Une plume vive, des héros imparfaits et une jolie critique de notre société
Très beau roman
Superbe.
A travers la triste condition des femmes en Inde et au Sri Lanka et plus particulièrement des cueilleuses de thé, une magnifique histoire sur une femme indienne qui cherche son émancipation.
On suit avant tout l’histoire de Shemlaheila. Après le décès de sa mère, qui faisait le « nécessaire » pour protéger sa fille, Shemla est de nouveau dans la ligne de mire du surveillant de la plantation. Shemla voit plus loin, elle ne veut pas de cette vie soumise sous le joug des hommes et de leurs désirs bestiaux. Elle rêve d’ouvrir une boutique en Inde mais pour cela elle doit suivre une formation commerciale en Angleterre. A force de persévérance elle parvient à partir à Londres.
L’histoire de 2 autres femmes sont aussi contées : celle de la pauvre Pokonaruya mariée à un véritable obsédé, le surveillant de la plantation de thé où travaille Shemlaheila. S’il s’est marié avec elle c’est parce qu’elle avait une bonne dot mais il refuse qu’elle ait un enfant car il craint qu’il ne soit aussi laid qu’elle. Traitée comme une esclave par sa belle mère et battue par lui, la malheureuse subit en courbant le dos redoutant la honte d’être répudiée voire tuée.
On suit aussi l’histoire de la petite Mohanty, 12 ans qui commence à travailler dans les plantations de thé et où elle aussi est particulièrement en danger à cause du surveillant, le mari de Pokonaruya, qui la trouve très à son goût... Mohanty rêve de devenir médecin et n’a qu’une envie, suivre les traces de Shemla en Angleterre qui lui a promis de revenir la chercher un jour.
Je me suis vraiment régalée avec cette belle histoire émouvante dont j’ai tout aimé, les personnages attachants, leur relation et puis la fin (particulièrement la confrontation finale…).
Je ne regarderai plus jamais les publicités pour les pays asiatiques où figurent des cueilleuses de thé !
Un roman d'apprentissage qui narre l' émancipation d'une jeune fille. Une leçon de courage que le récit de cette fuite des plantations de thé où sévissent les contremaitres et les hommes. Une dénonciation de la condition de la femme au Sri Lanka et dasn ces contrées,et une dénonciation des conditions de vie et de l'exploitation des immigrés.
Ce parcours de vie et cette intégration est permise grâce à une suite de rencontres avec des gens qui vont aider l'héroïne. L'histoire d'une transformation : cette jeune fille va devenir une forte forte, décidée et déterminée qui va à son tour aider une jeune fille. Une bien jolie histoire
Quel beau roman que Cueilleuse de thé !
Nous rencontrons Shemlaheila, cueilleuse de thé dans une plantation Sri-Lankaise. A la mort de sa mère, elle n’a plus qu’une idée en tête, quitter l’Inde pour l’Angleterre et s’instruire afin de ne plus jamais travailler dans une plantation de thé.
Cueilleuse de thé est émouvant, passionnant, instructif. J’ai succombé à ce roman tout simplement. Le personnage de Shemlaheila est superbe. C’est une jeune femme extrêmement combattive et déterminée qui décide de sa vie comme elle l’entend. Tout au long du roman, on sent qu’un traumatisme a forgé son caractère et j’ai été émue lorsque l’on apprend ce qui lui est arrivé, bien que le doute se soit immiscé au fur et à mesure de l’histoire. L’apprendre de sa bouche prend une toute autre ampleur, à plus forte raison lorsque l’on sait comme elle intériorise tout ce qui pourrait la rendre fragile aux yeux des autres. Par ailleurs, une certaine distance est mise entre Shemlaheila et les autres, entre elle et le lecteur, en raison de son incroyable opiniâtreté et si cela a pu me troubler par moment, je garde une image admirable de cette jeune femme brave et fière.
Outre ce personnage singulier, tout le contexte géographique m’a séduite. J’aime les romans qui se déroulent en Angleterre, mais j’aime encore plus lorsqu’une partie prend place dans un pays dont je ne connais que peu de choses si ce n’est rien. L’Inde et le Sri-Lanka en l’occurrence. J’avais pu entrapercevoir un point de vue de cette région du monde avec des romans comme L’ïle aux papillons de Corina Bomann entre autres, et Cueilleuse de thé a pu m’en apporter une autre, encore plus précise. On en apprend notamment sur la vie des cueilleuses de thé qui est absolument scandaleuse et j’aime autant vous prévenir, en lisant ce roman, l’indignation ne vous quittera pas d’une semelle. On en apprend plus sur le fonctionnement des plantations avec ces fameuses cueilleuses donc, les kanganis (les contremaitres) et surtout, la puissance des hommes pour qui les femmes ne sont que des choses destinées à assouvir leurs pulsions sexuelles et colériques. En tant que femme, certains passages m’ont profondément choquée et ulcérée, il est tout simplement impossible de ne pas s’indigner devant ce que subissent toutes les femmes du roman.
J’ai apprécié tout le parallélisme que Jeanne-Marie Sauvage-Avit met en place entre l’Angleterre et l’Inde, notamment à propos de l’exploitation par l’intermédiaire de Shemlaheila. On se rend compte, de manière encore plus frappante et palpable qu’à l’accoutumée, que les immigrés exploités dans leurs pays d’origine, ne trouvent parfois qu’un ersatz de liberté dans les pays d’accueil où ils se réfugient. En effet, ils se retrouvent bien souvent tout aussi exploités qu’auparavant, la différence étant que cette exploitation se déroule de manière hypocrite et pernicieuse, sous couvert de « bonnes manières ».
En définitive, Cueilleuse de thé est un roman qui procure émotions multiples et réflexions. Jeanne-Marie Sauvage-Avit nous insuffle son savoir par l’intermédiaire d’un personnage féminin valeureux, Shemlaheila. A découvrir sans hésiter !
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