle française, il gagne de l’ampleur dans l’édition hexagonale – quoique toujours moins ancré que dans la littérature anglo-saxonne.
Joël Jugan, personnage central de ce roman, est aussi noir intérieurement qu'extérieurement, fanatique, cruel, manipulateur. On se demande dans ces conditions comment Jérôme Leroy arrive à nous captiver pour ce personnage atypique doté d'une grande perversité, et si on se prend de pitié pour la belle Assia, totalement dépendante de sa passion destructrice, on n'arrive pas -en tout cas je n'ai pas pu- à détester complètement cet anti héros. Le narrateur lui-même, témoin involontaire, ne prend jamais parti, il se contente de relater les faits tels qu'il les a vécus ou tels qu'on les lui a racontés, mais le fait que, des années après, il revive chaque nuit ces épisodes dans ses rêves, montre bien cette fascination exercée par ce personnage ignoble.
Un roman bien écrit, qui nous tient en haleine jusqu'à l'issue inattendue.
En vacances sur l'île de Paros, le narrateur profite de la tranquillité d'une chaude nuit pour rêver de Noirbourg et des événements survenus il y a une dizaine d'années. Jugan, leader du groupe d'extrême gauche Action Rouge vient d'être libéré de prison après une peine de dix-huit ans. Clotilde Mauduit, ancienne membre d'Action Rouge et aujourd'hui conseillère principale d'éducation d'un collège d'une ZEP, lui a trouvé un emploi d'aide aux devoirs dans un centre social. Jugan y fait la rencontre d'Assia Rafia, jeune étudiante en comptabilité. Cette rencontre va tourner au drame et le narrateur, professeur de lettres classiques dans le même collège que Clotilde, en sera un simple témoin.
Dans ce roman de Jérôme Leroy, nous savons très peu de choses sur le narrateur : il est professeur, marié et père d'une petite fille de quatre ans. Mais avant cette "vie si banalement rangée", il a été témoin d'un évènement traumatisant qu'il ne parvient pas à oublier. Dès le début, nous savons qu'un terrible drame a eu lieu et, présenté ainsi, j'ai eu très envie d'enchaîner rapidement les pages pour le découvrir. Le roman est une descente dans le rêve éveillé du narrateur qui cherche à comprendre ce qu'il s'est passé comme une sorte de thérapie pour mieux se souvenir et oublier.
Tout est lié à l'arrivée de Joël Jugan. Jugan est décrit par le narrateur comme un monstre, ravagé physiquement - son visage brûlé n'est qu'une plaie vivante - et mentalement - son passage dans les Quartiers de Haute Sécurité en prison n'ayant pas amélioré son caractère dangereux. Il était leader d'un groupe d'extrême gauche qui a dérivé vers le terrorisme (meurtre d'un PDG, braquages...). A sa sortie de prison, Jugan découvre un monde qui a changé, un monde où les anciens compagnons se sont rangés et sont devenus honnêtes médecins ou autre. Mais, le narrateur n'oublie pas que Jugan n'était pas seulement un fanatique prêt à tout pour servir la Cause, mais aussi, au début, un jeune homme désireux de changer et d'améliorer le monde. C'est donc avec des sentiments complexes et contradictoires, que j'ai également ressentis, que le narrateur nous décrit Jugan : tendresse pour le jeune homme idéaliste, pitié pour l'homme ravagé, horreur pour le monstre qu'il est devenu. Complètement à son opposé, la belle et intelligente Assia apparaît comme un ange auprès du Diable. Inexplicablement, elle est envoutée par Jugan, responsable de sa longue descente aux Enfers à laquelle assiste, affligé et impuissant, le narrateur.
