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Quand une traduction parvient à rendre diaphane la finesse d'une écriture anglaise, donc à la fois audible et intégrée, le parfum qu'on en retire est à la fois si discret et si envoûtant qu'une fois de plus on regretterait de ne pas aimer lire.
Après Bass Rock, j'avais hâte de retrouver la plume d'Evie Wyld et je n'ai pas été déçue ! J'ai trouvé ce roman très différent de Bass Rock mais tout aussi envoûtant.
Jake s'occupe de ses moutons sur une île en Grande-Bretagne. Qui est-elle ? Comment est-elle arrivée là ? Qui s'attaque à ses moutons ? Que fuit-elle ?
Autant de questions dont les réponses arriveront petit à petit, entraînant parfois d'autres questions.
J'ai retrouvé dans Tous les oiseaux du ciel une atmosphère qui s'infiltre en vous pour ne plus vous lâcher. Il se dégage de ce roman une odeur de soufre, une impression prégnante de doute et de peur, à l'image de l'état d'esprit de Jake.
Cette sensation ne m'a pas quittée de toute ma lecture et m'a poursuivie encore plusieurs jours après.
Le cheminement du roman, au fil des souvenirs de la jeune femme, nous emmène d'Australie à une île isolée de Grande-Bretagne ; les recoupements et liens nous interpellent, attirent notre attention. C'est peu dire que j'ai aimé me laisser prendre dans cette construction brillante et tortueuse.
Pour terminer sur une impression très personnelle, le dernier tiers du roman a éveillé en moi le souvenir de Débâcle de Lize Spit, un roman qui m'a marquée durablement.
Un vent noir souffle sur les côtes déchiquetées du North Berwick en Ecosse.
Le paysage fascinant et troublant des falaises de Bass Rock a le goût des embruns et de la mort. Et quelle étrange coïncidence, je commence ma lecture en apprenant qu’un projet de loi sera déposé cet été au Parlement écossais pour innocenter les milliers de femmes accusées de sorcellerie et condamnées au bûcher entre le XVI et le XVIII ième (en Ecosse mais partout aussi dans l’Europe actuelle). Un féminicide généralisé qui ne dit pas encore son nom.
North Berwick justement. C’est le paysage sauvage, particulièrement déroutant où nous emmène Evie Wyld , c’est aussi le siège malheureux de la première chasse aux sorcières en 1590.
Comme un château hanté sur ces siècles d’histoire, la demeure victorienne des Hamilton est le fantôme d’une lignée de femmes appelées à se soulever des violences domestiques et sexuelles qu’elles subissent.
C’est un roman très fort, il bouscule les repères et les liens du sang pour suivre Ruth après la deuxième guerre mondiale et Viviane aujourd’hui liées toutes deux à la demeure comme Sarah au 18ième siècle.
J’ai beaucoup aimé ces allers-retours abrupts entre passé et présent, qui s’entrechoquent et bravent les années et les siècles à n’en plus savoir où l’on est et qui parle.
Un roman choral mais qui parle d’une seul voix de la farouche ardeur des femmes à dire non, à faire valoir leurs choix malgré les risques d’enfermement et de de mort, à se défaire d’une culture qui pèse sur leurs épaules de génération en génération comme le lot des « chatouilles ». Un héritage que les femmes ne veulent plus transmettre.
Un roman hanté par le sort des femmes. Il parle des femmes sorcières d’aujourd’hui dans le sens noble du terme mais il n’est pas contre les hommes pour preuve les beaux portraits de Michaël et de Christopher. Christopher est le seul à pouvoir donner quelques clefs de compréhension et de sagesse en parlant de Ruth à Viviane. Michaël est l’homme qui répare et réconcilie, il est le lien du sang et du cœur, le grand-père de Vanessa.
J’ai vraiment aimé ce roman à la fois gothique et moderne. C’est un mélange diablement attirant par son côte historique ancré dans une maison et par son regard sur la femme d’aujourd’hui dans une mise en scène haletante comme un thriller.
Un roman qui distrait sans oublier la guerre en Ukraine.
Bass Rock, c'est le nom de cet îlot que Ruth aperçoit de la maison en Écosse où elle vient de s'installer avec son mari et les deux garçons de ce dernier.
Dans cette grande et belle demeure, l'avenir parait radieux, bientôt un enfant à eux et peut-être que Ruth pourra oublier le mal-être qui la ronge.
Quelques décennies plus tard, c'est Viviane, quarantenaire tourmentée, qui pose ses bagages le temps de faire le vide dans la maison avant qu'elle soit mise en vente.
Et en parallèle, il y a la fuite de Sarah, adolescente pourchassée pour sorcellerie quelques siècles plus tôt, et protégée par un pasteur et son fils.
Première lecture de l'année et première belle découverte !
J'ai beaucoup aimé l'alternance des voix et des époques, dans cette Écosse impitoyable et pourtant tellement fascinante.
Alors que Ruth et Viviane touchent et émeuvent par leurs fêlures, Sarah, dont l'histoire nous parvient via la voix d'un tiers, reste un mystère.
L'univers d'Evie Wyld m'a conquise et j'espère retrouver cette atmosphère dans ses autres romans que je vais m'empresser de lire.
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