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Emmanuel Brault

Emmanuel Brault
Né en 1976, l'auteur signe en 2017 un premier roman remarqué aux Éditions Grasset, Les Peaux rouges, une anticipation drôle et décalée sur le racisme, récompensé par le prix Transfuge du premier roman.

Avis sur cet auteur (9)

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    Couverture du livre « Tous les hommes... » de Emmanuel Brault aux éditions Mnemos

    Joëlle Buch sur Tous les hommes... de Emmanuel Brault

    Voici un roman qui plaira autant aux amateurs de science-fiction qu’à ceux qui n’en lisent pas ! Cette ode à la littérature, à l’humanité et à la liberté regorge de références littéraires, notamment dans le choix des noms de planètes ou de villes. Un plaisir de lecture que je vous conseille...
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    Voici un roman qui plaira autant aux amateurs de science-fiction qu’à ceux qui n’en lisent pas ! Cette ode à la littérature, à l’humanité et à la liberté regorge de références littéraires, notamment dans le choix des noms de planètes ou de villes. Un plaisir de lecture que je vous conseille !
    Le narrateur se nomme Astide. Il a la vingtaine. Il est apprenti navigateur sur le vaisseau de Vangelis, Maître Icare. Dans leur cargo se trouve également Alfred, un centaure, mécano. Ils livrent de l’hydrogène sur les 84 planètes de la Fédération. Cette énergie a remplacé le pétrole et leur est nécessaire.
    Astide consigne dans son journal de bord ses apprentissages mais aussi le quotidien. Il observe l’histoire d’amour entre son maître et Alfred. Ce dernier est parfois peu commode et lorsqu’il boit de l’alcool il devient incontrôlable, colérique.
    Dans ce roman il est question d’amour, d’amitié, d’apprentissage mais aussi de liberté. Les centaures sont considérés comme des esclaves, moins que des hommes. Alfred a des désirs de liberté, d’égalité et de fraternité pour lui mais aussi pour tous ses semblables. Un vent de révolte souffle sur la Fédération. Fera-t-il vaciller le système ?
    Emmanuel Brault a une très belle plume. J’ai beaucoup aimé les clins d’œil à la littérature, à l’histoire. J’ai passé un très bon moment de lecture en compagnie d’Astide, Vangelis et Alfred. Et j’ai eu très envie de lire, comme Astide, ce recueil de poèmes :
    « René Char ! Les Feuillets d’Hypnos constituait mon livre de chevet, comme beaucoup d’entre nous. En cas d’épreuve, les maîtres ulysse nous conseillaient d’en lire un à deux poèmes chaque soir. »
    Ou encore de suivre ce conseil : C’était un truc que m’avait donné mon maître, dont j’use chaque fois que j’en ai besoin : « Si tu as peur, récite-toi un poème, tu retrouveras le souffle nécessaire pour continuer. »
    Retrouvez d’autres extraits sur le blog !
    Merci au label Mu pour la lecture de ce roman

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    Couverture du livre « Tous les hommes... » de Emmanuel Brault aux éditions Mnemos

    Agatheyourbook sur Tous les hommes... de Emmanuel Brault

    En 2343, la Terre est une planète sombre et les hommes en ont conquis d'autres pour leur survie. Astide, un apprenti ulysse est à bord de sa navette ulysse31, accompagné de Vangelis, maître Icare et Alfred, un centaure mécanicien. Leur mission est de transporter l'hydrogène, matière précieuse,...
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    En 2343, la Terre est une planète sombre et les hommes en ont conquis d'autres pour leur survie. Astide, un apprenti ulysse est à bord de sa navette ulysse31, accompagné de Vangelis, maître Icare et Alfred, un centaure mécanicien. Leur mission est de transporter l'hydrogène, matière précieuse, et de la livrer aux 84 planètes qui font partie de la Fédération (la nouvelle France). Tous les trois s'entendent à merveille, mais petit à petit, Astide se rend compte qu'il existe plus qu'une amitié entre son maître et son ami centaure. Cet amour est caché car Alfred est un centaure et donc un animal au yeux de la Loi qui ne lui donne que peu de droits. Malheureux de cette situation, il décide de faire entendre sa voix ainsi que celle des siens, et peu importe ce qu'il pourra en coûter à lui et ses proches.
    C'est à travers le carnet de débord d'Astide que nous entrons dans cette histoire violente et magnifique, où nous suivons l'histoire de ces trois personnages liés par des sentiments très forts. Alfred mettra sa rage au service des opprimés, qui par leur travail et leur soumission, permettent aux gouvernants d'être toujours plus forts, le regard naïf d'Astide, apprenant son métier mais aussi la vie, pointe le doigt sur l'humanité qui existe dans chacun de nous et Vangelis, le maître, instaure un climat de sagesse dans cette relation qui met en avant l'amour sous toutes ses formes, qu'il soit amoureux, paternel ou amical.
    J'ai aimé faire ce long voyage, hommage à la littérature, avec ses trois personnages touchants et attachants, à travers ces planètes aux particularités différentes où chaque endroit est une références littéraires, où à tout moment, pour se recentrer, l'un et l'autre déclame des vers, mais j'ai également été révoltée et bouleversée par leur histoire. Ce roman est une ôde à l'amour quel qu'il soit, à l'acceptation de l'autre et au respect des différences. C 'est un texte qui pose beaucoup de questions sur la fraternité et l'humanité, sur les décisions individuelles et collectives. C'est un roman à lire, à offrir, à diffuser absolument!Un roman d'une beauté incroyable, qui ne peut laisser personne insensible!

