Après le divorce de leurs parents qui avait bouleversé leur adolescence, Tanya, avocate, en couple, et Nessa célibataire, se retrouvent dans la maison de leur enfance pour aider leur mère Lorraine à déménager. L’événement qui devait les rassembler va bientôt faire ressurgir leur personnalité, Tanya la plus jeune est posée, pragmatique, c’est sans doute l’expérience du métier. Nessa, protectrice, fragile ou instable, ne semble pas avoir tourné la page de certains traumatismes. Ensemble, elles vont devoir agir vite pour protéger leur mère qu’elles ont retrouvée un matin défigurée. Puis nous retrouverons les deux soeurs face à leur propre destin.
Ce roman révèle les conséquences dramatiques des violences conjugales, et en cela la démonstration de ce fléau insidieux est très prégnante. Au-delà de l’intérêt du sujet, dès le début, j’ai espéré que l’histoire prendrait un peu de hauteur, que le style et la narration plus vive auraient pu apporter.
Hélas, jusqu’à la cinq-cent-deuxième page, j’ai lu sans émotion, sans implication, pour terminer avec soulagement ce pavé qui aurait pu à mon humble avis être accrocheur avec la moitié des pages en moins et la suppression de longues descriptions sans intérêt.
Nessa, 30 ans, et sa sœur Tanya, 28 ans, se retrouvent le temps d'un week-end pour aider leur mère, Lorraine, et son deuxième mari, Jesse, à déménager. Les deux sœurs avaient pris des distances d'une part, avec leur mère et d'autre part, entre elles suite à un épisode traumatisant quatorze ans auparavant, alors qu'elles étaient fusionnelles.
Au cours de ce séjour, Jesse s'en prend à sa femme et tente de l'étrangler; les filles découvrent, horrifiées, que c'est loin d'être la première fois . Tanya essaye de convaincre sa mère de porter plainte et de quitter son mari mais Lorraine refuse, persuadée que les choses vont s'arranger car il vont commencer une thérapie de couple. Et c'est le drame.
Ce roman est la chronique somme toute, assez banale, d'une famille américaine décomposée et recomposée comme il en existe tant; le microcosme familial est très finement observé à travers les trois personnages de femmes qui, parfois, se jalousent, s'éloignent, se rejettent, s'insupportent mais qui au fond, s'aiment sans pouvoir l'exprimer. Un drame a éloigné les deux sœurs, un autre drame va les rapprocher.
A côté de la thématique des liens familiaux et de leur complexité, le roman évoque la violence conjugale et décortique le processus qui conduit une femme battue à rester avec son bourreau, l'incompréhension de l'entourage qui incite, sans succès, la femme à fuir un danger aussi mortel.
L'auteure crée autour de ses personnages une atmosphère intime, dans laquelle elle nous laisse rentrer à petits pas, ce qui explique que j'ai trouvé le début un peu trop lent; mais très rapidement, je me suis laissée happer par Lorraine, Nessa et Tanya, leurs doutes, leurs questionnements, leur douleur et leur part d'ombre.
Nessa et Tanya deux sœurs fusionnelles mènent une vie normale avec leurs parents Lorraine et Jonathan quand l’envie prend le père d’aller voir ailleurs en compagnie d’une autre femme plus jeune. Les sœurs élevées par leur mère vont bientôt vivre leur propre vie de femme, Tanya devient avocate et se marie, Nessa cherche encore sa voie. Lorraine se remarie avec Jesse, un homme violent qui la maltraite en se repentant à chaque fois de ses excès et obtenant ainsi le pardon de sa victime. A l’occasion d’un déménagement de leur mère, les deux sœurs découvrent la gravité de l’emprise qu’elle subit et tentent de l’en soustraire en la convaincant de porter plainte et d’obtenir une injonction d’éloignement de Jesse.Ce roman nous entraîne dans une dynamique infernale bien rendue par des dialogues vifs évoquant la progression de l’enfermement psychologique de la mère la rendant captive et de l’impossibilité des filles, pourtant armées (Tanya est avocate) de faire tomber les murs de la prison maternelle.Un roman qui témoigne encore de la difficile cohabitation homme/femme quand elle est imprégnée d’un rapport de force issu des traditions de notre tout puissant patriarcat. La violence exercée quasi à sens unique entre un sexe dit fort et un sexe dit faible ne peut en aucun cas se justifier, mais on lui trouve trop souvent des excuses, des petits arrangements qui font que les victimes ont beaucoup de mal à échapper à son emprise délétère. Belle illustration d’un problème de société qui a toujours existé mais qui commence à être porté de façon salutaire sur la place publique, au point qu’un grand nombre d’écrivains s’en saisissent pour le dénoncer, chacun à sa manière. Merci aux éditions Buchet Chastel et à Babelio de m’avoir offert cette lecture exploratoire !
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