Passionné(e) de lecture ? Inscrivez-vous gratuitement ou connectez-vous pour rejoindre la communauté et bénéficier de toutes les fonctionnalités du site !  

Harald Gilbers

Harald Gilbers
Après des études de lettres anglaises et d'histoire, Harald Gilbers a travaillé comme journaliste pour les pages culturelles d'un magazine puis comme metteur en scène indépendant. Il vit près de Munich. Dès la parution de son premier roman, Germania, Harald Gilbers a reçu l'un des plus prestigieu... Voir plus
Après des études de lettres anglaises et d'histoire, Harald Gilbers a travaillé comme journaliste pour les pages culturelles d'un magazine puis comme metteur en scène indépendant. Il vit près de Munich. Dès la parution de son premier roman, Germania, Harald Gilbers a reçu l'un des plus prestigieux prix de littérature policière, le prix Friedrich Glauser. Il travaille actuellement à son troisième roman, toujours autour du même personnage principal, l'ancien commissaire Richard Oppenheimer.

Avis sur cet auteur (8)

  • add_box
    Couverture du livre « Derniers jours à Berlin » de Harald Gilbers aux éditions Calmann-levy

    Christelle Point sur Derniers jours à Berlin de Harald Gilbers

    Avril 1945, Berlin va tomber, les russes arrivent et rien ni personne ne les arrêtera. Ils sont précédés de rumeurs terrifiantes, qui font particulièrement peur aux femmes allemandes. Oppenheimer et sa femme Lisa sont terrés dans la cave d’une brasserie, ils ne peuvent quasiment plus sortir, ils...
    Voir plus

    Avril 1945, Berlin va tomber, les russes arrivent et rien ni personne ne les arrêtera. Ils sont précédés de rumeurs terrifiantes, qui font particulièrement peur aux femmes allemandes. Oppenheimer et sa femme Lisa sont terrés dans la cave d’une brasserie, ils ne peuvent quasiment plus sortir, ils n’ont pas grand-chose à boire et peu de choses à manger. C’est le chaos à l’extérieur et la seule chose qu’ils attendent, c’est la capitulation de l’Allemagne. Ils vont temporairement avoir un compagnon d’infortune, un allemand qui trimballe partout une valise. L’arrivée des soviétiques est imminente, et le colocataire est assassiné lors d’une sortie hasardeuse par un soldat déserteur. Voilà Richard et Lisa en possession d’une valise fermée et ils sont très loin d’imaginer que l’avenir du monde dépend de ce qui est caché à l’intérieur.
