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Jean Echenoz

Jean Echenoz
Jean Echenoz est né à Orange en 1947. Il a obtenu le prix Médicis en 1983 pour Cherokee et le prix Goncourt en 1999 pour Je m'en vais.

Vidéos relatives à l'auteur

Articles en lien avec Jean Echenoz (5)

Avis sur cet auteur (120)

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    Couverture du livre « Un an » de Jean Echenoz aux éditions Minuit

    Laurelyn13 sur Un an de Jean Echenoz

    J'ai beaucoup apprécié ce livre très court d'une réalité bien mystérieuse
    Un an dans une vie ou tout bascule...un engrenage infernal

    J'ai beaucoup apprécié ce livre très court d'une réalité bien mystérieuse
    Un an dans une vie ou tout bascule...un engrenage infernal

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    Couverture du livre « Je m'en vais » de Jean Echenoz aux éditions Minuit

    sylvie adam sur Je m'en vais de Jean Echenoz

    Ferrer, marchand d'art, quitte sa femme. Son associé vient de lui annoncer une superbe affaire : des antiquités nordiques à récupérer. Un véritable trésor. Pour cela, Ferrer doit partir au pôle nord pour retrouver ce bateau naufragé 50 ans plus tôt, au milieu de la banquise. le voyage se déroule...
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    Ferrer, marchand d'art, quitte sa femme. Son associé vient de lui annoncer une superbe affaire : des antiquités nordiques à récupérer. Un véritable trésor. Pour cela, Ferrer doit partir au pôle nord pour retrouver ce bateau naufragé 50 ans plus tôt, au milieu de la banquise. le voyage se déroule plutôt bien mais le retour est plus difficile. Ferrer n'a pas pris de précautions et se fait cambrioler. Les affaires ne sont pas au beau fixe. de plus, son coeur le lâche. Son amour pour les femmes (il a tendance à multiplier les aventures) et les changements de température auxquels il a été exposé ne l'ont pas aidé. Et un chapitre sur deux, on suit aussi les péripéties de celui qui va tenter de le duper en lui volant son bien.
    C'est un humour très particulier que j'ai adoré. Tout paraît banal, comme le fait qu'il gagne la valeur de deux châteaux de la Loire mais aussi qu'il perd le tout du jour au lendemain. On est dans l'absurde le plus total. le vocabulaire est recherché. On ne s'ennuie pas. Alors on aime ou on n'aime pas mais ça valait bien un Goncourt.

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    Couverture du livre « Jérôme Lindon » de Jean Echenoz aux éditions Minuit

    Dominique Jouanne sur Jérôme Lindon de Jean Echenoz

    Brillantissime Jean Echenoz face au monde de l’édition.

    Tout en dévoilant un pan autobiographique professionnel intéressant, le célèbre écrivain des Éditions de Minuit nous fait découvrir son éditeur charismatique.

    J’ai adoré.

    Brillantissime Jean Echenoz face au monde de l’édition.

    Tout en dévoilant un pan autobiographique professionnel intéressant, le célèbre écrivain des Éditions de Minuit nous fait découvrir son éditeur charismatique.

    J’ai adoré.

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    Couverture du livre « Courir » de Jean Echenoz aux éditions Minuit

    Les Lectures de Cannetille sur Courir de Jean Echenoz

    Lorsque les Allemands envahissent la Moravie, Emile a dix-sept ans et, tout en poursuivant ses études de chimie, travaille comme ouvrier dans les poussières et la puanteur de l’usine Bata à Zlin. Lui que le sport rebute doit participer à la course à pied annuelle organisée à des fins...
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    Lorsque les Allemands envahissent la Moravie, Emile a dix-sept ans et, tout en poursuivant ses études de chimie, travaille comme ouvrier dans les poussières et la puanteur de l’usine Bata à Zlin. Lui que le sport rebute doit participer à la course à pied annuelle organisée à des fins promotionnelles par son entreprise, puis, propagande nationale-socialiste oblige, au cross-country de la Wehrmacht. Il est le premier surpris d’y prendre un certain plaisir, mais, surtout, de se classer sans effort en tête des coureurs. Il décide de s’entraîner, commence à gagner ses premières courses nationales et, la guerre finie, s’attaque à des compétitions mondiales où, dans un style chaotique totalement atypique, il se montre bientôt invincible, accumulant les titres et faisant tomber les records mondiaux toutes distances confondues : Zatopek est devenu le nom le plus célèbre de l’histoire de l’athlétisme.

    Mais le rideau de fer s’abat sur l’Europe de l’Est, enfermant la Tchécoslovaquie et son illustre athlète dans l’hermétique périmètre soviétique. Lorsque, exceptionnellement, il est autorisé à en sortir, c’est sous l’étroit contrôle d’officiels qui lui dictent mots et gestes, tout en usant de ses exploits inégalés et de son aura héroïque à des fins de propagande. Il flirte encore quelque temps avec les sommets, avant de commencer à raccrocher. Son soutien au Printemps de Prague précipite sa disgrâce. Envoyé comme manutentionnaire dans la terrible mine d’uranium de Jachymov où s’abrège la vie des opposants politiques, le grand Zatopek redevenu minuscule Emile sera autorisé à finir éboueur à Prague, avant, trop visible encore puisqu’on le reconnaît dans la rue, de se retrouver relégué obscur archiviste.

    Cette boucle de vie, partie de rien et revenue à rien après avoir tutoyé les sommets, inspire ici à Jean Echenoz, non pas un simple récit d’inspiration biographique, mais une œuvre originale et romanesque qui, effaçant dates et chiffres, s’attache à transformer en abstraction le personnage historique ressuscité par le travail de documentation. Cet homme ordinaire qui n’a « l’air de rien », mais qui, toujours « l’air de rien », se montre capable de tout, l’écrivain l’appelle simplement Emile, avec un e ajouté qui parfait le concept générique. Son patronyme n’apparaît dans le récit que tardivement, lorsque « ce nom de Zatopek qui n’était rien, qui n’était rien qu’un drôle de nom, se met à claquer universellement » et que cela lui fait tout drôle de le voir imprimé dans les journaux, tel une « nouvelle identité publique » que la foule scande « sur tous les tons, comme pour l’en informer » et que la propagande lui vole avant de tenter de le détruire.

    Sans esbroufe mais en y jetant toutes ses forces, de son pas bizarre qui le fait ressembler à « une mécanique détraquée, disloquée », ne faisant « rien comme les autres » au point d’avoir l’air de faire « n’importe quoi », l’Emile du récit n’en trace pas moins sa route, fort d’une liberté d’être lui-même que rien ni personne ne parvient jamais à lui enlever. Débarrassé de toute idéalisation héroïque, il devient une figure forte et symbolique que l’on accompagne conquis par le regard distancié et le ton délicieusement léger et ironique d’un texte qui boucle la boucle comme le coureur ses tours de piste et l’existence son tour de roue. Coup de coeur.