Beaucoup de thèmes sont évoqués dans ce roman. En retraçant le passé de Joël Jugan avant la prison, c'est tout un contexte social et politique de l'époque qui est présenté : la lutte armée d'Action Rouge ne sont pas sans rappeler bien sûr le groupe Action Directe. Les QHS font aussi penser à Mesrine. Jérôme Leroy, à travers le personnage d'Assia Rafa et de sa famille, évoque aussi le racisme, l'intégration, la difficulté d'être une jeune femme arabe dans une banlieue. Enfin, les gitans, à la fois fournisseurs d'armes et ensorceleurs parfois maléfiques, ont aussi un rôle à jouer dans le drame du roman.
Jérôme Leroy a une belle écriture fluide et captivante. J'ai aimé ce roman dès les premières pages qui sont empreintes de nostalgie, et la suite a réussi à me tenir en haleine, même si finalement je m'attendais, comme Clotilde Mauduit, à quelque chose de plus, ou à autre chose, avec le retour de Jugan, un personnage négatif mais quelque peu fascinant. Malgré cela, ce roman a été pour moi une très belle découverte, tant pour l’histoire que pour le style de l’auteur, et je me suis laissée emporter par les souvenirs du narrateur, impuissante comme lui devant le désespoir d’Assia, et incapable comme lui de passer à autre chose avant de connaître la toute fin de l’histoire.
Avis de la page 100 ExploLecteurs 2015 :
Au 5e chapitre, je n'ai qu'une hâte, connaître le drame survenu suite à la sortie de Jugan, un ancien leader d'un groupe d'extrême-gauche terroriste après 18 ans de prison. C'est le narrateur, professeur de lettres dans un collège en vacances en Grèce, qui rêve de ces événements survenus une dizaine d'année plus tôt. Qu'est-il arrivé à Assia, jeune musulmane subjuguée par Jugan, malgré son physique ravagé ? Beaucoup de thèmes sont évoqués dans ce roman : l'intégration, les banlieues, l'enseignement dans les ZEP, les musulmans...
Chronique ExploLecteurs 2015
«Jugan» de Jérôme Leroy
La quatrième de couverture ne m'a pas franchement éclairé quant au contenu du roman.
Cependant lors de ma lecture j'ai de suite accroché, grâce à l'écriture qui est vraiment agréable et au décor à Paros sur une des îles des Cyclades en Grèce.
Il s'agit du lieu de vacances du narrateur (dont on ne sait rien si ce n'est sa profession : professeur) mais surtout c'est le décor qui permet aux souvenirs datant d'une dizaine d'années de ressurgir et ainsi nous permettre de mieux comprendre le titre du roman.
Joël Jugan ancien membre du groupuscule terroriste «Action Rouge» de retour à Noirbourg (en Normandie) après une peine de prison de dix-huit ans. Ce que l'on sait de lui et de l' Evénement se résume aux souvenirs du narrateur qui dit de lui-même qu'il n'a été «qu'un rôle secondaire dans cette histoire. A peine, en fait, plutôt un figurant...». Au fil des pages on avance à tâtons comme dans un rêve (celui du narrateur), on découvre Clothilde «la boiteuse » (amoureuse depuis toujours de Jugan) et Assia une jeune femme de 19 ans qui va se trouver sur le chemin du monstre Jugan.
Cet homme dont l'unique moteur est la vengeance mais qui n'a plus sa place dans cette société et dont l'apparence physique reflète sa noirceur. Il va entraîné dans son sillage tout le monde. Car il s'agit d'un roman sociétal qui traite de sujets actuels sans pathos tels que l'éducation avec les ZEP, la politique, les banlieues et l'intégration avec les gitans, Assia et Jugan.
Ce roman m'a plu car d'une part il est bien écrit,les chapitres courts sont intenses et les personnages assez durs et réalistes.
On termine ce roman comme on se réveille d'un rêve, un peu perplexe et en même temps soulagé que ce ne soit qu'un rêve, et je pense que c'est ce dont a besoin le narrateur. Mettre de côté cette histoire aux multiples dommages collatéraux.
