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Diadie Dembele

Diadie Dembele
Diadié Dembélé est né à Kodié, dans l'ouest du Mali. Il est diplômé du Master de création littéraire de l'université Paris VIII. Le duel des grands-mères est son premier roman.

Articles en lien avec Diadie Dembele (1)

Avis sur cet auteur (15)

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    Couverture du livre « Deux grands hommes et demi » de Diadie Dembele aux éditions Lattes

    Joëlle Buch sur Deux grands hommes et demi de Diadie Dembele

    Manthia raconte son histoire à un interprète. Il commence son récit par sa famille, son village au Mali. On sent le poids des traditions familiales. Il ne peut faire ses propres choix, obligé de subir la colère de son père et de travailler dans les champs. Mais quand une invasion de criquets...
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    Manthia raconte son histoire à un interprète. Il commence son récit par sa famille, son village au Mali. On sent le poids des traditions familiales. Il ne peut faire ses propres choix, obligé de subir la colère de son père et de travailler dans les champs. Mais quand une invasion de criquets détruit la récolte, Manthia doit partir à la ville, à Bamako pour travailler et nourrir sa famille. Mais là encore, il ne décide de rien. C’est son oncle qui organise tout. Il ne dispose pas de son salaire qui va directement à ses parents. Son ami d’enfance, Toko, le rejoint. Ils ne se quittent plus à partir de ce moment-là.
    En 1991, des troubles politiques et sociaux obligent Manthia à partir plus loin pour gagner sa vie. Son oncle prépare son départ, les papiers, le billet d’avion. Avec un visa de touriste, il arrive à Paris chez un membre de sa famille, Samba, le fils de son oncle. Il vit dans un foyer avec d’autres africains sans-papiers. Il effectue des missions d’intérim sur des chantiers. Là aussi son salaire ne lui est pas versé directement mais sur le compte de Samba qui ne lui reverse qu’une petite partie, le reste servant à rembourser son oncle, payer sa place dans le foyer, etc. Manthia attend désespérément une réponse à son dossier de régularisation pour sa situation en France. Contrairement à Toko, il s’impatiente, se rebelle. Il veut être libre, s’intégrer en suivant des cours de français.
    A qui Manthia raconte-t-il sa vie et dans quel but ? On le découvre au fur et à mesure de la lecture du roman. L’amitié entre les deux jeunes Maliens n’est pas toujours simple mais révèle finalement une belle fraternité et solidarité. Le courage et la détermination animent ces deux jeunes hommes, l’espoir aussi.
    Ce roman retrace l’histoire des sans-papiers occupant l’église Saint-Bernard à Paris en 1996. Evénement qu’on a ensuite nommé « mouvement des sans-papiers ». On ne peut qu’être touché par le récit de Manthia, dont la vie reflète certainement des témoignages entendus par l’auteur.
    J’aurais aimé encore rester un peu avec Manthia et savoir ce qu’il advient après ce douloureux exil. C’est bien là le signe d’un personnage attachant. J’avais beaucoup aimé la langue et l’écriture du premier roman de Diadié Dembélé. Je retrouve avec plaisir sa plume dans ce second roman. J’ai eu l’impression par moment d’entendre un griot me raconter une histoire. Il y a de nombreuses expressions africaines. La langue maniée par l’auteur est belle et vivante. Un roman malheureusement toujours d’actualité, 20 après les faits décrits.

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    Couverture du livre « Deux grands hommes et demi » de Diadie Dembele aux éditions Lattes

    Squirelito sur Deux grands hommes et demi de Diadie Dembele

    « Un homme sur les routes est un homme sans patrie »

    Diadié Dembelé – Prix littéraire de la Vocation 2022 – replonge dans l’histoire du Mali avec ce nouveau roman qui est un tour de force sur l’échelle des belles lettres. Le jeune romancier déploie un éventail de mots, d’expressions, de...
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    « Un homme sur les routes est un homme sans patrie »

    Diadié Dembelé – Prix littéraire de la Vocation 2022 – replonge dans l’histoire du Mali avec ce nouveau roman qui est un tour de force sur l’échelle des belles lettres. Le jeune romancier déploie un éventail de mots, d’expressions, de métaphores, de poésie à en faire tourner la tête : c’est beau, subtil, vivant et d’autant plus une gageure que le sujet est grave : l’exil et cette foutue intégration qui veut à la fois tout dire et ne rien dire.

    Manthia et Toko sont nés dans un même village au Mali. Leurs vies sont différentes, leurs caractères distincts mais ils se considèrent comme deux frères. Manthia est sous la coupe de son père et travaille sans interruption, une vie de labeur dans cette campagne malienne. Toko vient l’aider de temps en temps. La famille de Manthia a été riche, puissante mais tout est parti de Charybde en Scylla et Manthia, pour pouvoir aider ses parents, doit partir chez un oncle à Bamako où le rejoint Toko. Un oncle qui exploite, des troubles politiques font que Manthia va partir beaucoup plus loin, en France. Toko partira aussi mais séparément. Les deux prennent alors une trajectoire bien différente. Toko s’intègre, obtient des papiers. Manthia s’enfonce chaque jour un peu plus, refuse l’exploitation de ses pairs et des Européens. Depuis le centre de rétention administrative, Manthia raconte à son traducteur sa, déjà, longue histoire et pourquoi il a atterri dans ce centre. Car la tradition orale est un socle en Afrique.

    Un roman bouleversant, entre violence et amitié, amour et désamour, espoir et résignation. Avec une parfaite maîtrise de la langue - puisée dans le berceau de l'humanité - le romancier relate avec une incroyable authenticité les us et coutumes maliennes sans fioritures aucune. À coups de plume, il fait exploser le choc des civilisations, les règles et injonctions claniques et le miroir aux alouettes du continent européen.