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    Couverture du livre « Tous les hommes... » de Emmanuel Brault aux éditions Mnemos

    Evlyne Léraut sur Tous les hommes... de Emmanuel Brault

    Haut les cœurs !
    Écoutez voir Emmanuel Brault !
    « Je suis né le jour où je me suis opposé au contremaître », répétait-il à l’envi ».
    « Tous les hommes »
    Un triptyque inouïe. Un socle qui dépasse tous les entendements. L’imaginaire au garde-à-vous, le double cornélien de notre civilisation....
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    Haut les cœurs !
    Écoutez voir Emmanuel Brault !
    « Je suis né le jour où je me suis opposé au contremaître », répétait-il à l’envi ».
    « Tous les hommes »
    Un triptyque inouïe. Un socle qui dépasse tous les entendements. L’imaginaire au garde-à-vous, le double cornélien de notre civilisation. Ce roman macrocosme est la galaxie des fraternités.
    Les gravités silencieuses et salutaires, les lucidités affranchies, vitales et salvatrices. D’ombre et de lumière, une mappemonde futuriste qui rayonne de symboles forts. Une transposition riche d’inventivités stylistiques si douées, qu’on pressent notre présent et ses alarmes, ses sursauts dans une symbiose de science-fiction à petites touches subtiles.
    Trois protagonistes qu’on aime de toutes nos forces. Gouvernails d’une des plus belles histoires d’amour universel.
    Vangélis, le maître, Astide son apprenti et narrateur, et Alfred un animal au vu de la loi, un centaure parabolique, la pièce maîtresse de ce récit bleu-nuit, dont l’intelligence aiguë est une gageure.
    « Lorsqu’il se préparait le matin, il avait tous les attributs d’un être humain. Il se maquillait et n’omettait jamais de se parfumer ».
    Alfred est intuitif, convaincu et éveillé. Il n’est pas libre. Mais chaque matin, acclame la liberté et entonne « tous les hommes naissent libres et égaux en droit ».
    Il vit sur Ulysse 31, un vaisseau où il est mécano et sous les ordres de Vangélis le maître. On ressent les paraboles comme des étoiles. Les textes fondateurs sont lois. Astide entre eux deux est un néophyte. Il apprend ce langage et « les humains constituaient le fondement de notre formation. C’est à terre que vous aurez le plus à craindre ». Vangélis est subjugué par Alfred. On ressent une relation ambiguë, une attirance comme une effluve. Ce qui ne se nomme pas, mais se pressent. La volupté des connivences, un viatique.
    « Alfred est devenu un astre ». La passion, ici, est une lumière tamisée. L’amour, une étoile filante qui ne s’échappe pas. Alfred vendu et soumis depuis l’enfance, acheté par Vangélis, le côté face de nos sociétés cannibales et dévoratrices de l’autre, l’étrange (er).
    « Le centaure avait-il un statut d’être humain, un statut d’animal pensant, relativement autonome ou un statut de meuble…. C’est devenu notre affaire Dreyfus mettant au prise les partisans, les opposants, les indécis. La Fédération est menacée ».
    Alfred veut s’émanciper. Devenir le symbole de la liberté. Contrer les diktats politiques. Remettre d’équerre l’égalité entre les centaures et les hommes. Devenir député sur la terre ferme malgré les dangers et la perte de ses amis chers : Vangélis et le jeune Astide. Malgré les douleurs infinies de ne plus les voir, surtout Vange le maître. Il va briser ses chaînes mentales. Et emmener avec lui, le secret des intimités avouées en silence avec Vangélis. Ils seront toujours là pour lui quoiqu’il arrive.
    Entre les galaxies, des Ulysses, et Alfred le centaure fronton des républiques du cœur, il y a l’exemplarité de la constance qui est une des plus belles qualités humaines. La valeureuse amitié particulière. « Notre dame des fleurs de Jean Genet, souffla mon maître… La Fédération ne laissera pas faire. Alfred, en as-tu conscience ? Poursuivit-il d’une voix douce, presque peinée. Oui, j’imagine. J’irai jusqu’au bout de mes forces. Comment dites-vous ? Advienne que pourra ».
    Ce roman qui rassemble l’épars, dévorant d’intégrité est une fusion entre le désir d’égalité, de justice et d’équité. Le charme fou de ce récit construit à mille mille de toutes terres habitées, dans ce hors temps où pourtant règne notre vaste humanité. Sa dimension est la pierre angulaire d’un chef-d’œuvre né dans le passage d’un récit qui façonne la noblesse et la droiture des vraies loyautés.
    Politique, révolutionnaire, ivre d’amour, tant on ressent le charnel et sa sensualité, l’authenticité de la pureté. La constance des sentiments. Engagé, doux, pétri d’humanité, spéculatif, ce livre de salut est fascinant. C’est une révélation, une épopée intime et inter-galactique. Une satire à voix-basse qui engage le changement même de notre planète. Le sacre de renom. Un livre qui rend libre et qui vous métamorphosera. Que dire de ces mains soudées en première de couverture, corde à nœuds, masculines et magnétiques, immensément expressives et fidèles. Elles symbolisent la déclaration universelle des droits de l’Homme et ce qui résistera toujours : le combat pour que chacun puisse être frère ou sœur en humanité. La solidité, la force, et l’altérité. Elles expriment à elles seules la grandeur de ce texte immense et cette chance éditoriale hors norme. Un livre d’amour inestimable. Merci Emmanuel Brault ! Publié par les majeures Éditions Mu.

