Les éditeurs basés en Afrique peuvent proposer jusqu'à deux romans jusqu'au 10 octobre 2023.
Il y a 35 ans, voir un peu plus, je lisais La maison aux esprits d'Isabel Allende pour la première fois. J'en ai gardé peu de choses en mémoire, juste qu'un des personnages avait des cheveux verts et le réalisme magique de l'histoire ! Mais je me souviens surtout que ce livre avait été un formidable coup de cœur et c'est bien pour ça qu'il est resté dans ma bibliothèque : pour le relire tôt ou tard !
Et ce jour est arrivé...
On comprend très vite que cette histoire est racontée par un jeu de ping-pong entre deux narrateurs et qu'elle débute à peu près en même temps que la première guerre mondiale.
En ce début de vingtième siècle, les mines de nitrate qui ont fait la fortune du Chili ont fermées et on ressent les prémisses d'une instabilité sociale et politique. La campagne chilienne vit encore sous le joug des propriétaires terriens qui règnent en maîtres et n'ont pas plus de considération pour les hommes et les femmes de leurs domaines que pour les chiens, tout en violant sans remords les filles de ces "êtres inférieurs" !
Parenthèse : On retrouve ce même comportement de prédateur dans l'autobiographie de Pablo Neruda où il avoue avoir violé une femme de chambre à Ceylan en 1929 pendant son poste de Consul là-bas... mais rien n'a vraiment changé au vu d'une certaine affaire qui s'est passée en 2011 à New-York avec un protagoniste politique français bien connu. Fin de la parenthèse !
Le contexte politique est laissé en arrière-plan pendant les trois-quarts du livre et il faut faire attention aux détails qui ne sont jamais anodins.
Mais à partir du dixième, voir du onzième chapitre, l'histoire s'intensifie et la violence, qui jusque là avait un côté "gentillet", montre sa véritable cruauté.
La lectrice d'aujourd'hui n'est plus la même que celle que j'étais il y a 35 ans. Je suis devenue plus exigeante et j'attendais autre chose de ce livre...
Il y a effectivement un personnage aux cheveux verts, deux même, et le réalisme magique est bien présent dans l'histoire... mais je n'ai pas retrouvé ce formidable coup de cœur que j'avais eu. Peut-être à cause du côté "années 80" qui imprègne le livre ? Ou peut-être parce que j'ai lu Gabriel Garcia Márquez depuis ?
À mon goût, il manque une certaine complexité intellectuelle au profit d'un plus large lectorat. Par exemple le rôle des États-Unis dans le putsch est montré du doigt mais sans entrer dans les détails... et j'en aurais voulu beaucoup plus !
Mais il s'agit aussi du premier livre d'Isabel Allende et je n'ai rien lu d'autre d'elle alors je veux garder une certaine indulgence.
En revanche, j'ai adoré le côté trouble et shocking d'un des narrateurs. À notre époque lisse où un certain wokisme impose de changer le titre de certains livres, voir d'en réécrire d'autres, ce petit côté sulfureux fait du bien et vaut une demi étoile supplémentaire à ma note !
La maison aux esprits a été censuré au Chili pendant de nombreuses années, notamment à cause des liens de parenté entre l'autrice et Salvador Allende et du portrait de l'évolution des classes sociales (Wikipedia).
La maison aux esprits d'Isabel Allende
Traduit par Claude et Carmen Durand
GF : Éditions Fayard
Poche : Éditions Le LIVRE de Poche
Un récit dans lequel trois destins croisés, ceux de Lucia, Evelyne et Richard, vont finir par se rejoindre.
Cela commence lors d'un hiver rigoureux à New-York avec des allers-retours au chili, au Guatemala et au Brésil.
Les trajectoires des 3 personnages sont marqués par des drames.
Il est questions d'émigration clandestine aux USA, de dictature, de disparition, de deuils impossibles, de mafieux, de bandes-armées, de meurtres et de pauvreté.
Il est aussi questions d'une histoire d'amour balbutiante, de relations mère-fille, du sacrifice d'une grand-mère pour sa petite-fille, de la tendresse d'une jeune fille meurtrie pour un petit garçon et finalement de solidarité et de résilience.
Même si le périple qui va réunir les trois protagonistes est fort peu crédible, il fait sourire.
