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Jean-Francois Roseau

Jean-Francois Roseau
Jean-François Roseau est né à Paris en 1989. Auteur de plusieurs romans salués par la critique dont La Chute d'Icare (Fallois, 2018) et La Jeune Fille au chevreau (Fallois, 2020), il vit et travaille à Vienne, en Autriche. Les Rêveries de Barbey constituent son cinquième ouvrage.

Avis sur cet auteur (2)

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    Couverture du livre « La jeune fille au chevreau » de Jean-Francois Roseau aux éditions Fallois

    Squirelito sur La jeune fille au chevreau de Jean-Francois Roseau

    Deuxième guerre mondiale. Comme un adolescent d’autrefois, un jeune inconnu surnommé le petit Pygmalion hante à Nîmes Les Jardins de la Fontaine pour venir saluer une statue, celle d’une Jeune fille au chevreau ; une beauté de pierre qui ne laisse pas de marbre le jeune garçon prenant un doux...
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    Deuxième guerre mondiale. Comme un adolescent d’autrefois, un jeune inconnu surnommé le petit Pygmalion hante à Nîmes Les Jardins de la Fontaine pour venir saluer une statue, celle d’une Jeune fille au chevreau ; une beauté de pierre qui ne laisse pas de marbre le jeune garçon prenant un doux plaisir à caresser les courbes presque impudiques de la jeune fille tout de blanc vêtue dans sa nudité parfaite. Jusqu’au jour où la métamorphose se produit, la statue devient femme à la terrasse d’un café. Elle a vieilli mais son charme et sa beauté sont intacts. Tout laisse prévoir le commencement d’une histoire d’art et d’amour dans une transmigration de l’âme d’Ovide.

    Mais la deuxième guerre mondiale pilonne l’Europe arrachant l’humanité des humains et la belle histoire va se terminer en tragédie. Pendant que l’armée nazie mais à feu et à sang les territoires conquis et déportent vers l’extermination, la Résistance s’organise. D’un autre côté, les milices et la collaboration jouent la danse macabre. Atmosphère délétère qui s’abat sur la France où tout s’entrecroise, notamment dans une ville de province où tous se connaissent pour le meilleur ou pour le pire. Le petit Pygmalion amoureux de sa belle va se fondre dans les milieux de l’ennemi avec la bénédiction de sa mère qui discrètement renseigne la Résistance.

    D’une plume scripturale, Jean-François Roseau brosse une éducation sentimentale dans les méandres sanglants de la guerre et de l’épuration à partir de faits réels. Madame Polge, Marcelle de son prénom, a existé. Voisine du sculpteur Marcel Courbier sa statue a orné l’une des allées des Jardins de la Fontaine à Nîmes avant d’être détruite à la fin de la guerre. Elégante, belle, séductrice, une fontaine de Jouvence semblait lui verser sur ses épaules une jeunesse éternelle. Lors des sombres heures de l’épuration, la vindicte populaire se souviendra de l’affront et la jalousie produira ses effets les plus dévastateurs, les femmes montant en première ligne. Suivis par les résistants de dernière heure et probablement quelques hommes jadis éconduits… Certes, Madame M. avait noué des relations intimes avec l’occupant allemand mais elle en profitait pour sauver des résistants et autres opposants à l’envahisseur. Pour paraphraser Arletty, son cul était international mais son cœur restait français. Seuls les éléments (faibles) à charge seront retenus : de la tonte publique elle sera condamnée à mort.

    Les Nazis avaient fait atrocement souffrir les Français, certains Français prenaient la relève. Pendant ce temps-là, de hauts collaborateurs s’enfuyaient en toute impunité… Une frange de l’histoire française trop souvent occultée que l’écrivain retrace par la voix d’un roman aussi tragique qu’admirable.

    Blog Le domaine de Squirelito => https://squirelito.blogspot.com/2020/11/une-noisette-un-livre-la-jeune-fille-au.html

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    Couverture du livre « Une comédie à la française » de Jean-Francois Roseau aux éditions Fallois

    PrestaPlume sur Une comédie à la française de Jean-Francois Roseau

    Avec Une comédie à la Française, Jean-François Roseau trempe sa plume satirique dans la noirceur des intrigues de la République. Ce roman, qui résonne des échos véridiques de l’actualité, palpite au diapason de l’assouvissement de l’ambition et de la course au pouvoir, quel qu’en fut le prix à...
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    Avec Une comédie à la Française, Jean-François Roseau trempe sa plume satirique dans la noirceur des intrigues de la République. Ce roman, qui résonne des échos véridiques de l’actualité, palpite au diapason de l’assouvissement de l’ambition et de la course au pouvoir, quel qu’en fut le prix à payer. Dans la lignée du “roman vrai” de son précédent livre “La chute d’Icare”, ce jeune auteur nous plonge dans les coulisses d’un parti politique aux allures du Front National rebaptisé Parti National (PN), à la veille des élections présidentielles de 2017. On se régale du coup pendable que le héros joue en s’infiltrant dans le mouvement nationaliste pour mieux démasquer la bête. Puis, d’intrigues en hypocrisies, on s’insurge contre cet imposteur héroïque qui en vient à ravaler son âme sous les dorures du pouvoir, trompant l’ennui aussi allégrement que ses convictions.

    Raphaël Dorval démissionne de son emploi dans une banque d’affaires américaine. Passé l’excitation du gain, il a fait le compte d’une vie sans attrait, vide de sens et de désirs. Il n’aime pas l’homme qu’il est devenu. Alors il veut changer, s’investir, être utile à son pays. Un ami écrivain lance l’idée d’introduire les rangs du PN pour ébranler dans ses fondations le parti de l’extrême droite française, le miner de l’intérieur en discréditant les piliers pour mieux en dénoncer les dérives. Cependant, l’opération infiltration-espionnage-divulgation sous le masque vengeur/sauveteur va dévier de sa trajectoire. Le jeune militant PN dans le Gard monte si vite les échelons dans le parti, à force de roueries et de duplicité, qu’il devient le très proche collaborateur d’un sénateur dont il va précipiter la chute. Comme le vide n’aspire qu’à être rempli, Raphaël va se couler dans le costume si convoité du pouvoir avec une facilité déconcertante, sans s’encombrer de bonne ou de mauvaise conscience. Il file imperturbable le parfait amour avec l’irrémédiable contamination du pouvoir.

    Une comédie à la Française est une fresque exemplaire du bien qui courbe l’échine devant le mal, des intentions louables qui se désagrègent en désaveux rationnels, mais aussi un bestiaire d’envieux, d’opportunistes, de carriéristes, de revanchards, de délateurs qui hantent l’antichambre de la toute puissance. Ce roman se découvre en double lecture, où réalité et fiction se tutoient avec finesse. Si tous les personnages évoluent avec des noms d’emprunt, leur véritable figure politique se décalque par couche d’impressions, à coups de traits nerveux et intraitables de leurs actions. Avec une plume acérée au vitriol, Jean-François Roseau accomplit un numéro de prestidigitateur qui prend l’option du faux pour raconter le vrai et démonte les combines des partis avec le cynisme guilleret d’un anti-héros assumé. Ce pamphlet aux accents fictionnels touche au but, plus vite et de manière plus ludique qu’un essai : dénoncer le pire en l’incarnant et imaginer les dessous du réel en l’observant.

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