Passionné(e) de lecture ? Inscrivez-vous gratuitement ou connectez-vous pour rejoindre la communauté et bénéficier de toutes les fonctionnalités du site !  

Javier Marias

Javier Marias

La biographie de cet auteur n'est pas encore disponible, connectez-vous pour proposez la vôtre :

/1200

Merci d’utiliser une photo au format portrait en indiquant les copyrights éventuels si elle n’est pas libre de droits.

Nous nous réservons le droit de refuser toute biographie qui contreviendrait aux règles énoncées ci-dessus et à celles du site.

Les textes à caractère commercial ou publicitaire ne sont pas autorisés.

Avis sur cet auteur (17)

  • add_box
    Couverture du livre « Demain dans la bataille pense à moi » de Javier Marias aux éditions Folio

    Les Lectures de Cannetille sur Demain dans la bataille pense à moi de Javier Marias

    « Demain, dans la bataille, pense à moi, et que ton épée tombe émoussée ! Désespère et meurs ! [...] et que, sous le poids du remords, ta lance tombe de tes mains ! Désespère et meurs ! » Nous ne sommes pas au théâtre, lorsque les spectres de ses victimes maudissent le Richard III shakespearien,...
    Voir plus

    « Demain, dans la bataille, pense à moi, et que ton épée tombe émoussée ! Désespère et meurs ! [...] et que, sous le poids du remords, ta lance tombe de tes mains ! Désespère et meurs ! » Nous ne sommes pas au théâtre, lorsque les spectres de ses victimes maudissent le Richard III shakespearien, mais dans la vie de Victor, le narrateur, un homme quelconque qui vit dans l’ombre, à écrire des scénarios morts-nés et à servir de nègre à un autre nègre. Un soir, alors qu’un flirt l’a conduit chez une dénommée Marta en l’absence du mari, avant même que la jeune femme ne devienne son amante, celle-ci – aberrant coup de sort ! – est victime d’un malaise et meurt dans ses bras. Que faire, seul avec le très jeune fils de cette presque maîtresse dans cet appartement inconnu ? L’homme choisit la fuite, mais incapable d’effacer aussi facilement sa conscience, trouve le moyen de revenir chez Marta par le biais de la famille. L’on va alors découvrir les incommensurables conséquences, non pas de ce décès dans lequel il n’est pour rien, mais de ces quelques heures d’escamotage qui auront bel et bien tout changé...

    Dans un style inimitable qui dévide une première fois le fil de pensée du narrateur, lorsqu’il ignore encore les événements parallèles vécus par le mari en voyage d’affaires Outre-Manche, puis lui en fait remâcher les longues phrases-fleuves avec cette fois la connaissance de cet envers du miroir et de sa responsabilité involontaire sur cette partie des faits, l’auteur déplie son histoire pour nous révéler en ses creux des thématiques récurrentes dans son œuvre : le hasard, la fatalité, ces effets papillon inattendus qui scellent notre destin, parfois à notre insu, et, nous faisant « tomber d’un côté ou de l’autre, très vite, » d’une « frontière ténue », nous exposent sans cesse - « il suffit d’un moment d’inattention » - « aux plus grands bouleversements », ceux que nous réservent « le revers du temps, son dos noir » - expression dont il fera le titre d’un autre roman.

    Bien plus observateur que réel acteur de son histoire, Victor, déjà invisible par profession, s‘efface encore lorsqu’il prend la fuite, puis, revenu constater les traces laissées par l’événement qui le taraude, mesure à quel point la vie s’est entre temps jouée de leur ignorance et de leur cécité à tous, les réagençant comme d’insignifiants atomes interagissant à leur insu, en une longue chaîne d’effets non maîtrisables. « Des gens meurent à cause de nous et nous ne le savons pas. » Ce narrateur qui avait déjà tellement conscience de n’être personne, en plus d’être convaincu de l’inéluctable effacement de tout être et de toute chose à mesure du passage du temps et des générations, réalise aussi comme le destin de chacun ne tient jamais qu’à un aléatoire enchevêtrement de fils. Alors, puisque « tant de choses arrivent sans que personne ne s’en rende compte ni ne s’en souvienne », que bientôt « tout est oublié ou prescrit », il lui devient facile de conclure qu'il serait vain de s’appesantir sur les remords et les regrets. Laissons les secrets et leurs ombres disparaître d’eux-mêmes à leur tour : face à l’absurdité du monde, tout cela de toute façon ne pèsera guère…

    Javier Marias, un des plus grands noms de la littérature contemporaine espagnole, signe ici une création magistrale, où mensonge et dissimulation se dissolvent dans les brumes de la fatalité et du hasard.

  • add_box
    Couverture du livre « Tomas Nevinson » de Javier Marias aux éditions Gallimard

    Ricou sur Tomas Nevinson de Javier Marias

    Magnifique roman d'espionnage, nous doutons tout le long du livre avec lui. Je ne voulais pas que ça s'achève.

    Magnifique roman d'espionnage, nous doutons tout le long du livre avec lui. Je ne voulais pas que ça s'achève.

  • add_box
    Couverture du livre « Tomas Nevinson » de Javier Marias aux éditions Gallimard

    Musemania sur Tomas Nevinson de Javier Marias

    Si je devais résumer ce livre en un seul mot, je dirais « talentueux » tout simplement !

    Voilà ma première immersion dans l’univers de Javier Marías et pourtant, je débute par sa dernière œuvre, publiée – en français – quelques mois après son décès dans sa ville natale de Madrid, des suites...
    Voir plus

    Si je devais résumer ce livre en un seul mot, je dirais « talentueux » tout simplement !

