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Elisa Shua Dusapin

Elisa Shua Dusapin

Née en 1992 d'un père français et d'une mère sud-coréenne, Elisa Shua Dusapin est diplômée de l'Institut littéraire suisse de Bienne. Hiver à Sokcho est son premier roman.

Articles en lien avec Elisa Shua Dusapin (2)

Avis sur cet auteur (49)

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    Couverture du livre « Le vieil incendie » de Elisa Shua Dusapin aux éditions Zoe

    Alex-Mot-à-Mots sur Le vieil incendie de Elisa Shua Dusapin

    Je pense que je suis passée à côté de ce roman.
    J'ai aimé suivre Agathe de retour dans la maison familiale pour la vider. Elle y passera quelques jours avec sa soeur.
    L'occasion pour elles de ne toujours rien se dire d'important sur leur vie.
    A force d'élipses, l'autrice ne m'a pas permis...
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    Je pense que je suis passée à côté de ce roman.
    J'ai aimé suivre Agathe de retour dans la maison familiale pour la vider. Elle y passera quelques jours avec sa soeur.
    L'occasion pour elles de ne toujours rien se dire d'important sur leur vie.
    A force d'élipses, l'autrice ne m'a pas permis d'accrocher au vécu des deux soeurs. Même le non-dit à propos de la fausse-couche devient lassant de silence.
    Et puis ses odeurs de fromage....

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    Couverture du livre « Le vieil incendie » de Elisa Shua Dusapin aux éditions Zoe

    Henri-Charles Dahlem sur Le vieil incendie de Elisa Shua Dusapin

    Ma sœur et mon malaise

    Dans son nouveau roman, Elisa Shua Dusapin raconte les retrouvailles de deux sœurs après la mort de leur père. En vidant la maison familiale, elles vident aussi tout ce qu'elles ont sur le cœur. Leurs ressentiments, leurs incompréhensions, leur... amour.

    Agathe a...
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    Ma sœur et mon malaise

    Dans son nouveau roman, Elisa Shua Dusapin raconte les retrouvailles de deux sœurs après la mort de leur père. En vidant la maison familiale, elles vident aussi tout ce qu'elles ont sur le cœur. Leurs ressentiments, leurs incompréhensions, leur... amour.

    Agathe a passé son enfance dans le Périgord avant de partir dans une famille d'accueil aux États-Unis. Ce séjour, qui devait durer le temps du lycée, s'est prolongé. Désormais, elle vit et travaille outre-Atlantique. Quand s'ouvre ce court roman, elle revient après des années d'absence pour aider sa sœur à vider la maison familiale qui a été vendue.
    Leurs retrouvailles se font dans une ambiance lourde, car Véra, de trois la cadette, a ressenti le départ d'Agathe comme une trahison. Car sa sœur a choisi l'exil après l'aphasie dont elle a été victime. Sans doute n'a-t-elle pas supporté la charge mentale de son quotidien auprès de sa cadette qui ne parlait plus. Elle l'a certes aidée à surmonter son handicap, constaté sa volonté d'apprendre à lire et à écrire, mais elle a aussi dû faire face à l'incompréhension et aux quolibets des collégiennes, volontiers cruelles.
    Très vite, elle va pourtant se rendre compte que Véra a changé, que les années de séparation lui ont plutôt été bénéfiques, même si elle a sans doute aussi été contrainte de s'adapter. Car il a bien fallu qu'elle s'occupe de son père durant ses dernières années d'existence, remplir les tâches ménagères et gérer les questions administratives, cuisiner et trouver le moyen de communiquer sans pouvoir parler. Elle va aussi constater l'efficacité de son organisation pour vider la maison, au point d'avoir soudain peur de finir trop vite et d'avoir du temps disponible qu'il lui faudrait bien partager avec sa sœur.
    Alors, elle souligne qu'elle n'est pas en vacances et qu'elle doit travailler à l'adaptation en série de "W ou le souvenir d’enfance", le roman de Georges Perec. La production l'a choisie comme dialoguiste et vu la renommée des acteurs pressentis, elle n'a pas droit à l'erreur.
    Alors que les souvenirs ressurgissent, qu'elle croise une ancienne connaissance, leur relation va prendre une autre tournure.
    Depuis Hiver à Sokcho, on sait combien Elisa Shua Dusapin aime les ellipses et la suggestion. Ici, son style tout en retenue fait merveille. On ressent plus qu'on exprime des émotions à fleur de peau. Cette économie de moyens nous offre ainsi quelques jolies formules, comme lorsqu'Agathe relate sa rencontre avec Irvin, qui partage désormais sa vie à New York: «tout ce que j'avais connu s’est révélé idiot face à ma découverte de sa peau contre la mienne.» En une phrase tout est dit. Et fort joliment.
    NB. Tout d'abord, un grand merci pour m'avoir lu! Sur mon blog vous pourrez, outre cette chronique, découvrir les premières pages du livre. En vous y abonnant, vous serez par ailleurs informé de la parution de toutes mes chroniques.
    https://urlz.fr/oIYv

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    Couverture du livre « Hiver à Sokcho » de Elisa Shua Dusapin aux éditions Zoe

