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Isabelle Coutant

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Avis sur cet auteur (1)

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    Couverture du livre « Petit frère : Comprendre les destinées familiales » de Isabelle Coutant et Yvon Atonga aux éditions Seuil

    Evlyne Léraut sur Petit frère : Comprendre les destinées familiales de Isabelle Coutant - Yvon Atonga

    « Petit frère – Comprendre les destinées familiales » est un outil sociologique de haute contemporanéité. Exhaustif, perfectionniste, ce livre est le fronton sociétal et éclairant d’une fratrie qui symbolise toutes les cités des banlieues.
    L’enjeu migratoire, le vivre-ensemble, une mise en...
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    « Petit frère – Comprendre les destinées familiales » est un outil sociologique de haute contemporanéité. Exhaustif, perfectionniste, ce livre est le fronton sociétal et éclairant d’une fratrie qui symbolise toutes les cités des banlieues.
    L’enjeu migratoire, le vivre-ensemble, une mise en abîme d’une famille, celle d’Yvon Atonga et de son petit frère Wilfried. L’arborescence générationnelle d’une fratrie dans son exactitude tirée au cordeau.
    Deux auteurs rassemblent l’épars, les preuves et le corpus psychologique qui foudroie la normalité.
    Yvon Atonga est le frère aîné de Wilfried. Isabelle Coutant est sociologue, et directrice de recherche au CNRS. Attentive aux causes, Isabelle Coutant collecte les témoignages, veut comprendre. « Pourquoi dans une fratrie l’un s’en sort et l’autre pas ? »
    Elle qui avait rencontré Wilfried avant sa mort. Un jeune homme qui voulait s’en sortir coûte que coûte. Forte tête, la voix rauque, un ancien délinquant, avec une femme et enfant, une maison en construction. Lui, qui a vécu dans le quartier de Villiers-le-Bel. Les tours immenses et la grisaille des ennuis. Des vols et petites combines, des bagarres, dans son sac à dos, la case prison, échec et mat.
    Rattrapé par ses démons, un règlement de compte qui tourne mal. De longues années après un statu-quo, Wilfried s’écroule. Le sang de l’échec.
    Isabelle Coutant l’avait rencontré quinze ans auparavant. Elle rassemblait les futurs compromis d’un jeune garçon congolais, case blanche de l’espoir, encore pour un temps.
    Sa mort est le déclic d’un témoignage-clé.
    Yvon Atonga, le grand frère, coordinateur d’équipes commerciales à la SNCF est l’inverse de Wilfried. Il apporte sa pierre à l’édifice des compréhensions sociologiques. Ici, pas de hasard. Il faut multiplier par cent, ses aptitudes au mimétisme. Être conforme à la société. Ne pas faire de bruit, de mouvements, ni de vagues. Serrer les dents et avancer. D’où vient le déclic ? Pourquoi l’un et pas l’autre ?
    « Même si je ne regrette pas mon passé parce que c’est aussi ce qui fait qui je suis aujourd’hui. Et qui fait que je peux en parler. Mais il faut bien réfléchir. Il y a deux choix, et il faut réfléchir aux conséquences. La vie, c’est pas la Foire du Trône. »
    « J’ai libéré la famille à faire sa vie. »
    Cet essai érudit et complet est un reflet sociétal. Ici, tout est vivant, palpable et réel. On ressent une étude qui dépasse les clichés. Ce livre pointe du doigt, là où ça fait mal.
    Wilfried, le bouc-émissaire des disparités géopolitiques et culturelles. Fragile et attaché à l’honneur, le poing en avant, près à défendre les siens coûte que coûte.
    Ce récit croisé, à quatre mains et deux voix, est le microcosme révélateur des prismes de l’identité. L’éducation, être de la cité ou pas, et le lâcher prise avec les attaches mentales, peuvent tout changer, tout bousculer et tout remettre d’équerre.
    Pourtant, une famille unie et deux frères, marelle entre ciel et terre. L’un, le feu et l’autre, l’eau. L’un, la mort et l’autre, la vie. Yvon fidèle à ses racines, qui écoute du rap, s’habille en jogging parfois. Un stéréotype qui le met d’emblée en faillite.
    « Yvon a exprimé à la fois sa dette envers son frère – le fait de ne pas avoir réussi à le sauver – et envers le quartier. Il pense que tous doivent quelque chose au quartier, parce que c’est lui qui les a forgés. »
    Wilfried, le Phénix et Yvon, Icare.
    Cette analyse lucide et analytique devrait être lue par tous et notamment ceux et celles qui veillent au bien de l’humanité, à la liberté, à l’égalité et à la sublime fraternité. Yvon Atonga est un modèle d’exemplarité. Lui, qui a créé en 2015 l’association « Ghetto Star No Limit » pour les jeunes de Villiers-le-Bel.
    Deux frères différents et pourtant siamois. À méditer !
    Publié par les majeures Éditions du Seuil.