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Gerhard Richter est le plus intrigant des peintres allemands que je connaisse. Bien sûr, il y a Anselm Kiefer, Neo Rauch ou Jörg Immendorff. Mais, depuis soixante ans, Richter est devenu incontournable dans l’histoire de l’art du XXe siècle, tout en étant que rarement exposé : il se montre peu, vit loin de tout dans la ville de Cologne. Et c’est là que s’opère l’alchimie la plus déroutante qui soit : le même peintre, le même Gerhard Richter, le même homme, s’adonne à des changements stylistiques radicaux. Cette première monographie en français, consacrée aux différents aspects de son œuvre, est signée Dietmar Elger. Cet historien d’art allemand, plus souvent rencontré chez Taschen, a eu la possibilité (la chance) de consulter documents, archives et correspondances mis à sa disposition par l’artiste lui-même. Il réussit à concilier les dimensions abstraites d’une part, hyperréalistes de l’autre, de ces centaines de tableaux, reproduits avec fidélité au point de vue chromatique. Pour Elger, il faut mettre à jour l’unité conceptuelle qui anime toute la peinture de Richter, même la plus mimétique, et en cela, il faut refuser l’idée que nous sommes face à des œuvres « sans auteur ». Le texte est pointu, voire ardu, faisant appel à des concepts parfois étrangers aux préoccupations du simple amateur, mais il a le mérite d’exprimer bien des éléments de la peinture contemporaine.
Importante bibliographie avec des références bien souvent en allemand.
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