ExploLecteurs 2015 avis des 100 pages
Etant donné que ce roman « Jugan » de Jérôme Leroy ne fait que 200 pages j'ai préféré faire mon avis des 100 pages à 50 pages;)
La quatrième de couverture ne m'a pas franchement éclairé quant au contenu du roman.
Cependant lors de ma lecture j'ai de suite accroché, grâce à l'écriture qui est vraiment agréable et au décor à Paros sur une des îles des Cyclades en Grèce.
Il s'agit du lieu de vacances du narrateur (dont on ne sait rien si ce n'est sa profession) mais surtout le décor qui permet à ses souvenirs datant de 10 ans de ressurgir et ainsi nous permettre de mieux comprendre le titre du roman.
Joël Jugan ancien membre d' « Action Rouge » de retour à Noirbourg après une peine de prison de dix-huit ans. Ce que l'on sait de lui se résume aux souvenirs du narrateur qui dit de lui-même qu'il n'a été «qu'un rôle secondaire dans cette histoire. A peine, en fait, plutôt un figurant... » (p.33). On apprend tout cela dans les 50 premières pages de ce roman, c'est dire si l'histoire est haletante et surtout très prenante.
* Chronique #ExploLecteurs
Il est rare que la lecture d'une quatrième de couverture suffise à me donner envie de lire un roman ...
Le narrateur raconte ses rêves, liés à des souvenirs. Ses mêmes rêves lui permettent de comprendre et de mettre des images sur ce qu'il s'est passé à Noirbourg, il y a 12 ans de cela, à savoir, un crime … Les thèmes de la politique, de la banlieue, de la ZEP ; les musulmans, les bourgeois, les gitans, tout y est évoqué. C'est un roman envoûtant, on s'attache aux personnages qui ne sont pas des héros, personne n'est parfait dans ce roman et chacun d'eux à ses secrets. Le lecteur sait quasiment dès le début lequel de ces personnages va mourir et je me suis posée plusieurs fois la question : va t'il y avoir un retournement de situation ou non ? (mais chut, je vous laisse le suspense !). La fin n'est pas celle que l'on attend et jusqu'au dernier moment, on est happé par cette histoire d'amour, de trahison, d'amitié et de mort. La force du livre tient aussi à sa construction et à la richesse, à la puissance romanesque de ces personnages. L'intrigue est très bien menée et l'histoire vraiment prenante. Ainsi, le livre se déroule en une seule nuit. Jugan est un beau roman politique et intelligent. Un livre dérangeant aussi dont la lecture ne fait pas forcément du bien sur le moment mais qui, en murissant en nous, nous permet aussi de regarder la société autrement, de nous regarder autrement. Le seul hic, c’est un livre beaucoup trop court !
* Avis de la page 100 #ExploLecteurs
"Jugan" de Jérôme Leroy comporte 10 chapitres ; je fait une pause dans ma lecture au début du 5ème afin d'écrire le rendez-vous de la page 100.
Le narrateur (on ne sait pas son prénom) raconte ses rêves, liés à des souvenirs d'il y a plus de 10 ans ... Ses mêmes rêves lui permettent de comprendre & de mettre des images sur ce qu'il s'est passé à Noirbourg, il y a 12 ans de cela. On devine qu'il a assisté à une scène de crime mais on n'en sait pas plus pour le moment ... Les personnages sont présentés : Jugan, membre d'un groupe d'extrême gauche & ex-prisonnier, est décrit comme le Diable. Assia, Clothilde, François ... Qui ont tous un lien ... Les thèmes de la politique, de la banlieue, de la ZEP ; les musulmans, les bourgeois, les gitans, tout y est évoqué. Tout est supposé, il y a des indices entre les lignes ... J'ai hâte de poursuivre ma lecture afin de connaître la vérité aux sujets de tous ces personnages & de savoir ce qu'il s'est vraiment passé à Noirbourg, il y a 12 ans ...
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