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    Couverture du livre « Walter Kurtz était à pied » de Emmanuel Brault aux éditions Mnemos

    Evlyne Léraut sur Walter Kurtz était à pied de Emmanuel Brault

    Agissant, magnétique, « Walter Kurtz était à pied » est prodigieux. Landes d’une Science-Fiction en apogée, ce récit dévorant ne laisse pas indemne. Nous sommes en plongée dans un monde éloigné d’un lunaire olympien d’une certitude avérée de calme. Accrochez-vous aux branches ! Deux mondes...
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    Agissant, magnétique, « Walter Kurtz était à pied » est prodigieux. Landes d’une Science-Fiction en apogée, ce récit dévorant ne laisse pas indemne. Nous sommes en plongée dans un monde éloigné d’un lunaire olympien d’une certitude avérée de calme. Accrochez-vous aux branches ! Deux mondes opposés, dualité, vivent dos à dos sur une terre futuriste, ravageuse et étrange. On a l’impression vive de côtoyer « Mad Max ». La littérature anticipatrice rentre en action. Nous sommes dans ces degrés où les tiroirs s’entrechoquent. La trame aboie, belle et souple, avance sans compromission. Forte comme une liqueur, elle arrache toute idéologie, tendresse et romance. Emmanuel Brault est doué, très. Il ne cède rien et ce récit tient son majeur aussi dans cette constance de ton. Deux peuples : des Roues et les Pieds. Les des Roues vivent dans leur voiture, brûlent les kilomètres : les K-plat. L’argent : des points. Nomades, l’espace de vie sont les routes. Les arrêts se font dans les stations. Conditionnés, stéréotypés, tels des robots, ils sont en proie à une dictature sournoise. Rouler, avaler les kilomètres. Leur voiture est l’emblème manichéen d’une liberté floutée. Dany, Sarah et leur père sillonnent les routes. « Les rochers semblaient nous escorter vers un monde meilleur. Là où il n’y aurait que la route, sans les contraintes. » Leur Peugeot est le symbole d’une puissance cartésienne. Rien ne peut déraper. Dans cette sphère de métal et de fer, de rivalités entre les modèles des voitures, ils ne peuvent trouver de point de chute. Leur monde est vaste. Les routes sont l’habitus, criblé de dangers. Le monde d’en face est celui des les Pieds. Attention ! Ces hommes et femmes et enfants, nomades affamés, étranglés de haine et d’un nihilisme aux abois sont des hordes sauvages. Et pourtant, il aurait peut-être fallu rassembler l’épars avant de condamner. On pressent le cru d’une âpreté, ces survivants immensément libres malgré les torpeurs. Abreuvés aux rites, aux passages initiatiques, au langage des tombes, aux attitudes ancestrales éloignées de tout entendement. Leur langage est perte de sens, de raison et d’estime. Et pourtant les symboles percent et abreuvent ce peuple d’une philosophie à bâtir. Ce peuple des les Pieds est sans doute le frère ou la sœur d’hier. Echappés d’un enclos mental, leur prison est le rejet. L’écriture est le lever de la lune. Apaisante et superbe elle colore cette histoire d’asphalte, d’êtres en prise avec le néant, la perte de tout. Lisez juste ce morceau d’écrin : « D’un côté, dit-il, s’échauffant de plus en plus, le visage rouge vif ; les Roues, leurs K-Plat, leurs galeries et leur désir d’acheter, de l’autre, les Pieds, silencieux, fanatiques, poètes. Il faudrait écrire quelque chose à ce propos, quelque chose d’unique, qui n’aurait jamais été fait. La description objective… Je dis bien objective, des Roues et des Pieds, de l’archaïsme et du modernisme, de l’homme avant et de l’homme après, le passé et le futur dans un mouchoir de poche, avec la panse au milieu. » Cette histoire méritante interpelle et alerte. Bien après la lecture, on reste sensible à l’avancée d’une voiture au creux de la nuit. Emue par cette violence des les Pieds qui est un signal. Ce récit est riche de signaux et sa portée reste bien après le point final. On regarde par la fenêtre, on imagine ce monde si bien décrit dans « Walter Kurtz était à pied. » Serait-ce nous dans l’aube d’un demain ? A méditer. En lice pour le Prix Hors Concours 2020. Publié par les majeures Editions MU.