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Colson Whitehead

Colson Whitehead

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Avis sur cet auteur (79)

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    Couverture du livre « Underground railroad » de Colson Whitehead aux éditions Albin Michel

    Christelle Point sur Underground railroad de Colson Whitehead

    Cora est née esclave dans la plantation Randall en Géorgie, et très vite elle s’est retrouvée seule, isolée au sein même de la communauté des esclaves. Sa mère Mabel ayant fuit sans elle, elle n’a aucune attache, aucun soutient, et donc, à l’âge de 16 ans, alors qu’elle a déjà été battue...
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    Cora est née esclave dans la plantation Randall en Géorgie, et très vite elle s’est retrouvée seule, isolée au sein même de la communauté des esclaves. Sa mère Mabel ayant fuit sans elle, elle n’a aucune attache, aucun soutient, et donc, à l’âge de 16 ans, alors qu’elle a déjà été battue plusieurs fois et violée, quand l’opportunité de fuir se présente, elle n’hésite pas et suit Caesar. Leur seule voie possible vers la Liberté : la voie ferrée souterraine et clandestine qui mène les esclaves évadés vers les Etats du Nord. Un périple totalement fou commence pour Cora, avec à ses trousses, le redoutable chasseur de fugitif Ridgeway, qui la traque sans relâche.
    Gros coup de cœur pour ce roman, lauréat du Prix Pulitzer en 2017 et qui a donné lieu ensuite à une série TV, que je n’ai pas encore eu l’occasion de visionner. Le roman de Colson Whitehead suit une trame plus ou moins chronologique, qui débute dans l’enfance de Cora dans l’enfer de la plantation Randall et qui suit son périple vers les Etats du Nord, au fil de la voie ferrée, d’abord jusqu’en Caroline du Sud, puis jusqu’en Caroline du Nord, pour se « terminer » dans l’Indiana. C’est un ascenseur émotionnel permanent que vit Cora, et le lecteur avec elle, car le chasseur d’esclave Ridgeway finit toujours par la localiser. Il fait une fixette sur elle car c’est la fille de Mabel, qu’il a cherché en vain. Il considère qu’une esclave en fuite, sur deux génération, c’est la remise en cause de son ordre établi et il est là pour remettre les choses à leur place et les esclaves à leur maître. De temps à autre, un chapitre isolé prend pour personnage principal un autre protagoniste, ici une femme blanche condamnée pour avoir caché Cora, là Mabel elle-même racontant sa fuite dans les marécages, etc… Pris dans son ensemble, « Underground Railroad » est un voyage sans concession dans les Etats-Unis juste avant la Guerre Civile. C’est 50 nuances de ségrégation, en quelque sorte. En Géorgie règne l’esclavage, en Caroline du Sud les noirs sont tolérés mais pour ne pas qu’ils soient trop nombreux, on mène des campagnes de stérilisation forcée. En Caroline du Nord, le plus simple c’est d’interdire les Noirs, tout simplement, et des milices fouilles régulièrement les maisons des blancs pour s’assurer qu’il n’y en a pas, dans L’Indiana, lorsqu’une communauté noire commence à grossir, elle est éliminée par le feu et dispersée du force, etc… Au cours de son périple, Cora rencontrera des lâches et des courageux des deux couleurs, elle sera maltraitée par des noirs complices des esclavagistes (Homer) et des blancs du KKK (qui ne s’appelle pas encore ainsi), elle sera secourue par des abolitionnistes, cachée par des gens courageux, dénoncée par des gens haineux. Se dessine dans le roman de Colson Whitehead un pays profondément divisé sur le sujet et qui courre sans le savoir vers un affrontement fratricide et meurtrier, il se dessine également un début de conscience politique du mouvement noir ; on est très loin encore du mouvement pour les droits civiques mais c’est la petite graine qui germe dans l’esprit de Cora et les esprits de la communauté. Cette très jeune femme courageuse et intelligente a déjà en elle le sentiment d’appartenir à une Communauté qui va se structurer, qui va grandir, qui un jour obtiendra contre les Blancs ce qu’elle revendique. La lecture d’ « Underground Railroad » nous offre des clefs pour comprendre la question raciale aux Etats-Unis, pour comprendre d’où elle vient et pourquoi elle ne peut pas être comparée à nos problématiques « identitaires » ici, en Europe. Là-bas, le communautarisme n’est pas un gros mot mais un héritage de l’Histoire, incontournable, gigantesque, insoluble dans je ne sais quelle unité nationale. On comprend encore mieux « Black Lives Matter » après cette lecture. En plus d’être passionnante et assez facile à lire, en plus de mettre des mots sur les horreurs de l’esclavage sans manichéisme, sans misérabilisme, « Underground Railroad » nous offre une héroïne. Cora est une survivante, Cora a la vie chevillée au corps, même quand la situation semble désespérée, elle se débat et refuse de se soumettre : une vraie Héroïne avec un H majuscule.

