Deuxième partie de cette liste pleine d'idées de cadeaux pour toutes les envies !
L'espion des Tuileries a été publié en 2018 par les éditions City. L'action se déroule en avril 1792. Les faits et l'ambiance politique qui règne dans Paris sont méthodiquement et clairement exposés. La plume de Jean-Christophe Portes est très agréable à lire, dans un style fluide, au vocabulaire riche et choisi sans être rébarbatif et aux phrases bien tournées. Comme dans les opus précédents, sa maîtrise parfaite de l'art de la mise en scène dans un contexte historique confus et complexe ajoute un vrai plus au récit: "Collot et sa statue s'éloignaient lentement vers l'esplanade, suivis de jeunes femmes en blanc qui brandissaient les chaînes rouillées des forçats injustement condamnés. Certaines prenaient leur rôle avec sérieux, d'autres se moquaient de la foule et provoquaient les hommes à leur passage, imprudentes, le sein à l'air. Et tout cela finissait dans une danse débridée, des spectateurs ivres morts se mêlant aux nymphes pour les toucher et les embrasser, hurlant La Carmagnole." (Page 122)..."Face au palais, la place du Carrousel était noire de monde. On entendait des chants patriotiques, un violon jouait une contredanse au milieu de marchands ambulants, de membres des Cordeliers et de curieux. Mais ce que l'on voyait le plus était le bleu des gardes nationaux passifs, plusieurs milliers d'hommes armés de piques sans doute venus des sections les plus agitées, au nord et à l'est de la ville." (Page 135).
Alors que Victor Dauterive escorte le convoi qui transporte la solde de l'Armée du Nord, un volontaire national est retrouvé mort, le corps encore chaud, abattu dans le dos, pieds nus. Le seul moyen de l'identifier: un billet dans sa poche contenant un message sibyllin.
L'auberge où le convoi fait halte est assaillie par une foule d'hommes et de femmes lançant des pierres et des immondices à travers le portail fermé. La situation est grave: "Victor croisa le regard d'un dragon à ses côtés. Et si ses hommes écoutaient les assaillants? S'ils se mutinaient contre lui? Après tout, ce serait un moyen de sauver leurs vies -ils n'étaient qu'une poignée face à plusieurs centaines de volontaires enragés." (Page 29)...D'autant que la berline est volée. L'attaque n'était-elle qu'une diversion? Si tel est le cas, le plan était habilement conçu.
Qui a profité de l'émeute pour égorger dans son lit le lieutenant Vaquier, gendarme qui commandait le convoi, tandis qu'une putain attirait les deux hommes de garde à la cave? Vaquier était-il leur complice? Dauterive doit absolument retrouver les traîtres qui ont habilement monté le piège. Mais il ne peut plus compter sur l'appui de La Fayette, lui-même la proie d'ennemis qui ont juré sa perte. Et si l'affaire du vol de l'argent des armées n'était qu' une manœuvre dirigée contre lui?
Victor parvient à remonter la piste des voleurs mais la situation se complique lorsqu'il apprend que les voleurs le font passer pour leur complice. Parviendra-t-il, encore une fois, à s'extirper de ce guêpier dans un Paris surchauffé?
Contexte politique: L'auteur montre avec beaucoup de justesse comment les différentes factions se déchaînent afin de prendre ou conserver le pouvoir, sans aucune considération pour le peuple qui, pendant ce temps, continue de vivre dans des conditions souvent effroyables, pour le moins précaires: "Maintenant, tout avait changé: la guerre avait éclaté, avec une issue incertaine, et tous les clubs patriotiques de Paris vomissaient le Général ( La Fayette) et sa Constitution." (Page 40)..."Dumouriez est dévoré par l'ambition...Je suis persuadé qu'il s'est allié aux Girondins et qu'ils veulent me faire tomber. Le jeune homme ne savait trop que penser de ces Girondins, la faction désormais majoritaire au sein du club des Jacobins: Brissot, Roland et son épouse Manon, Condorcet ou Vergniaud...L'hiver dernier, il avait été le témoin de la lutte fratricide entre ces hommes, qui voulaient se lancer dans une croisade patriotique contre les têtes couronnées d'Europe et Roberpierre, leur seul opposant." (Page 43).
Les Cordeliers: avec des mots simples, Jean-Christophe Portes décode les tenants et les aboutissants, parfois bien embrouillés, qui animent les débats politiques: "Cette société fondée par Danton était la tribune des révolutionnaires les plus extrémistes. Certains de ses membres exigeaient même la déchéance de Louis XVI et l'instauration d'une République." (Page 58).
=>J'ai toujours été passionnée par l'histoire, mais j'avoue avoir longtemps négligé cette période si complexe et si confuse de la Révolution avec laquelle, grâce aux romans dédiés à Victor Dauterive, je suis aujourd'hui réconciliée.
Outre la reconstitution du contexte historique et des lieux, Jean-Christophe Portes apporte une touche personnelle au récit en restituant l'ambiance de peur qui régnait dans la capitale au printemps 1792, menacée par les armées prussiennes, avec des mots simples mais parlants: "Des paysans finissaient leur journée au cabaret, des commères regardaient passer la troup
Ce thriller se déroule sous occupation allemande pendant la seconde guerre mondiale. L'intrigue est passionnante et le choix narratif t'alterner le point de vue de deux jeunes sur la situation est captivant.
