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Evelyne Lever

Evelyne Lever
Evelyne Lever est historienne et chercheur au CNRS. La Naissance d'une reine est le fruit d'un travail d'archives inédit, extrait de la Correspondance de Marie-Antoinette, parue chez Tallandier.

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    Couverture du livre « Le grand amour de Marie-Antoinette ; lettres secrètes de la reine et du comte de Fersen » de Evelyne Lever aux éditions Tallandier

    Christlbouquine sur Le grand amour de Marie-Antoinette ; lettres secrètes de la reine et du comte de Fersen de Evelyne Lever

    Faut-il encore présenter Marie-Antoinette, cette reine guillotinée devenue icône au fil des siècles ? On ne compte plus les écrits la concernant, dont de nombreux livres dus d’ailleurs à Evelyne Lever. Ici, c’est l’histoire entre la reine et le comte de Fersen qui intéresse l’auteure. Amants ou...
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    Faut-il encore présenter Marie-Antoinette, cette reine guillotinée devenue icône au fil des siècles ? On ne compte plus les écrits la concernant, dont de nombreux livres dus d’ailleurs à Evelyne Lever. Ici, c’est l’histoire entre la reine et le comte de Fersen qui intéresse l’auteure. Amants ou amoureux platoniques, les avis divergent sur cette relation mais ce qui est sûr c’est que le comte suédois s’est beaucoup attaché à Marie-Antoinette (et réciproquement) cherchant par tous les moyens à la soustraire à son funeste destin. Rappelons qu’il est à l’origine de cette malencontreuse fuite qui s’achevât à Varennes.

    Evelyne Lever lève un coin du voile sur cette relation à travers l’étude de lettres échangées par Fersen et la reine. Grâce à une technologie de pointe, ces lettres ont en effet révélé de nouveaux secrets. Les passages jusqu’ici censurés ont pu être déchiffrés et apportent les preuves des tendres liens qui unissaient Marie-Antoinette et Alex de Fersen.

    Le livre se divise en deux parties. La première revient sur la biographie de Marie-Antoinette, de sa jeunesse en Autriche à son mariage avec le futur Louis XVI jusqu’à la Révolution et sa fin tragique. Rien de très nouveau donc, même si la biographe insiste un peu plus sur la relation de la reine et du comte de Fersen au fil de ces pages. Si, comme moi, vous avez déjà lu des biographies de Marie-Antoinette ou des livres d’histoire concernant cette époque, ce n’est pas là que vous trouverez des révélations fracassantes.

    La seconde partie est elle consacrée aux échanges épistolaires entre Marie-Antoinette et le comte sur une période allant de juin 1791 (quelques jours après la fuite manquée à Varennes) à août 1792, date à laquelle la famille royale sera internée à la prison du Temple. Dans ces lettres on sent tous les sentiments par lesquels passe Marie-Antoinette durant cette année décisive. La volonté de résister et de faire reconnaître son statut, l’abattement, l’espoir, la peur pour elle et les siens. On est bien au-delà du personnage historique et politique pour entrer dans les pensées et les attentes d’une femme et d’une mère inquiète de son avenir et encore plus de celui de sa famille. On entre aussi dans le secret de ces échanges codés, chiffrés, écrits à l’encre sympathique qui retracent ces heures sombres où des plans d’évasion ont été échafaudés, où le comte de Fersen a joué de tous ses pouvoirs pour aider la famille royale et tenter de mobiliser les cours européennes pour venir au secours de Louis XVI et de Marie-Antoinette. C’est passionnant pour ce que cela raconte de cette période à travers les mots de celle qui fut condamnée et aussi car cela démontre à quel point le comte de Fersen a été dévoué jusqu’au bout, ne s’avouant vaincu qu’à la toute dernière extrémité. Et c’est sans doute cela qui prouve avec évidence à quel point il tenait à cette femme.

    Mais pour ma part, je dois avouer une petite frustration. Je pensais que les lettres allaient révéler bien plus de choses sur l’intimité des deux protagonistes. Or là, il me semble qu’il n’y a pas tant de textes inédits que cela (si j’ai bien compris qu’ils étaient indiqués en italique dans les lettres) et on se retrouve plutôt avec des lettres qui relatent les démarches du comte auprès des autres souverains, sur les réflexions autour d’une possible évasion, sur les développements politiques de ces mois cruciaux. Assez peu finalement de déclarations d’amour et peu d’épanchements. On peut, je pense, mettre cela sur le compte de la crainte que les lettres soient interceptées. Marie-Antoinette et Alex de Fersen ont échangé de nombreuses lettres bien avant cette période. Peut-être y a-t-il encore quelques secrets à découvrir ?