Tracy Chevalier déplace les éléments de la tragédie de Shakespeare dans la cour de récréation d’une école primaire...
Des nouvelles aux symboliques puissantes, accompagnées d'une ironie sartrienne agréable.
Les Mouches est une réécriture du mythe d'Electre, mais cette fois-ci centré sur Oreste où il incarne la liberté, l'absence de remords, et non la culpabilité, le remords, la mauvaise foi d'Electre.
Dans cette pièce, la ville d'Argos a plongé ses habitants dans un sentiment de peur depuis que Agamemnon a été assassiné par le nouvel amant de Clytemnestre, Egisthe. Électre, quant à elle, réduite en esclavage tente de se révolter par de petits actes de rébellion, de provocation.
Oreste étant le fils d'Agamemnon, décide de revenir à Argos venger son père. Il est soutenu (poussé même au départ) par sa soeur dans ce dessein jusqu'au meurtre ; là, l'un assumera son meurtre alors que l'autre se repentira, envahit par les remords.
Et les mouches dans tout ça ? Les mouches représentent les remords que peuvent ressentir les Hommes, qui les emprisonnent dans leur liberté de penser et d'agir. Elles sont le fait de Dieu, incarné ici par Jupiter. Il obtiendra finalement le repentir d'Électre, mais pas celui d'Oreste qui quitte Argos, libérant ses nouveaux sujets de leurs remords et des mouches.
Alors que l'acte Premier pose la situation et les personnages – que j'ai moyennement apprécié, l'acte deux m'a emporté dans des réflexions autour de la liberté et de l'emprise des puissants, et l'acte trois aborde le sujet cher à Sartre : l'existentialisme ; L'homme se définit selon Sartre de soi-même et il n'a pas d'excuse pour ses fautes.
La liberté, la vraie liberté fait peur car il n'y a pas de règles. L'Homme n'est alors vraiment libre qu'à partir du moment où il ne dépend de personne et n'a pas peur de se retrouver face à lui-même mais pouvons-nous vivre ensemble avec tant de liberté individuelle ?
Sartre aborde autrement ce mythe mais pour dénoncer les mêmes agissements sous l'Occupation et surtout faire réfléchir les Hommes sur la nécessité de l'introspection et du pouvoir qu'à chaque homme sur lui même. Chaque homme a la possibilité selon ses choix de devenir un héros ou un lâche. Il ne naît pas ainsi mais le devient.
J'avais adoré la pièce de Giraudoux qui était très bien construite avec les codes de la tragédie grecque, des personnages très forts, des allégories subtiles à la période de l'occupation, et beaucoup d'humour que l'on ne retrouve pas chez Sartre.
"La Nausée" Je l'ai reçu deux fois a Noel, et l'ai lu deux fois, car mieux vaut avoir deux fois la Nausée qu'une, surtout quand il s'agit de baigner dans l'ivresse existentialiste Sartrienne. Ce livre présenté comme le journal d'Antoine Roquentin est un véritable voyage dans les méandres de l'existence humaine et d'une forme de "durée" vécue au sens Bergsonien du terme. Car tout au long de l'ouvrage nous sommes plongés dans le vécu de Roquentin, nous sommes plongés dans sa tête, ses observations sur le monde, ses rapports au monde, ses questionnements, ses angoisses. Les grands thèmes de "'L'Etre et le Néant" y sont déjà massivement présent: L'autre, le pour soi et l'en soi, la morale de la responsabilité Sartrienne. Si comme Antoine Roquentin nous avons la Nausée de l'existence c'est bien plus a travers le personnage de l'Autodidacte que nous percevons les conséquences de nos libres choix. Roquentin n'étant au final que l'observateur lointain du drame existentiel qui se profil et se révèle a la fin de l'ouvrage.
Relu parce que conseillé par mes cours, j' ai redécouvert avec bonheur ce livre. Sartre se met à nu et évoque comment, au travers des mots, il a découvert l' existence.
" Ce que j' aime en ma folie, c' est qu' elle m' a protégé, du premier jour, contre les séductions de " l' élite " : jamais je ne me suis cru l' heureux propriétaire d' un " talent " : ma seule affaire était de me sauver- rien dans les mains, rien dans les poches- par le travail et la foi. Du coup ma pure option ne m' élevait au-dessus de personne : sans équipement, sans outillage je me suis mis tout entier à l' oeuvre pour me sauver tout entier. Si je range l' impossible Salut au magasin des accessoires, que reste-t-il ? Tout un homme, fait de tous les hommes et qui les vaut tous et que vaut n' importe qui.
Il n'y a pas encore de discussion sur cet auteur
Soyez le premier à en lancer une !
Tracy Chevalier déplace les éléments de la tragédie de Shakespeare dans la cour de récréation d’une école primaire...
7 superbes films et autant de livres qui feront votre bonheur...
Tove Jansson dresse le portrait de femmes indépendantes, libérées par leur amour...
L’écrivain retrace son incroyable parcours, un modèle d'engagement et de partage