L'intérêt du roman s'illustre dans le caractère des personnages.
L'écriture est simple et le rythme du récit devient progressivement de plus en plus intéressant.
Une lecture bien agréable.
Plus loin que l’hiver nous entraîne à Brooklyn auprès de Lucía Maraz, chilienne expatriée au Canada; du professeur Richard Bowmaster un homme particulièrement acariâtre qui l’a pourtant invitée à donner des cours dans son université ; et de Evelyn Ortega, une jeune émigrée guatémaltèque qui vient percuter leur vie tranquille un soir de violente tempête de neige.
Au chili, pendant les années sombres de la dictature de Pinochet, le frère de Maria a disparu, comme de nombreux autres jeunes hommes ou femmes à cette époque. Leur mère, comme tant d’autres folles de la place de mai, l’a attendu pendant des années, refusant de faire son deuil, jusqu’à la folie, jusqu’à la mort. Puis Maria a vaincu son cancer. Aujourd’hui enfin sereine elle espère profiter de sa vie.
Depuis la disparition de sa femme et de sa fille Richard est un solitaire. Il ne veut ouvrir ni son cœur ni son amitié. Acariâtre et pingre, même en pleine tempête il refuse de monter le chauffage et il supporte tant bien que mal Maria qu’il héberge dans sa maison. Il faut un accident pour que cet homme-là se réveille enfin à la vie.
Un banal accident de voiture met sur leur route la jeune Evelyn. Elle aussi a fui un pays dans lequel elle n’avait plus d’avenir. Mais sa position au Canada est fragile car elle est sans papiers. Elle aura besoin du soutien de tous pour avancer.
Du Chili au Guatemala et au Brésil en passant par le Canada et les États-Unis, nous découvrons trois personnages au passé difficile qui ont du mal à se confier et à se faire confiance. Chacun à sa manière a connu des moments particulièrement douloureux. Mais ils sont prêts à avancer sur le chemin qui mène à la sérénité et au bonheur.
Le roman m’a semblé soit trop court par moments soit au contraire trop dense. Il aborde de nombreux faits historiques, indispensables pour évoquer ces différents pays, du coup ils me semblent un peu survolés. L’opération Condor, la mainmise des hommes du cartel mafieux de la Mara Salvatrucha qui anéantissent l’avenir des jeunes, la torture et les desaparecidos des jeunes au Chili, les mères de la place de mai à la recherche de leurs fils, le trafic d’être humains et le rôle des passeurs, pour ne citer que ceux-là. Chacun de ces thèmes peut faire l’objet d’un roman, du coup je m’y suis un peu perdue. Peut-être en aurait-il fallu un peu moins. Mais dans tous les cas, et si l’on ne souhaite pas les approfondir, alors il suffit de se laisser embarquer et de passer un agréable moment de lecture.
lire ma chronique complète sur le blog Domi C Lire https://domiclire.wordpress.com/2020/07/13/plus-loin-que-lhiver-isabel-allende/
Une saga .
Une fresque familiale s'étendant sur 4 générations, l'histoire également d'un pays, qui ressemble étrangement au Chili, d'une société, bâtie sur une image patriarcale et inchangée depuis des siècles, qui va brusquement et brutalement entrer dans le monde moderne, et qui verra la violence des dictatures modernes s'abattre sur lui.
Des familles vont se croiser, s'unir et se déchirer au fil des pages et du temps, des maîtres au domestiques, avec les batards qui découleront de ces unions clandestines, c'est toute une faune humaine qui vibre et vit au fil des pages.
On retrouve dans ce roman la verve des feuilletonnistes comme Sue, qui tenait en haleine son public avec des amours contrariées et de sombres affaires , mais on y retrouve aussi la flamboyance des conteurs de nos sociétés et de leurs travers, comme Zola ou Dumas.
Tout le talent d'Isabelle Allende fait de cette saga un véritable moment de bonheur littéraire, elle nous entraine au plus intime de cette famille, nous fait pénétrer dans l'intimité de leurs pensées, de leurs rêves et de leurs haines, au point qu'on y voit un reflet des nôtres!
Voilà de quoi passer un excellent moment, et faire un voyage à la fois dans le temps et dans l'espace sans jamais quitter son fauteuil.....
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