    Le troisième volet des aventures de Richard Oppenheimer, « Derniers Jours à Berlin » prends directement la suite du tome précédent « Les fils d’Odin ». Le récit reprends pile où l’intrigue avait laissé Richard et Lisa (sans abris, sans ressources, sans rien), et leur amie Hilde (dans une prison du Reich, sur le point d’être exécutée). C’est une saga à impérativement lire dans l’ordre et sans laisser top de temps entre les livres. Toute la première partie du récit de ce troisième volet n’est en définitive qu’une sorte de roman survivaliste. Pendant toute cette première partie, il n’est question pour les personnages principaux de survivre, la véritable intrigue « policière » ne pourra débuter que lorsque les soviétiques auront envahis Berlin. A ce moment là le couple est séparé, Oppenheimer est embarqué par un colonel russe et Lisa est violée par un soldat déserteur de l’Armée Rouge. Le sort de tout le reste du roman est déterminé par ces quelques chapitres, qui interviennent au bout d’un tiers du livre environ. Au centre de cette intrigue, une mystérieuse valise tombée aux mains du violeur de Lisa, et comme tout le monde veut absolument cette valise, et qu’Oppenheimer veut venger le viol de sa femme, cela embarque l’ancien commissaire de la police de Berlin dans une traque sans merci. Naviguant entre les soviétiques et les alliés (qui ne sont plus très loin de la ville), Oppenheimer ne cherche qu’à se venger, il ne mesure pas ce qui se joue avec cette fameuse valise. Chaque chapitre débute par un compte à rebours qui compte les jours jusqu’à la fin de la Guerre, et le livre se termine avec le compte à rebours, donc en aout 1945. Même si l’intrigue est complexe, même si, lorsque les soviétiques débarquent, le nombre des protagonistes augmentent subitement, on réussi à garder le fil de l’intrigue sans trop de difficultés. Harald Guilbert ne dépeint pas l’Armée Rouge comme un ensemble monolithique de soldats assoiffés de vodka et de viols, comme cela a souvent été fait. C’est une réalité historique et évidemment un bon nombre des personnages russes se comportent ainsi. Mais pas tout, il y a chez ces russes des communistes convaincus, des ukrainiens réfractaires au pouvoir de Moscou, des pauvres types surtout intéressés par faire du marché noir, des petits gars qui tombe naïvement amoureux de jolies allemandes et n’ont aucune envie de les violenter (et qui peuvent même chercher à les protéger), des gradés qui essaient d’empêcher les exactions, d’autres qui les couvrent sans y accorder de l’importance, etc… Oppenheimer, encore plus que dans les deux tomes précédents, se retrouve par hasard au croisement de son histoire personnelle et de la Grande Histoire. Il ne le sait pas, il ne s’en rendra réellement compte que dans l’épilogue du livre, mais le petit commissaire juif de Berlin dévasté, en cherchant le violeur de son épouse, est devenu un pion dans l’ébauche d’une nouvelle guerre qui se profile, la Guerre Froide. Berlin n’est pas encore totalement libéré qu’elle a déjà commencé. « Derniers Jours à Berlin » est le roman charnière entre deux guerres, celle qui se termine, celle qui a déjà commencé.