On s'attache à Mo et Macbeth, deux protagonistes plongés dans une période historique exaltante et dangereuse surtout si - comme eux - on décide de continuer à se battre pour la France.
L'histoire :
Paris, 1942. Lorsque Mo les-Yeux-Bleus, truand notoire et proxénète, patron d'une des boîtes de nuit les plus réputées de Pigalle, rencontre par hasard Oscar Wagner, il n'a d'autre choix que de le tuer. Mais cette disparition semble inquiéter beaucoup de monde, dont les voyous de la Gestapo française. Il apparaît rapidement que Wagner était au centre d'un jeu complexe entre services secrets allemands, Gestapo et même Intelligence Service. Il s'apprêtait à dévoiler un secret qui pourrait changer le cours de la guerre ! Quel est ce secret ? Et qui est vraiment Élisabeth Van der Jagt, la mystérieuse secrétaire de feu Wagner ? Bientôt, ils deviennent la proie d'une terrible chasse à l'homme en pleine Occupation.
Les rebondissements sont nombreux. J'ai particulièrement aimé le décor : la France occupée, les trafics des fournisseurs du bureau d'achats allemand qui ruine l'économie française en payant cash avec les indemnités versées par le gouvernement de Vichy, le recours aux truands par les services de renseignements allemands ( la SD et l'Abwehr), les coulisses des rafles et des emprisonnements ...
Après une importante phase de documentation, l'auteur apporte une vision romanesque à une période complexe où les agents doubles voir triples jouent un rôle majeurs sur l'évolution de la guerre.
Nouvelle série écrite par le très bon et très prolixe Jean-Christophe Portes, auteur de la série historique aux temps de la révolution avec Victor Dauterive et de la contemporaine avec le Groupe du Manoir mené par Colette et Denis Florin.
Cette série qui débute pendant la guerre est finement et richement documentée et met face-à-face des personnes ayant réellement existé dans des situations réelles et des personnages de fiction dont évidemment Lizzie et Mo. Et le tout fonctionne admirablement bien, on reconnaît ceux ayant vraiment vécu, et on peut se prendre même l'envie d'ouvrir une encyclopédie pour vérifier si untel et untel sont inventés ou pas. Ce que j'ai fait. Le roman débute en 1942, les nazis occupent le nord de la France, Pétain et ses sbires sont à Vichy. La pègre française dans sa majorité plonge dans la collaboration, par simple appât du gain, même si certains voyous vont plus loin et intègrent la Gestapo et iront parfois au-devant des demandes de l'occupant. "Parce qu'ils ont bien changé, ces derniers temps. Au début, ils se contentaient de racketter les Youpins ou de fournir en marchandise les bureaux d'achat boches. Mais leurs patrons frisés en veulent plus : ils ont collé un adjoint à Lafont, l'ancien flic marron Bonny, une célébrité d'avant-guerre. Lequel a transformé la racaille de la rue Lauriston en service de police secrète, avec fichiers tenus à jour, bureaux cloisonnés et même fiches de payes." (p.84)
Le contexte, comme toujours chez l'auteur, est formidablement mis en place et décrit, on s'y croit totalement. La grande histoire est truffée de petites histoires. Sans être historien, JC Portes sait la raconter, expliquer certains faits, comme le marché noir à grande échelle mené par les nazis et sous-traité aux voyous français. Bref, il crée une forte toile de fond qui exacerbe les passions et les trahisons.
Et au cœur de cela il y a Mo et Lizzie, pas censés se rencontrer et qui vont vivre une histoire d'attirance-répulsion dans un maelstrom d'aventures très plaisantes à suivre. L'auteur pousse le détail jusqu'à user d'une langue différente pour Lizzie, aristocrate anglaise et Mo, voyou des bas-fonds corso-parisiens. Chacun a ses chapitres, pour Mo, un langage plus familier, parfois argotique. Le tout donne un roman qui s'ouvre et se ferme quasiment sans qu'il soit possible de s'arrêter, le premier d'une série autour des deux héros que je souhaite la plus longue possible tant JC Portes a fait naître l'envie de continuer à suivre leurs aventures.
Le moins que l’on puisse dire c’est que ce roman est ultra documenté, j’en veux pour preuve les dernières pages du livre qui explique certains personnages dans la vraie vie.
J’ai aimé le personnage de Lizzie, jeune anglaise issue de la haute noblesse (elle est cousine du Roi) qui se trouve projetée en plein Paris pendant la guerre.
J’ai eu du mal avec le personnage de Kenneth, son contact et chef, que j’ai trouvé très froid et distant. Le fait qu’il ne fournisse jamais d’explication m’a gêné.
J’ai aimé Kleber, le comptable juif au Byrrh citron.
J’ai découvert le BMA (Bureau des Menées Antinationales : les services secrets de Vichy) et le scandale des Bureaux d’achat, sorte de marché noir officiel.
Mais comme je ne suis pas fan de romans d’espionnages et d’agents retournés à s’en faire craquer les coutures du pantalon, je n’ai sans doute pas apprécié ce roman à sa juste valeur.
L’image que je retiendrai :
Celle de la fosse au fond hérissé de bambous mortels, image que Lizzie perçoit quand Momo-les-yeux-bleus veut lui tendre un piège.
https://alexmotamots.fr/oscar-wagner-a-disparu-jean-christophe-portes/
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