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    Couverture du livre « L'intuitionniste » de Colson Whitehead aux éditions Gallimard

    Les Lectures de Cannetille sur L'intuitionniste de Colson Whitehead

    Après le succès et les deux prix Pulitzer venus récompenser Underground Railroad, Nickel Boys et Harlem Shuffle, Albin Michel édite une traduction entièrement révisée du premier roman de Colson Whitehead, une œuvre dont l’audacieuse originalité n’a d’égale que l’humour corrosif avec lequel...
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    Après le succès et les deux prix Pulitzer venus récompenser Underground Railroad, Nickel Boys et Harlem Shuffle, Albin Michel édite une traduction entièrement révisée du premier roman de Colson Whitehead, une œuvre dont l’audacieuse originalité n’a d’égale que l’humour corrosif avec lequel l’écrivain noir américain file la métaphore d’Etats-Unis à deux vitesses, l’une noire, l’autre blanche, quand il s’agit d’ascenseur social.

    Dans cette ville sans nom, mais qui, exactement comme New York dans les années cinquante, se distingue par sa course à la verticalité, deux écoles – dont on comprend bientôt que l’une symbolise la société blanche traditionnelle et l’autre le monde des Noirs, jusqu’ici invisible et subalterne, qui réussit néanmoins quelquefois, à travers ses individus les plus batailleurs, à percer socialement – se disputent l’entretien des ascenseurs municipaux. Alors que, comme il est d’usage, les empiristes s’astreignent à de minutieuses révisions techniques, les intuitionnistes se sont inexplicablement mis à les battre en brèche grâce à leur capacité à ressentir l’état de la machine sans même la démonter. « Quand on voit les empiristes courber l’échine pour déceler des indices sur un treuil de levage ou relever des marques d’oxydation sur une poulie de câble de compensation… Que d’efforts doivent-ils fournir ! Alors que les intuitionnistes, eux, s’en sortent sans rien faire. Quelle bande de fainéants. Voici quelques-uns des surnoms dont les empiristes affublent leurs collègues hérétiques : gourous, vaudous, sorciers, Houdini, autant de termes empruntés à la terminologie de l’exotisme noir, de ce qui est à la fois étranger et inquiétant. »

    L’une de ces dérangeantes intuitionnistes est Lila Mae Watson, la première femme noire, dont en l’occurrence personne n’avait remarqué le travail acharné depuis le placard à balais qui lui servait de chambre d’étudiante, à avoir décroché un poste d’inspectrice des ascenseurs de la ville. Mais voilà qu’au lendemain de l’un de ses contrôles, un ascenseur chute en pleine visite d’un bâtiment par des notables. Accident ou sabotage ? Déjà désignée coupable par la vindicte médiatique, Lila Mae va devoir se cacher pour mener l’enquête elle-même, mettant au jour un furieux combat au sein de l’industrie de l’ascenseur. Le bruit courant que James Fulton, fondateur de la démarche intuitionniste, aurait créé un ascenseur parfait et révolutionnaire, tous les moyens sont bons, entre politiciens corrompus, mafieux et tueurs à la petite semaine, pour s’emparer au plus vite de l’invention.

