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Jennifer Lesieur

Jennifer Lesieur
Jennifer Lesieur est née en 1978. Elle est l'auteur de la première biographie française de Jack London (Tallandier, Goncourt de la biographie, 2008).

Avis sur cet auteur (1)

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    Couverture du livre « Rose Valland, l'espionne à l'oeuvre » de Jennifer Lesieur aux éditions Robert Laffont

    Aa67 sur Rose Valland, l'espionne à l'oeuvre de Jennifer Lesieur

    Instinct, organisation et efficacité, peu de personnages historiques peuvent rivaliser avec les qualités de Rose Valland.

    Jennifer Lesieur a réussi un double coup : celui de l’enquête de vie de Rose Valland en parallèle du parcours des oeuvres spoliées pendant la Seconde Guerre Mondiale. Qui...
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    Instinct, organisation et efficacité, peu de personnages historiques peuvent rivaliser avec les qualités de Rose Valland.

    Jennifer Lesieur a réussi un double coup : celui de l’enquête de vie de Rose Valland en parallèle du parcours des oeuvres spoliées pendant la Seconde Guerre Mondiale. Qui dit mieux ? Peu d’auteurs réussissent à nous transmettre autant d’informations sous la forme d’un roman d’enquête (si la dénomination m’est permise). Sans m’ennuyer une seule seconde durant la lecture des 230 pages, j’ai non seulement appris l’essentiel concernant les spoliations des différentes oeuvres d’art, mais aussi le parcours de celles-ci ainsi que leurs différents modes de restitution. Le tout orchestré avec poigne par Rosa-Antonia Valland dite Rose.

    L’autrice a été épaulée par Emmanuelle Polack, spécialiste des spoliations artistiques. Leur collaboration nous garanti, à nous les lecteurs, l’authenticité historique de ce fait dont on parle un peu plus depuis qu’en 1995, Jacques Chirac, lors de la commémoration de la rafle du Vél’ d’Hiv, a admis officiellement la responsabilité du gouvernement de Vichy dans la déportation des Juifs de France.
    Récemment, en janvier 2023, un vote au Parlement d’une loi-cadre sur les restitutions, a en quelque sorte bouclé une page d’histoire, celle qui depuis plus de 75 ans méritait une reconnaissance.

    Les grandes lignes du livre débutent par l’arrivée au Musée du Jeu de Paume à Paris de 400 caisses bourrées de toiles de maîtres, de sculptures, de meubles, de tapis, de tapisseries et d’objets précieux ; le tout sous les yeux d’une discrète jeune femme de 42 ans -Rose est née le 1er novembre 1898- diplômée à la fois par l’Ecole Normale de Grenoble à 16 ans mais aussi les Beaux-Arts de Lyon.
    A une époque où « l’on préférait une femme éduquée à une femme instruite », Rose a écouté son coeur et fort heureusement d’ailleurs, puisque cette passion portera ses fruits lorsque musées et familles spoliées pourront revoir leurs merveilleux objets. En 1949 on suivra le rapatriement de 61 233 objets culturels : 45 441 seront rendus.
    Rose Valland mérite largement qu’on ait créé une association à son nom et des livres tels que celui-ci.

    Jennifer Lesieur note en passant que « le rôle de la Dame du Jeu de Paume avait été minimisé » et que sa participation « a été subtilement gommée dans l’histoire inachevée des restitutions des biens culturels des victimes des pillages et des spoliations ».

    En parallèle du parcours de vie de Rose, l’autrice situe précisément l’Histoire avec un grand H. Entre Anschluss et fausses promesses de paix, évacuation des tableaux pendant la guerre en Espagne, virées du Reichsmarschall Goering à Paris au moment de l’armistice, folie des grandeurs d’Hitler qui prévoit Sa ville natale Linz comme allant devenir La plus grande ville culturelle, ou encore les oeuvres de Modigliani, Picasso, Chagall évacuées vers Chambord, nous suivons facilement le pan historique présenté par l’autrice. En fin de livre elle partage une généreuse liste de ses sources afin que nous puissions pousser davantage nos connaissances, si affinités.

    En refermant le livre je me suis promis de lire une des biographies écrites par Jennifer Lesieur, celle d’Alexandra David-Néel, par exemple.