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Jérémie Moreau

Jérémie Moreau
Né dans la Touraine, tout début 1960, Jérémie MOREAU a mis à profit son vécu pour s'investir dans le monde de l'enfance en tant qu'éducateur, et apporter sa contribution à la défense des Droits de l'Enfant. Deux livres sont venus poursuivre son action : « Ma mère, cette utopie » en 2004 puis « Un... Voir plus
Né dans la Touraine, tout début 1960, Jérémie MOREAU a mis à profit son vécu pour s'investir dans le monde de l'enfance en tant qu'éducateur, et apporter sa contribution à la défense des Droits de l'Enfant. Deux livres sont venus poursuivre son action : « Ma mère, cette utopie » en 2004 puis « Un père naufragé du temps » en 2005. Aujourd'hui, après un premier prix de prose au Printemps des poètes 2007 et une entrée à l'Académie poétique et littéraire de Provence, au titre d'Académicien, il revient vers les lecteurs avec ce nouveau roman, la plume juteuse, riche, rugueuse, la langue verte, en argotier passionné et amateur de mots qu'il transpose au gré de sa petite musique.

Avis sur cet auteur (26)

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    Couverture du livre « Les Pizzlys » de Jérémie Moreau aux éditions Delcourt

    Domi Mots sur Les Pizzlys de Jérémie Moreau

    Une fable percutante sur la déshumanisation de nos sociétés, le réchauffement climatique, et le rêve d’une société idéale, en parfaite altérité avec la nature et les animaux

    Encore un récit dystopique, me direz-vous…
    Pourtant, ce roman graphique est plutôt original : un graphisme...
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    Une fable percutante sur la déshumanisation de nos sociétés, le réchauffement climatique, et le rêve d’une société idéale, en parfaite altérité avec la nature et les animaux

    Encore un récit dystopique, me direz-vous…
    Pourtant, ce roman graphique est plutôt original : un graphisme particulier, des couleurs flashy, un contraste marqué entre les rêves des personnages, parfaitement illustrés par des couleurs « hallucinogènes » ( par moments, comme un kaléidoscope) et le pessimisme du scénario. Et une conclusion semblable à celle d’un conte…

    Il faut accepter d’entrer dans l’univers de Jérémie Moreau. On est alors happé par l’harmonie entre les dessins, le réalisme des situations et la poésie qui se dégage des personnages.

    L’histoire :
    La nuit. Les couleurs orangées des éclairages électriques des métropoles, Nathan, au volant de sa voiture Uber, dépose un client. Il est ailleurs, pas derrière son volant, et en mal-être essentiel, voire existentiel. Heureusement le GPS le guide à la maison.
    Il travaille dur et tout le temps, pour élever son petit frère et sa sœur, depuis le décès de leur mère.
    Totalement perdu dans la tête, il prend une nouvelle cliente, Annie, pour la déposer à Roissy où elle doit rejoindre son pays d’origine, l’Alaska.
    Il craque complètement, la voiture aussi, et Annie leur propose à tous les trois, de l’accompagner en Alaska. Elle pense alors leur offrir une vie proche de la nature, loin du stress des courses multipliées pour subsister, loin du vide qui est en train d’engloutir Nathan, mentalement et même physiquement.

    Entre les souvenirs d’Annie du pays qu’elle a laissé, il y a 40 ans, pour suivre son amoureux, « un blanc », et la réalité du terrain, touché de plein fouet par le réchauffement climatique, le fossé est immense.

    J’ai aimé la sagesse d’Annie, son empathie face à Nathan et aux enfants.
    « Mon cher Nathan, il faut que tu saches que tu hérites d’une civilisation qui s’est appliquée pendant des siècles à dépeupler le monde.
    D’abord, en transférant les esprits des arbres, des animaux et le sacré des écosystèmes vers un ciel divin. Puis en réduisant ce qu’il restait du monde à une matière inerte prête à l’exploitation.
    Le monde moderne a produit une terre muette, et dénuée de sens. Où plus personne ne rêve. »

    Un graphisme particulier. Plutôt simple. Les visages des personnages sont tous semblables, et pourtant tous différents, grâce aux expressions bien marquées, aux couleurs éclatantes ou très sombres.
    Pas du tout ce que j’aime habituellement mais il accompagne très harmonieusement, et avec beaucoup de caractère, le scénario.