    Absurde jusqu’à ce qu’en se dévoile la portée métaphorique, le roman a de quoi déconcerter malgré les aspects plus classiques de son versant policier. Oscillant entre amusement et perplexité, le lecteur devra accepter de lâcher prise pour se laisser emporter, impressionné quoi qu’il arrive par la maîtrise de ce récit à double fond qui, avec une ironie mordante et un pittoresque invraisemblable, réussit à mêler des ingrédients aussi composites que les détails techniques des différents modèles d’ascenseur, un suspense policier dévoilant les peu ragoûtantes mécaniques d’une société américaine fondée sur la compétition et la violence, et une allégorie grinçante du combat des Noirs américains pour s’y faire une place malgré un suprémacisme blanc généralisé.

    Un premier roman décalé d’une puissance et d’une originalité folles, qui se plaît, avec beaucoup de dérision, à déstabiliser son lecteur.

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    Couverture du livre « Nickel boys » de Colson Whitehead aux éditions Albin Michel

    Little Lecteur sur Nickel boys de Colson Whitehead

    Attention, livre-uppercut!
    Prix Pulitzer 2020.

    Le jeune et prometteur Elwood Curtis voit son avenir bousillé lorsqu’il atterrit suite à une erreur judiciaire à la Nickel Academy, une maison de correction des années 60, au cœur de la Floride ségrégationniste.
    Rentrer dans le droit chemin...
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    Attention, livre-uppercut!
    Prix Pulitzer 2020.

    Le jeune et prometteur Elwood Curtis voit son avenir bousillé lorsqu’il atterrit suite à une erreur judiciaire à la Nickel Academy, une maison de correction des années 60, au cœur de la Floride ségrégationniste.
    Rentrer dans le droit chemin s’avère être un parcours effroyable au cœur de l’inhumain.

    J’ai été renversée, bouleversée, chamboulée. D’une rare puissance, ce roman de Colson Whitehead prend aux tripes et nous tient en haleine jusqu’aux majestueuses dernières pages.
    Soyons francs, c’est une lecture éprouvante. On tremble, on souffre, on pleure … Là vous vous dites que ça ne vous fait pas envie … mais si, foncez car p*** qu’est ce que c’est fort! C’est aussi pour cela qu’on lit non ? Pour tomber sur des romans qui brisent les frontières de la fiction pour nous toucher en plein cœur.
    C’est jusqu’ici ma lecture la plus marquante de l’année. J’ai hâte de découvrir son autre roman sacré Pulitzer (oui, il l’a eu deux fois): Underground Railroad.

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    Couverture du livre « Nickel boys » de Colson Whitehead aux éditions Albin Michel

    Christine GAZO sur Nickel boys de Colson Whitehead

    Le destin d'Elwood, jeune garçon noir élevé par sa grand-mère, élève brillant, croise celui de Turner à la Nickel Academy.
    Cette maison de correction, où il atterrit suite à une erreur judiciaire, a pour "projet" de remettre dans le droit chemin des garçons "déviants". S'y retrouvent des...
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    Le destin d'Elwood, jeune garçon noir élevé par sa grand-mère, élève brillant, croise celui de Turner à la Nickel Academy.
    Cette maison de correction, où il atterrit suite à une erreur judiciaire, a pour "projet" de remettre dans le droit chemin des garçons "déviants". S'y retrouvent des délinquants, des orphelins, des enfants n'ayant connus que la violence...
    Les méthodes de privation et de châtiment corporel, les humiliations et la corruption font loi, et il est évidemment encore pire d'être Noir.
    Dans ce contexte sordide, les 2 garçons vont se lier, tenter de survivre au mieux et de s'imaginer un avenir. .

    La ségrégation qui régit encore la Floride dans les années 60, les brimades et la construction de soi malgré l'expérience quotidienne d'être reconnu comme inférieur... c'est révoltant, bouleversant, sidérant... il faut encore et toujours se confronter à cette réalité de l'injustice liée à la couleur de peau pour résister ...