    Blog Le domaine de Squirelito =>> https://squirelito.blogspot.com/2024/01/une-noisette-un-livre-deux-grands.html

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    Couverture du livre « Deux grands hommes et demi » de Diadie Dembele aux éditions Lattes

    Mireille B sur Deux grands hommes et demi de Diadie Dembele

    De leur village du Mali où ils vivent en famille, Manthia et Toko sont « deux grands hommes et demi », ni ados ni adultes. Leur origine sociale un peu différente, le père du premier commerçant en faillite et Toko ancré dans une « famille enracinée dans la terre », n’est pas un frein à leur...
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    De leur village du Mali où ils vivent en famille, Manthia et Toko sont « deux grands hommes et demi », ni ados ni adultes. Leur origine sociale un peu différente, le père du premier commerçant en faillite et Toko ancré dans une « famille enracinée dans la terre », n’est pas un frein à leur amitié. Leur point commun est de vivre sur cette terre appauvrie par la sécheresse ou par les invasions d’insectes qui détruisent les pauvres récoltes.
    De leur village à la banlieue parisienne, ils passent par Bamako. C’est en 1991, l’année du soulèvement contre le régime politique deTraoré. L’aventure continue avec l’aide des « cookseurs » qui se chargent évidemment de toutes les démarches pour obtenir un visa... ils s’envolent pour la France. Devant être hébergés par le cousin de Manthia à Paris, un brin d’espoir les accompagne.

    Leur galère, Manthia la raconte à son avocat par l’intermédiaire d’un traducteur. Qu’il semble difficile d’imaginer les étapes d’embûches perpétuelles auxquelles sont confrontés deux jeunes, ayant déjà subi un régime patriarcal absent d’affection, d’ailleurs à l’origine de leur exil. Que d’obstacles à lever avant de pouvoir seulement parler d’intégration : dissimuler les différences physiques, les pratiques sociales et culturelles, la barrière de la langue, l’exploitation et le non-respect dans le travail… sans même parler de la sensibilité de chacun, des fragilités personnelles ! Toutes ces choses, s’il elles ne sont pas ainsi dénommées, sont exprimées dans l’entretien de Manthia avec l’homme de droit.

    Sous une plume que j’ai perçue comme imprégnée des aspérités de deux jeunesses fracassées, je referme cet opus avec un sentiment de colère et d’injustice. A l’heure où je rédige ce commentaire, le Conseil Constitutionnel vient de juger les termes d’une loi qui aurait pu concerner directement Manthia et Toko et leurs frères d’infortune…

    Je suis reconnaissante envers Diadé Dembélé et ces autres écrivains, reconnaissante envers la littérature qui donne à lire romans ou récits qui racontent d’autres vies que les nôtres, nous lecteurs souvent confortablement installés.
    Merci à Babelio et aux éditions Lattès.

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    Couverture du livre « Deux grands hommes et demi » de Diadie Dembele aux éditions Lattes

    Michel Giraud sur Deux grands hommes et demi de Diadie Dembele

    Manthia, tente tant bien que mal de cultiver les terres de son père, un ancien commerçant ruiné. Mais la sécheresse et la famine guettent. Pour subvenir aux besoins de la famille, Manthia est contraint de quitter son village pour devenir ouvrier chez son oncle, un commerçant de Bamako. Il y est...
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    Manthia, tente tant bien que mal de cultiver les terres de son père, un ancien commerçant ruiné. Mais la sécheresse et la famine guettent. Pour subvenir aux besoins de la famille, Manthia est contraint de quitter son village pour devenir ouvrier chez son oncle, un commerçant de Bamako. Il y est rejoint par son ami Toko.
    Quand l'armée et le peuple maliens se soulèvent contre le pouvoir en place, Manthia et Toko décident de partir pour la France.

    Nous écoutons cette histoire par la bouche de Manthia qui, ne parlant pas suffisamment bien le français, la raconte à un traducteur, dans un centre de rétention administrative de sans papier, des années plus tard. Une histoire faite de soumission, à une tradition familiale, à un ordre établi, puis de rébellion, et enfin de défaite, où l'on sent que Manthia ne va pas tarder à revenir à la case Départ...
    Au-delà de l'intrigue, somme-toute assez prévisible, ce sont les personnages qui comptent. Manthia en premier, qui vit toute les violences des traditions qui ne permettent pas à un jeune homme de devenir véritablement un homme ; trop soumis au père et aux oncles. Toko également, qui fut plus téméraire, mais qui se coule plus facilement dans la peau du migrant docile. Et tous ceux qui les entourent, les exploitant ou cherchant, sans y parvenir, à les comprendre.
    L'écriture est intéressante, inhabituelle ; à le fois celle d'un lettré, et d'un griot. Un mélange étonnant. La narration est à la première personne, c'est Manthia qui raconte. Mais il semble souvent vouloir éloigner le "je", prendre de la distance. Le lecteur se laisse embarquer dans les aventures de ces migrants, mais la lecture n'est pas toujours des plus faciles.

    Un livre qui m'a ému car il m'a rappelé un travail de recueil de mémoire de migrants auquel j'ai participé il y a moins de deux ans avec une association. Toutes leurs histoires sont différentes, mais elles sont toutes bâties sur la souffrance...

    Chronique illustrée : http://michelgiraud.fr/2024/01/19/deux-grands-hommes-et-demi-de-diadie-dembele-chez-jc-lattes/

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