    Jérémie Moreau joue habilement du contraste. Entre rêves et monde à l’agonie. Entre noirceur du scénario et graphisme et tout en couleurs.
    Un conte philosophique qui suscite les réflexions.

    https://commelaplume.blogspot.com/

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    Couverture du livre « Max Winson ; intégrale » de Jérémie Moreau aux éditions Delcourt

    De Fil en Bulles sur Max Winson ; intégrale de Jérémie Moreau

    Max est LA vedette.
    Joueur de tennis idolâtré de tous, il n'a jamais perdu un match. Géant naïf et doux aux allures de poète lunaire, il roule pourtant sur ses adversaires avec la rigueur d'un métronome.
    Et la rigueur, il connaît ça Max.
    Depuis son plus jeune âge il est une véritable machine...
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    Max est LA vedette.
    Joueur de tennis idolâtré de tous, il n'a jamais perdu un match. Géant naïf et doux aux allures de poète lunaire, il roule pourtant sur ses adversaires avec la rigueur d'un métronome.
    Et la rigueur, il connaît ça Max.
    Depuis son plus jeune âge il est une véritable machine à titres tennistiques, sur-entraîné par un père tyrannique qui ne voit en lui qu'une machine perfectible.
    Mais l'interview impromptue d'une jeune journaliste qui n'a pas froid aux yeux ouvre une porte dans l'esprit de Max qui ne s'était jamais posé de question : faut-il du courage pour perdre ?

    Peu adepte du thème sportif, on m'a évoqué cet album de Jérémie Moreau il y a peu.
    Fan du monsieur et de tennis, pas de raison d'hésiter !
    Et c'est le service gagnant ! Quel album !
    Enfin, quels albums plutôt, puisque c'est ici en intégrale que se présente le dyptique d'origine.
    Deux parties, deux rythmes pour ce match en deux sets ou on accompagne ce candide à tête d'étoile, véritable machine à gagner, croulant sous la pression, le devoir, la tyrannie et l'obsession de son entourage (qui se résume somme toute à la planète entière, rien que ça) pris au dépourvu et mis face à une réflexion dont on l'avait toujours tenu écarté.

    Et puis le set de la libération, avec des jeux plus tendus, ou l'homme se cherche, se révèle, flirte avec les lignes de sa propre vie pour y trouver un sens et s'accomplir enfin, libéré du poids d'une vie qu'on ne lui a pas laissé le choix de vivre.
    Elle est forte cette histoire !
    Il est fort ce Jérémie Moreau !!
    Nous emmener dans les traces de la réussite pesante pour désapprendre à gagner, ou apprendre à perdre pour trouver le bonheur et l'équilibre. Faire ses propres choix, faire abstraction de la compétition à tout prix pour redécouvrir l'essence même d'un simple mot. Jouer.

    Graphiquement assez inhabituel dans ses œuvres, ce dyptique est poignant dans son noir et blanc, presque brusque parfois, mais ou la poésie et la philosophie habituelles de l'auteur ne manque à aucune page.
    Splendide découverte !

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    Couverture du livre « Les Pizzlys » de Jérémie Moreau aux éditions Delcourt

