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Dominique Delahaye

Dominique Delahaye
Enseignant en école élémentaire, Dominique Delahaye écrit des nouvelles, des romans noirs, des scénarios de BD, des chansons et des spectacles théâtraux. Il est aussi l'un des fondateurs du festival du «Polar à la plage» du Havre, et animateur du collectif «Polaroïds rock».

Avis sur cet auteur (3)

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    Couverture du livre « Bombes » de Dominique Delahaye aux éditions La Manufacture De Livres

    Evadez-Moi (Lau Lo) sur Bombes de Dominique Delahaye

    Lyon. Tout le monde doit avoir entendu parler de sa fête des lumières, les gastronomes de sa rosette, les amateurs de sport de son club, l’Olympique. Les lecteurs de polars pensent « Quais du Polar ».
    Avec son roman Bombes, Dominique Delahaye nous montre un autre Lyon et peint en bombe noire...
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    Lyon. Tout le monde doit avoir entendu parler de sa fête des lumières, les gastronomes de sa rosette, les amateurs de sport de son club, l’Olympique. Les lecteurs de polars pensent « Quais du Polar ».
    Avec son roman Bombes, Dominique Delahaye nous montre un autre Lyon et peint en bombe noire sur ses murs la réalité, loin des paillettes du showbiz éditorial, du foot et des restaurants chics.
    Ce roman est paru il y a deux ans, en 2017, et pourtant, certains passages restent terriblement d’actualité.
    Ce qui était le plus difficile, c’était de comprendre comment et pourquoi la vie semblait continuer en ville, comme si de rien n’était. Comme si un gosse n’était pas mort dans la nuit parce qu’il avait bombé quelques lettres sur un pont. D’autres constatations, plus tristes encore, étaient ensuite venues l’assaillir. Par association d’idées. Il s’était dit que lui-même ces derniers mois, ces dernières années, avait été témoin des signes avant-coureurs d’un désastre, qui là, lui pétait au nez. Il avait fait comme tout le monde, continué à faire comme si.
    Dans ce roman noir, l’auteur aborde la pauvreté, la débrouille, l’art, la liberté mais aussi l’extrémisme nocif des cathos donneurs de leçons, du fascisme, de ce racisme qui est devenu ordinaire. Tous ces endoctrinements qui peuvent conduire à libérer les pires instincts au mépris de la vie.
    C’est un roman violent mais qui ne fait que montrer du doigt la réalité, ce qu’on ne voit jamais des grandes villes qu’on visite et même, parfois qu’on habite.
    Quelle part des habitants des centres villes bourgeois est déjà allée, pour quelque raison que ce soit, dans ces quartiers souvent repoussés vers les rocades péri-urbaines ?
    L’écriture de l’auteur est à l’image de ses personnages. Vive, elle restitue parfaitement la peur, la violence, le désespoir.
    On retrouve également beaucoup de l’auteur, musicien et qui vit sur une péniche, un lieu où se déroulent plusieurs scènes de ce texte.
    C’est une belle découverte que ce roman peut-être encore plus percutant aujourd’hui que lors de sa sortie. Plus qu’un roman, le témoignage d’une époque.
    http://www.evadez-moi.com/archives/2019/08/04/37541351.html

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    Couverture du livre « Bombes » de Dominique Delahaye aux éditions La Manufacture De Livres

    Christelle Salvan sur Bombes de Dominique Delahaye

    - Greg, mon ami, t'as une tête de crevard! Ça va ?

    - Moyen. Je suis un peu dans la merde. Je ne vais pas te raconter ma vie, mais j'ai des types au cul.

    - Qu'est-ce que t'as encore fait ? T'as tagué un car de CRS ou quoi ?

    - Arrête tes conneries.

    - C'est quoi, les flics ?

    -...
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    - Greg, mon ami, t'as une tête de crevard! Ça va ?

    - Moyen. Je suis un peu dans la merde. Je ne vais pas te raconter ma vie, mais j'ai des types au cul.

    - Qu'est-ce que t'as encore fait ? T'as tagué un car de CRS ou quoi ?

    - Arrête tes conneries.

    - C'est quoi, les flics ?

    - Non, les flics à la limite, ça serait moins grave. Des méchants, des vrais.

    Greg est grapheur à Lyon, un grapheur militant. À travers son art, il défend ses idées.Un soir, accompagné de son pote Choukri, il s'attaque aux symboles des catholiques intégristes.



    " Choukri se met au travail. La buse est adaptée. Il vaporise un large faisceau de peinture, un voile qui s'épaissit peu à peu et qu'il faut savoir arrêter à temps. Si l'on veut éviter les coulures, ce qui n'est pas toujours le cas. Choukri connaît des crew qui aiment le crash, la peinture qui dégouline comme le sang leur révolte.
    Greg observe du coin de l'œil. Comme à chaque fois, le rouge explose dans la nuit. Un rouge brillant, sombre et plein. Il aime les couleurs franches, qui claquent. "



    La soirée se passait plutôt bien jusqu'à l'arrivée d'un groupe de jeunes qui commence par les insulter puis par les canarder avec des pierres. Choukri chute et c'est le drame...

    Salif est infirmier, il vit sur la péniche d'une amie. En ce moment il héberge Emilie une jeune zadiste et son chien Joop.