    Voilà ma première immersion dans l’univers de Javier Marías et pourtant, je débute par sa dernière œuvre, publiée – en français – quelques mois après son décès dans sa ville natale de Madrid, des suites d’une pneumonie.

    « Tomás Nevinson » est le second tome d’un diptyque consacré à un agent secret, mi-espagnol, mi-britannique du même nom. Ici, c’est la vie de cet agent du MI5 qui est contée par le principal intéressé. Après avoir pris sa « pension », il est recontacté par son ancien supérieur pour une dernière mission un peu spéciale. Il s’agit de retrouver une femme, membre active de l’IRA qui serait impliquée dans plusieurs attentats de l’ETA mais dont personne n’a jamais su mettre de visage. Pour cela, il devra faire la connaissance de trois jeunes femmes dont l’une d’entre elles serait la terroriste.

    Javier Marías, ce n’était pas seulement un écrivain, mais aussi un conteur hors pair. En plus de 700 pages, il parvenait à happer son lecteur dans tout un univers, mêlant des faits réels à de la fiction. Tout semblait tellement cohérent dans ses écrits que le lecteur se perd et se demande où est la frontière avec le réel et finalement, ne raconte-t-il pas un brin de sa propre histoire ?

    C’est le genre de livre qu’on souhaite doucement savourer, tournant pianissimo les pages, sans se presser dans un moment hors du temps. Ce n’est pas le livre qu’on s’empresse de lire en deux temps deux mouvements, au risque de passer à côté de beaucoup de choses.

    Doté d’un style d’écriture tout à fait singulier, Javier Marías offre un très grand roman dans lequel il multiplie les considérables digressions par la voix de son héros. Malgré qu’elles puissent sembler démesurées, leurs pertinences apparaissent ensuite aux lecteurs. Il est évident que l’auteur maniait parfaitement sa plume, par un travail de recherches conséquents en amont. Son talent tend à s’exprimer notamment par l’utilisation du pronom « je » pour les réflexions de son principal protagoniste qui se mue, ensuite, en « il » pour ses actions.

    Le premier tome était paru en 2019 et s’intitulait « Berta Isla » du nom de l’épouse de Tomás Nevinson. Il n’est pas nécessaire de lire les deux tomes dans l’ordre. Mais après avoir découvert « Tomás Nevinson », vous aurez sûrement, tout comme moi, envie de vous plonger dans le second.

    Il est triste à penser que l’Espagne a définitivement perdu l’une de ses plumes majeures du XX-XXIème siècle.

  • add_box
    Couverture du livre « Tomas Nevinson » de Javier Marias aux éditions Gallimard

    Val et ses lectures sur Tomas Nevinson de Javier Marias

    Tomás Nevinson, ancien agent des services secrets du MI5 et MI6, travaille à l’ambassade britannique de Madrid lorsque le 06 janvier 1997, jour de l’Épiphanie, il est contacté par Trupa, son ancien patron, pour une dernière mission : identifier, parmi 3 femmes localisées dans une ville du...
    Voir plus

    Tomás Nevinson, ancien agent des services secrets du MI5 et MI6, travaille à l’ambassade britannique de Madrid lorsque le 06 janvier 1997, jour de l’Épiphanie, il est contacté par Trupa, son ancien patron, pour une dernière mission : identifier, parmi 3 femmes localisées dans une ville du Nord-Ouest de l’Espagne, Maddie Orúe O’Dea, terroriste latente, prêtée jadis par l’IRA à l’ETA, ayant déjà participé aux attentats meurtriers perpétrés à Barcelone et Saragosse 10 ans plus tôt. Tomás devra soit apporter des preuves irréfutables de son implication, soit la supprimer à défaut de la livrer à la justice afin d’anéantir le risque qu’elle reprenne du service.

    Une entrée en matière éblouissante dès les premières pages où le protagoniste expose d’emblée ses dilemmes : Comment un homme élevé à l’ancienne peut-il de tuer une femme ? Peut-on tuer une personne pour ce qu’on pense qu’elle fera, sans être certain qu’elle le fera ?

    Nous oublions presque l’intrigue pourtant captivante de cet ultime roman de Javier Marias tant nous sommes emportés dans les longues phrases qui caractérisent le style de l’auteur. J’ai trouvé trouvé que le suspense était davantage basé sur le voyage introspectif de Tomás que sur l’enquête, car chaque être est une énigme.

    C’est principalement à la première personne que Tomás, devenu Miguel Centurion pour l’occasion, nous confie ses doutes, ses réflexions, ses interrogations, nous embarquant ainsi dans les dédales et la complexité des comportements humains mais sans jamais nous perdre ni poser de jugement.

    727 pages, c’est long me direz-vous, pourtant elles sont nécessaires pour refléter le cheminement des pensées les plus intimes de Centurion/Tomás en prise avec son passé, son expérience, ses doutes et ses limites.

    Les personnages secondaires sont également intéressants dans le sens où leurs profils contribuent merveilleusement à la profondeur des pensées intérieures du protagoniste.

    Vous l’aurez compris, j’ai adoré ce roman éblouissant de Javier Marias dont la prose maîtrisée touche la perfection tout comme la remarquable traduction de Marie-Odile Fortier-Masek.

    Tomás Nevinson fait suite au précédent roman de l’auteur « Berta Isla ». Il n’est cependant pas nécessaire d’avoir lu « Berta Isla » pour lire Tomás Nevinson. Ces lectures sont toutefois complémentaires et, de mon point de vue, ne doivent pas être spécialement lues dans l’ordre.