    ziggy sur Les Pizzlys de Jérémie Moreau

    Depuis le décès de sa mère quatre ans auparavant, Nathan a abandonné ses études afin de s’occuper de sa sœur Zoé et de son petit frère Etienne. Pour cela , il enchaine nuit et jour des courses Uber, les yeux toujours rivés sur à son GPS, si bien que lorsque ce dernier tombe en panne il se trouve...
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    Depuis le décès de sa mère quatre ans auparavant, Nathan a abandonné ses études afin de s’occuper de sa sœur Zoé et de son petit frère Etienne. Pour cela , il enchaine nuit et jour des courses Uber, les yeux toujours rivés sur à son GPS, si bien que lorsque ce dernier tombe en panne il se trouve désorienté et lors d’une course, il a un accident qui détruit sa voiture encore sous le coup d’un crédit, il se sent submergé face à l’adversité. Annie sa dernière cliente leur propose alors à tous les trois de tout quitter pour venir habiter chez elle, dans sa cabane en Alaska, au plus proche de la nature. Nathan qui n’en peut plus de l’absence de sens de sa vie citadine où il peine à s’épanouir, pris dans l’étau économique du système capitalistique, convainc sa sœur et son frère de tout quitter pour redonner du sens à leur vie. Mais après quarante ans d’absence, Annie qui entend renouer avec ses racines et sa terre natale constate que les animaux ont complètement changé de comportement, impactant leurs pratiques de chasseurs-cueilleurs. Le réchauffement climatique et la fonte des glaces à l’œuvre provoquent des déplacements de populations et bouleversent les écosystèmes. Même les ours ont muté et ont créé une nouvelle race, « les pizzyls » issue du croisement des ours polaires qui, à cause du changement climatique descendent dans les terres et rencontrent les grizzlys. Annie se rend compte que si elle n’a pas changé, ce qui se passe dehors n’est pas ce qu’elle a connu. Elle entreprend alors de transmettre les savoirs et pratiques dont elle a hérité aux trois jeunes gens, afin de leur faire découvrir un autre rapport au vivant.
    Avec cet album engagé, l’auteur va réenchanter le monde, il va réconcilier l’homme moderne, esclave de la technologie, en l’occurrence nos trois jeunes français, avec le « temps du mythe », croyance et sagesse ancestrales des peuples autochtones auxquels appartient Annie ,qui va les guider.
    Le réchauffement climatique tient une bonne place dans ce récit car il provoque la disparition du mode de vie du peuple autochtone Gwich’in de l’est de l’Alaska, également rongé par la pauvreté dans laquelle les Etats Unis et le canada les ont plongé. L’alcool, la drogue, l’ absence de travail, l’inaccessibilité des universités et l’acculturation progressive, quand elle n’est pas forcée, en plus des enlèvements d’enfants autochtones et de leur replacement dans des foyers extérieurs à leur culture dès le plus jeune âge, tout cela menace l’existence-même de ce peuple.
    La gravité de ces sujets, bien qu’essentielle, est toutefois contrebalancée par l’espoir que porte la jeune génération notamment avec Genee, la fille de Mike qui est le voisin d’Annie et dont la maison est l’une des dernières du village à être habitée. Elle possède un lien spirituel fort avec la forêt et la nature qui l’entoure. Elle rêve d’un monde meilleur ,écarte tout fatalisme et montre à Zoé la beauté du monde à venir.

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    Couverture du livre « Les Pizzlys » de Jérémie Moreau aux éditions Delcourt

    Catherine L sur Les Pizzlys de Jérémie Moreau

    Aujourd’hui, une bande dessinée, pour changer ! Ou plutôt un beau roman graphique, qui sort des sentiers battus. C’est l’émission Book club sur France Culture qui m’a donné envie de le lire. Alors, le titre tout d’abord ? Vous aimeriez savoir ce que sont ces pizzlys, et s’ils existent… Hum,...
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    Aujourd’hui, une bande dessinée, pour changer ! Ou plutôt un beau roman graphique, qui sort des sentiers battus. C’est l’émission Book club sur France Culture qui m’a donné envie de le lire. Alors, le titre tout d’abord ? Vous aimeriez savoir ce que sont ces pizzlys, et s’ils existent… Hum, j’hésite à vous en dire trop.
    Voici l’histoire : Nathan, jeune chauffeur Uber, est au bord du burn-out avec ses longues journées passées au volant, suivies de courts moments passés avec sa petite sœur et son petit frère qu’il élève seul. Des événements imprévus l’obligent à prendre une décision brusque et radicale, celle d’accepter une drôle d’invitation à aller passer quelque temps en Alaska avec ses frère et sœur.
    Annie a passé quarante ans à Paris et retrouve, avec ce jeune trio d’invités, son Alaska natale, et les traditions qu’elle n’avait pas oubliées. Les deux enfants, Zoé et Étienne, n’imaginaient même pas le mode de vie auquel Annie les convie, sans connexion, au plus proche de la nature.

    « Des fois, j’imagine un monde où toute l’intelligence des scientifiques des villes serait mise au service de la vie dans la forêt.»
    Les thèmes de cette très belle histoire sont la reconnexion avec la nature, le changement climatique, la nécessaire adaptation à ce changement. Les croyances des chasseurs-cueilleurs athapascans ajoutent un aspect légèrement fantastique à une histoire sinon assez réaliste, notamment à propos du climat et des fléaux qui frappent les peuples autochtones.
    Avec un graphisme original, des couleurs vives et quasiment fluorescentes, des couleurs d’aurores boréales qui envahissent l’image, ce sujet prend une dimension tout à fait intéressante. Seul le dessin des visages ne m’a pas trop plu, ils sont un peu impassibles. Et les pizzlys alors ? Ils sont le résultat d’un croisement entre les ours polaires et les grizzlys, croisement bien réel, rien d’imaginaire dans ces animaux, et leur présence en Alaska est avérée. Étonnant, non ?