  • add_box
    Couverture du livre « Les fils d'Odin » de Harald Gilbers aux éditions 10/18

    Christelle Point sur Les fils d'Odin de Harald Gilbers

    Berlin, janvier 1945, le Reich « qui devait durer mille ans » est à l’agonie. Les bombardements alliés sont quasi quotidiens et terriblement destructeurs, les troupes russes avancent et rien ne semble être en capacité de les arrêter. Devinant une fin désormais inéluctable, le pouvoir hitlérien...
    Voir plus

    Berlin, janvier 1945, le Reich « qui devait durer mille ans » est à l’agonie. Les bombardements alliés sont quasi quotidiens et terriblement destructeurs, les troupes russes avancent et rien ne semble être en capacité de les arrêter. Devinant une fin désormais inéluctable, le pouvoir hitlérien semble vouloir emporter le peuple allemand avec lui dans le néant, ses tribunaux condamnent à mort à tour de bras, pour un petit délit de rien, pour une simple parole. C’est pour la mort de son mari qu’Hilde, la grande amie d’Oppenheimer, est incarcérée et va être jugée et sûrement condamnée puis exécutée. Son mari, un médecin SS, avait préparé sa fuite vers l’Ouest et emportant les résultats macabres des expériences innommables qu’il a conduit en camp de concentration. Hilde le détestait, mais elle ne l’a pas tué. Oppenheimer, qui a changé de nom et vit plus ou moins clandestinement, va tout mettre en œuvre pour prouver l’innocence de son amie. Mais cela suffirait-il à la sauver face à une justice aux ordres du parti nazi ?
    Deuxième volet des aventures de Richard Oppenheimer, « Les Fils d’Odin » prend la suite quasi immédiate de « Germania ». Même s’il n’est pas absolument indispensable d’avoir lu le premier tome pour s’attaquer à ce roman, c’est quand même préférable car sinon comment comprendre qui est Oppenheimer, pourquoi vit-il sous un nom d’emprunt et séparé de son épouse Lisa, pourquoi est-il si attaché à son amie Hilde et pourquoi connaît-il personnellement la pègre berlinoise ? Cette seconde enquête est bien plus personnelle pour Oppenheimer puisqu’il s’agit de trouver la preuve qu’Hilde n’a pas assassiné son mari. Et c’est un compte à rebours qui s’est enclenchée car la justice du Reich est désormais aussi expéditive qu’elle a toujours été exclusivement à charge. Hauser, le mari d’Hilde, était un médecin SS qui officiait en camps de concentration, pas besoin d’en dire davantage sur les exactions qu’il a commis. Nazi mais néanmoins déserteur, il fuit l’avancée des Russes ses précieux résultats sous le bras. Voilà par Harald Guilbert l’occasion de jeter une lumière crue sur deux aspects de l’Allemagne nazie, une très connue et une beaucoup moins. La première notion est celle du dévoiement de la médecine par des médecins nazis criminels, coupable d’expériences innommables dans les camps de concentration (Hauser symbolisant dans le roman tous les petits Mengele passés sous le radar de la dénazification). Sur ce point, rien de nouveau, ce genre de crimes étant aujourd’hui bien connu et documenté. En revanche, on connaît moins l’attrait des nazis pour l’occultisme et les cultes païens, et notamment pour des cultes scandinaves dont l’idéologie est parfaitement adaptée au nazisme et qui existent encore de nos jours, voire même qui ont encore pignon sur rue dans certains pays nordiques. Voilà qui éclaire d’un jour nouveau l’attitude d’une partie de la population scandinave pendant la Guerre. Le roman met en scène une secte, « Les Fils d’Odin », dont les préceptes vont presque au-delà du nazisme, ça laisse songeur… L’intrigue est bien menée, le rebondissement final m’a surprise, et la fin en forme de point d’interrogation (le roman se termine sans que toute l’intrigue ne soit dénouée) donne furieusement envie de continue la saga. Et puis il y a le contexte historique, au-delà même de l’intrigue : Berlin de janvier à mars 1945, Berlin terrassé par les bombes, Berlin dans laquelle les nazi(e)s dissertent sur les meilleures manières d’en finir, Berlin bruissant de rumeur affolées sur les combattants russes (dont bon nombres s’avéreront justifiées), Berlin qui agonise lentement être les deux fronts qui se rapprochent et le pouvoir aux abois qui veut emporter toute la population dans sa chute. En lisant ce roman, on voudrait compatir aux malheurs du peuple allemand, mais on a un peu de mal : les exactions, le tapis de bombes, ces allemands-là semblent les découvrir et aucun d’eux ne mentionne jamais le passé récent : l’examen de conscience n’est pas encore d’actualité. C’est le drame du peuple allemand : avoir amené Hitler au pouvoir démocratiquement, c’est être condamné à être assimilé à lui, et qu’importe si Oppenheimer et bon ombre des protagonistes du roman sont anti-nazis. Très bon deuxième tome, passionnant d’un point de vue historique et à l’intrigue bien charpenté « Les Fils d’Odin » est un polar historique fort recommandable.

  • add_box
    Couverture du livre « Germania » de Harald Gilbers aux éditions 10/18

    Christelle Point sur Germania de Harald Gilbers

    Berlin sous les bombes, printemps 1944… L’ex-commissaire de la Kripo Richard Oppenheimer (rien à voir avec le concepteur de la Bombe A), juif (et donc interdit de fonction publique depuis des années), survit dans des conditions précaires. Il sait qu’à tout moment, il peut être arrêté et...
    Voir plus