    Lauquilit sur Hiver à Sokcho de Elisa Shua Dusapin

    La narratrice est une jeune franco-coréenne. Elle a étudié les littératures française et coréenne à Séoul mais elle n’est jamais allée en France et n’a jamais connu son père. Elle travaille depuis peu dans une modeste pension à Sokcho, une ville portuaire proche de la frontière qui sépare les...
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    La narratrice est une jeune franco-coréenne. Elle a étudié les littératures française et coréenne à Séoul mais elle n’est jamais allée en France et n’a jamais connu son père. Elle travaille depuis peu dans une modeste pension à Sokcho, une ville portuaire proche de la frontière qui sépare les deux Corées. Elle y a rejoint sa vieille mère qui vend du poisson. Elle nous raconte l’arrivée d’un Français, Yan Kerrand, un auteur de bandes-dessinées qui va troubler son quotidien même s’il semble ne pas lui prêter attention : « Son regard m’a traversée sans me voir ». Elle, elle est attirée par lui dès le début, elle l’observe beaucoup, espionne son travail mais ne franchira jamais totalement la frontière qui les sépare. Elle lui parle en anglais et ne lui dit pas qu’elle maîtrise mieux le français. Elle ne lui avouera jamais rien d’ailleurs ni qu’elle est vexée qu’il ne goûte pas sa cuisine, ni ce qu’elle pense de ses dessins car c’est une histoire où règnent les non-dits. Les rues de Sokcho sont plutôt désertes au cœur de l’hiver. Tout semble blafard et glacé, même la communication. Mais la ville est emplie d’odeurs pas très agréables : mélange d’embruns, de poissons, de cuisine et d’égouts. Yan Kerrand est de passage. Sokcho est une étape dans son parcours d’artiste. Comme son héros, il parcourt le monde et dessine ses voyages dans un lavis d’encre sans couleurs. Il est taciturne et solitaire. Seul son héros est dessiné de manière nette, les êtres qui l’entourent semblent effacés, ils ne sont que des ombres, des formes indistinctes. L’écriture est douce et feutrée comme la neige qui tombe. Le style est dépouillé, très sobre, délicat. On a l’impression d’une écriture murmurée à l’oreille du lecteur. Le rythme est lent. Il ne se passe pas grand chose mais en même temps on est attentif à tous les détails car tout est suggéré. Les émotions semblent en sourdine mais c’est pourtant un roman très sensuel : les odeurs, le toucher, les jeux de regard sont bien là. J’ai aimé la mise en abîme finale : la narratrice lit la BD de Kerrand et semble se fondre dans le dessin mais j’avoue que j’aurais aimé rester plus longtemps avec ces deux personnages. C’est un premier roman très réussi. Je ne sais pas à quel moment de ma lecture le roman m’a fait penser au poème de Verlaine : « Colloque sentimental ». Le poème évoque la rencontre de deux êtres, dans un parc solitaire et glacé, deux formes qui passent et qui n’arrivent pas à bien communiquer. Je ne sais pas si cela vous arrive mais souvent j’ai l’impression que mes lectures se répondent. Pour conclure, je vous propose une citation : « Kerrand se reflétait dans la vitre, son paquet sur les genoux. Il avait fermé les yeux. Le nez se détachait comme un équerre. Des lèvres étroites naissait un delta de lignes qui deviendraient des rides. Il s’était rasé. En remontant à ses yeux j’ai réalisé que lui aussi me regardait dans le reflet de sa vitre. Du même regard qu’à son arrivée à la pension, cet air avenant mêlé d’ennui. »

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    Couverture du livre « Le vieil incendie » de Elisa Shua Dusapin aux éditions Zoe

    Anita Millot sur Le vieil incendie de Elisa Shua Dusapin

    C’est avec un très grand plaisir que je suis allée rencontrer Elisa Shua Dusapin à l’Alliance Française de Paris le 26 septembre dernier, pour la sortie de son dernier roman.

    Agathe revient dans son Périgord natal. Elle vit aux États-Unis depuis quinze ans, où elle a laissé son compagnon...
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    C’est avec un très grand plaisir que je suis allée rencontrer Elisa Shua Dusapin à l’Alliance Française de Paris le 26 septembre dernier, pour la sortie de son dernier roman.

    Agathe revient dans son Périgord natal. Elle vit aux États-Unis depuis quinze ans, où elle a laissé son compagnon Irvin (ainsi que son travail concernant une adaptation d’un roman de Georges Perec … ) Dans le but d’aider sa soeur (aphasique) Vera à vider la maison de feu leur père, à l’abandon depuis trop longtemps. Ces retrouvailles agacent et embarrassent – voire intimident – Agathe, qui ne sait pas trop comment réagir en présence de sa soeur muette. Petit à petit, les souvenirs d’enfance (plus ou moins douloureux …) vont refaire surface. Elle se souvient notamment du jour où, quand elle avait six ans, Véra a eu à table une sorte d’AVC ou de mini anévrisme, qui l’a laissée mutique et quelque peu « lente » … Des disputes de leurs parents et du départ de leur mère …

    Elles vont travailler l’une à côté de l’autre du 6 novembre au 14 novembre. Agathe va alors avoir tout le loisir de re-découvrir cette soeur (bien plus autonome qu’elle le croyait) dont elle s’est tenue éloignée si longtemps.

    Ce court roman (140 pages) est une petite pépite ! L’écriture de l’auteure est une merveille. Son phrasé : un diamant brut. Avec un sujet plutôt banal (un déménagement) – du moins à première vue – Elisa Shua Dusapin va réaliser une oeuvre d’art littéraire.

    C’est indéniablement une formidable linguiste, une magicienne des mots !

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