    Annabelle est une jeune fille bourgeoise qui s'encanaille avec son amoureux malgré des valeurs qu'elle défend .

    Suite à cet accident, sans le savoir, sans le vouloir, leurs chemins vont se croiser. La tension monte, c'est l'escalade vers une violence inouïe qui nous coupe le souffle jusqu'au final déchirant d'un réalisme surprenant.

    Quand l'art mal interprété devient un slogan qui engendre la haine.



    Dominique Delahaye nous offre un grand roman noir.

    Dés le début du récit tu ressens une force dans l'écriture et une certaine poésie voyage entre ces lignes.

    " Le froid est venu de la rivière, comme d'habitude. il est descendu des montagnes, des bourrasques glacées entre les berges maçonnées. Le flot a grossi, jusqu'à se répandre sur les quais où quelques semaines plus tôt, on se prélassait encore sur les pierres tièdes. La nuit surprend désormais la ville en plein après-midi. Humide comme une haleine de cave, elle invite à se recroqueviller, à filer aux ras des murs, à se claquemurer. "



    Après quelques lignes tu es déjà captivé par le style et tu te laisses porter par l'histoire. Page après page la tension s'installe, et ce qui aurait pu être juste un banal fait divers se transforme en véritable course-poursuite, à travers Lyon. C'est on ne peut plus réaliste et tellement visuel que tu verrais bien Luc Besson l'adapter au cinéma. De l'encre à la bobine ,ça le ferait trop, c'est ton coté cinéphile qui resurgit car ce récit dégage une énergie incroyable. Malgré la peur qui ne te quitte plus, tu poursuis ta lecture, une lecture addictive impossible à quitter avec une qualité d'écriture aussi belle que la musique qui l'accompagne.
    "Du pur bop. De l'adrénaline et une mélodie si bien troussée qu'elle vous pousse dans vos retranchements si vous voulez être à la hauteur au moment crucial du solo. Les fantômes des grands anciens rôdent sur scéne. Bienveillants, mais jusqu'à un certain point. "



    Un roman noir social qui résonne avec une force incroyable dans le contexte actuel. Une véritable "Bombe " littéraire qui ne peut que ravir les lecteurs adeptes des romans engagés à la plume noire, tranchante mais aussi poétique qui se trouve absolument à sa place à La Manufacture Des Livres.

    Un gros coup de cœur, à ne pas rater amis Lecteurs .


    Dominique Delahaye a enseigné en école élémentaire et a mené des activités syndicales et associatives. Il écrit depuis une quinzaine d’années des nouvelles et des romans noirs, des scénarios de BD, des chansons et des spectacles théâtraux. Il est un des fondateurs du festival du « Polar à la plage » du Havre. Il est également musicien et animateur du collectif « Polaroïds rock ». Il vit et navigue à bord d’une péniche.



    Je remercie Pierre pour cette lecture percutante.

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    Couverture du livre « Pile et face » de Dominique Delahaye aux éditions Rue Du Depart

    Joël Gastellier de L'ÉTOILE POLAR sur Pile et face de Dominique Delahaye

    Dans sa préface au roman de Dominique Delahaye, Jean-Bernard Pouy y souligne avec envie et malice les multiples qualités de cet «homme pressé» (membre très actif, entre autres, de l'association des Ancres Noires du Havre). Un de ces individus habiles en tout et capables de se diversifier. Un...
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    Dans sa préface au roman de Dominique Delahaye, Jean-Bernard Pouy y souligne avec envie et malice les multiples qualités de cet «homme pressé» (membre très actif, entre autres, de l'association des Ancres Noires du Havre). Un de ces individus habiles en tout et capables de se diversifier. Un trait de caractère dont certains personnages de «Pile & Face» sont dotés alors que d'autres ne savent même pas piloter une péniche. C'est ainsi que Samuel prend son mal en patience dans un chantier naval des bords de la Meuse, attendant de récupérer la sienne, en bon état. Batelier autoproclamé, cet homme désormais sans attache ne veut plus entendre parler de son passé. Toujours prêt à pousser le bouchon un peu plus loin, l'admirateur de Jackass, passé du trafic de voitures volées au braquage, a en effet décidé de fuir ses comparses en emportant le butin. Dans cette ambiance de chantier aussi vivante que présente, Nico quant à lui est un ouvrier à part. Arrivé depuis peu, affichant claire ment son attitude «de passage», il se maintient à l'écart des autres tandis que sa rencontre avec une pétillante jeune femme ne semble pas une amarre suffisante pour devoir le retenir dans les parages. Après tout «Les chiens sont beaucoup plus raisonnables que nous. Ils se reniflent le trou du cul sans se sentir forcés de partager leur gamelle. C'est pas parce qu'on baise ensemble qu'il faut se croire tout permis.»
    De ces deux personnages en transit, l'auteur nous livre certains éléments de leur parcours à la manière de portraits croisés. Et si leurs dissemblances les opposent telles les faces d'une même pièce, leur présence sur les bords de la Meuse ne doit rien au hasard, ce qui finalement achève de les unir. Fatalement. Savourant un épilogue bien entretenu au fil de métaphores et de réflexions mordantes, nous n'avons plus qu'à nous ranger à l'avis de Jean-Bernard Pouy et s'avouer «admiratif des écrits du bonhomme».