    Berlin sous les bombes, printemps 1944… L’ex-commissaire de la Kripo Richard Oppenheimer (rien à voir avec le concepteur de la Bombe A), juif (et donc interdit de fonction publique depuis des années), survit dans des conditions précaires. Il sait qu’à tout moment, il peut être arrêté et disparaître dans les geôles du Reich, il ne doit son salut fragile qu’à Lisa, son épouse aryenne. Il est donc particulièrement étonné d’être sollicité par la SS pour résoudre une série de violents meurtres de femmes. En acceptant (pas sûr qu’il ait réellement la possibilité de refuser!), il renoue avec son ancien métier d’enquêteur qui lui manque beaucoup, et il y voit aussi une occasion d’être protégé, au moins le temps de l’enquête. Mais collaborer étroitement avec la SS, n’est-ce-pas aussi s’approcher dangereusement de la gueule du loup ?
    En commençant cette nouvelle saga berlinoise, difficile de ne pas penser à Phillip Kerr et à son héros Bernie Gunther, difficile de ne pas penser non plus aux « Promises » de Jean-Christophe Grangé. Mais Richard Oppenheimer, qui débute ses aventures dans « Germania », est un héros de saga qui, je le pressens, va se suffire à lui-même. Ce premier tome est épatant, la lecture est fluide, les chapitres courts, l’intrigue est bien menée et claire et surtout le contexte est passionnant. Le personnage principal, Richard Oppenheimer, est un survivant. Son statut de juif aurait du lui couter la vie depuis longtemps. Au printemps 1944 (le Débarquement de Normandie a lieu en plein milieu du roman), dans un Berlin bombardé nuit et jour, avec un pouvoir nazi aux abois et des fanatiques qui ne comprennent pas encore que le vent a tourné, il est à la merci d’une seule visite de la Gestapo. Lui et sa femme ont du mal à se nourrir et passent leur nuit dans les caves de leur immeuble. C’est son statut marital qui l’a momentanément sauvé (ce que j’ai eu un peu de mal à comprendre au début), C’est un héros immédiatement sympathique, un peu désabusé, un peu fataliste (forcement), amoureux de musique classique et passionné par son ancien métier. Il se retrouve à enquêter aux côtés d’un SS dont il ne sait trop quoi penser. Le lecteur, lui, sait quoi penser de Vogler, ce sale type qui n’a pas hésité à dénoncer son propre père à la Gestapo ! Il n’y aura que deux moments où ce SS trouvera un petit peu grâce à nos yeux, coincé dans la cave d’une maison bombardée et à la toute fin. L’enquête, qui mêle idéologie, politique, psychiatrie et mémoire de la Grande Guerre, est claire, passionnante en plus d’être plutôt crédible. Le dénouement n’arrive qu’à quelques pages de la fin, et il est à la hauteur de l’ensemble du roman. Le contexte historique est lui aussi, un personnage à part entière. Le Reich est condamné, bombardé, désillusionné, le Débarquement des Alliés fait naître pudiquement l’espoir dans la population, l’espoir d’une défaite, ce qui est assez paradoxal. L’attitude des nazis pendant cette période est elle aussi paradoxale : ils clament croire encore à la glorieuse victoire, mais ce n’est sans doute qu’une sorte de déni. Il y a une scène, où Oppenheimer est sur le point d’être assassiné en pleine rue par des enfants des Jeunesses Hitlériennes, qui fait froid dans le dos. Cette saga berlinoise, qui commence avec « Germania », s’étale à ce jour sur 6 tomes : j’ai déjà pris rendez-vous pour la suite.

  • add_box
    Couverture du livre « De sang et d'acier » de Harald Gilbers aux éditions Calmann-levy

    bulle.noire sur De sang et d'acier de Harald Gilbers

    Berlin, 1946, des morceaux de corps humains sont retrouvés à différents endroits de la ville écartelée entre l'Est et les 3 secteurs alliés. Et alors que la vie des berlinois est soumise au blocus, le commissaire Oppenheimer comprend qu'il doit traquer un tueur en série...

    Vitrines vides,...
    Voir plus

    Berlin, 1946, des morceaux de corps humains sont retrouvés à différents endroits de la ville écartelée entre l'Est et les 3 secteurs alliés. Et alors que la vie des berlinois est soumise au blocus, le commissaire Oppenheimer comprend qu'il doit traquer un tueur en série...

    Vitrines vides, coupures d'électricité, marché noir, changement de monnaie, pression russe, les habitants de Berlin sont au centre d'un imbroglio qui les dépasse. Pas facile de mener une enquête dans un tel climat... D'autant que la police se voit scindée en deux, sans espoir de collaboration. Les mises en scène macabres continuent...

    Dans ce sixième tome d'une série que je voulais tester, on retrouve un personnage attachant: flic juif, Richard Oppenheimer a échappé au pire pendant la guerre. Ici c'est avant tout le contexte historique qui est passionnant. Le Berlin d'après-guerre n'aura que peu de répit avant de basculer dans une guerre froide dont il sera le premier témoin et la première victime.

    Dans un style simple et assez lent, Harald Gilbers tisse une toile complexe en s'appuyant sur un gros travail historique. Sans la verve de Philip Kerr, et sans la gouaille de Bernie Gunther, Oppenheimer n'en demeure pas moins un type intéressant, soumis au malaise ambiant.

    Si tu aimes les polars historiques, tu aimeras cette série qui brille par sa rigueur et sa précision et qui donne envie de suivre ce personnage, témoin précieux dans l'histoire de l'après-guerre.

Discussions autour de cet auteur

Il n'y a pas encore de discussion sur cet auteur

Soyez le premier à en lancer une !