Qui sont les auteurs et libraires membres du jury ?
Qui sont les auteurs et libraires membres du jury ?
au n°16 de la rue Grande-Pohulanka, à Wilno, habitait M. Piekielny…
Lancé en janvier 2015, le Club des Explorateurs permet chaque semaine à deux lecteurs de lire en avant-première un même titre que nous avons sélectionné pour eux et de confronter ainsi leur point de vue. Cette semaine, Colette a choisi Sandrine pour partager sa lecture et son avis sur le livre Evariste de François-Henri Désérable (Gallimard).
Pour le titre de son nouveau roman Mon Maître et mon vainqueur, François-Henri Désérable choisit un extrait d’un poème de Chanson pour elles par Verlaine pour décrire une passion amoureuse des temps modernes où la littérature y est complètement imbriquée.
Le narrateur est convoqué devant le juge d’instruction pour aider à comprendre Vasco, son ami, et éclairer ses intentions à partir d’un carnet manuscrit sorte de journal de sa passion amoureuse, composé de poèmes et de haïkus. Il a été retrouvé ainsi avec un révolver et ses mains comportant des résidus de poudre.
Tina, Vasco et Edgar ou alors Tina, Edgar et Vasco ! Pour le juge, Vasco c’est Vincent Ascot. Et, pour ce dernier, Tina est sa princesse andalouse ! Edgar, lui, il l’appelle La doudoune. Mais, Tina, elle, s’appelle, sur ses papiers d’identité, Albertine.
François-Henri Désérable chuchote à notre oreille le récit de ce drame amoureux à partir de l’interrogatoire et les détails que révèle ou non le narrateur au juge. Mis dans la confidence, le lecteur suit ce récit comme une véritable enquête policière surtout qu’il ne connaîtra qu’à la fin l’objet de l’inculpation.
Mais, la magie des mots, François-Henri Désérable la manie avec brio la passion amoureuse jusqu’à l’humour. L’émotion et la sensibilité souvent présentes s’écroule par un élément détonnant. Le rire fuse mais la langue reste amicale et même amoureuse pour ses deux amants que tout précipite dans le drame. Son narrateur devient défricheur de poèmes, raconteur de leur passion et délateur de leurs excès, mais juste pour nous.
La suite ici
https://vagabondageautourdesoi.com/2021/11/22/francois-henri-deserable/
La littérature est un jeu. J'adore ceux qui me le rappellent et François-Henri Désérable est un maître en la matière. Son regard moqueur, un poil provocateur renouvelle avec brio le récit des tourments de l'amour, et dieu sait ce qui a déjà pu être écrit là-dessus. Preuve s'il en est que c'est bien l'écrivain qui fait le livre, et pas le sujet. Car le pitch est des plus communs : Tina vit avec Edgar mais a une liaison avec Vasco et se révèle incapable de choisir entre les deux hommes à quelques semaines de son mariage. Le drame est donc inévitable. Banal, pensez-vous. Pas sous la houlette de cet auteur qui semble se lancer pour défi de réinventer le vaudeville en n'oubliant rien de l'histoire du genre ni du piquant apporté par le 21ème siècle. Sa partition emprunte à ses illustres aînés - il maîtrise ses classiques et ses poètes - et n'hésite pas à souligner crûment les situations impossibles dans lesquelles se trouvent les protagonistes de ce triangle amoureux. C'est virevoltant, assez féroce et très savoureux.
Le narrateur est l'ami de Vasco et le récit est celui qu'il fait au juge d'instruction qui l'interroge en tant que témoin. Ce juge, François-Henri Désérable décidément très joueur l'a emprunté à Tanguy Viel et son Article 353 du code pénal. Vasco a été arrêté, et le juge tente de remonter l'histoire afin de comprendre les motivations du jeune homme. Pour cela, il dispose d'un cahier rempli des poèmes de Vasco (mais peut-on faire confiance à la littérature pour dire le vrai ?), et de ce que veut bien lui révéler le narrateur dont l'instinct lui suggère néanmoins de ne pas tout raconter, et dont l'imagination fertile se charge de combler les trous. Ce qui est tu au juge, le lecteur, lui peut en profiter. Et c'est croustillant. Car le narrateur a été témoin privilégié, c'est lui qui a présenté Vasco à Tina. La volcanique Tina, comédienne de métier que l'on soupçonne de s'ennuyer un peu avec le sérieux Edgar en poste au ministère des Finances, et que l'on voit s'enflammer pour le facétieux Vasco, authentique romantique à l'ancienne, amoureux des poètes et de la littérature au point de franchir parfois les limites de la réalité et de la légalité. Le cœur (et le corps, très important le corps) a (ont) ses (leurs) raisons que la raison ne connaît point. Sinon, point de littérature.
L'auteur convoque Verlaine et Rimbaud, ainsi que l'arme dont s'est servi l'un pour tirer sur l'autre. Ça rimaille dans le bureau du juge, ça formique dans les réserves de la Bibliothèque de France, il est question de folles enchères et du cœur de Voltaire. La passion ne connaît aucune limite, suffit de lire ce qu'elle a fait produire aux écrivains au fil des siècles. Un auteur qui se respecte n'aura de cesse de perpétuer la tradition, et celui-ci s'y emploie avec la jubilation la plus communicative. Savoir quels individus lui ont servi d'inspiration (de modèles ?) ajoute un sacré piment à la lecture, je ne vous le cache pas. Quoi qu'il en soit, ce livre et son auteur viennent de recevoir le Prix du Roman de l'Académie Française et rarement bandeau rouge n'aura été si bien accordé avec celui qu'il habille.
(chronique publiée sur mon blog : motspourmots.fr)
Le narrateur, dans le bureau du juge, lui fournit des éléments de compréhension d’une affaire qui va être jugée et qui concerne ses amis Tina et Vasco, pourquoi ? Comment ? c’est l’ajout de couches successives d’informations qui va nous le révéler progressivement. Tina, actrice et amatrice de poésie est follement amoureuse de Vasco et d’Edgar avec qui elle a conçu deux jumeaux et qu’elle doit épouser. Elle a du mal à assumer son ambivalence et son amant Vasco lui fait découvrir des trésors de la BnF en partageant avec elle un goût immodéré pour Verlaine et Rimbaud. Une première partie virevoltante, facétieuse et bien rythmée accroche le lecteur, mais l’histoire diminue en intensité et, hormis la chute finale, s’essouffle un peu en devenant plus ordinaire. L’ensemble reste néanmoins séduisant et confirme le talent littéraire que François-Henri Désérable nous avait déjà fait entrevoir avec « un certain Mr Piekielny ».
Presque deux ans que ce livre est dans ma pile; à Brive j'avais discuté avec l'auteur que j'ai trouvé sympathique; et puis j'aime Gary et la Promesse! Nous avons parlé de sa venue à la Grande Librairie et nous avons parlé de Pierre Michon. Je viens enfin de lire le livre poussée par le fait que je vais le rencontrer seul le 5 et avec deux autres le 11. J'ai aimé son écriture teintée d'humour et son point de vue sur Gary, à travers la recherche de Piekielny. On parle beaucoup des mensonges de Gary en ce moment mais cela n'entame pas mon plaisir.
Heureusement que je suis restée évasive sur Pierre Michon car j'avais gardé un mauvais souvenir des Onze que l'auteur semble apprécier (à relire peut-être?)
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