"Rebelles, un peu" (L’Olivier) le nouveau recueil de nouvelles de Claire Castillon
La publication de son septième roman, Les merveilles est l'occasion pour Claire Castillon de se prêter au jeu de l'interview exclusive de Lecteurs, "Autour d'un verre"... Evelyne est cynique, moqueuse, et drôle. Elle a treize ans, des parents qu’elle...
"Rebelles, un peu" (L’Olivier) le nouveau recueil de nouvelles de Claire Castillon
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A l'occasion de la publication de son septième roman, "Les merveilles"; Claire Castillon se prète au jeu de l'interwiew exclusive de Lecteurs, "Autour d'un verre"...
« Ailleurs, t’étais ma femme. Ma grande, c’était la nuit. Et la nuit était rare Sauf le jour, ça oui. Avec toi, il faisait noir ».
Ma grande, c’est comme ça qu’il l’appelle. Elle. Son épouse. Celle qui l’étouffe. Celle qui lui fait connaitre l’enfer de la violence psychologique. Jour après jour. Mois après mois. Année après année. Quinze ans de souffrances. De silence. Parce que Lui, il se tait. Il se mure dans son cloaque, dans sa prison. Il renonce, il tempère. Il subit humiliations et brimades.
« Je me sentais toujours en prison avec toi, car c’était impossible de m’exprimer sans être jugé ou repris ».
Pas par amour, non ! Ce sentiment-là est mort depuis bien longtemps. Il modère pour leur fille, parce qu’il a peur que la « petite » devienne comme la « grande ». Il ne sait plus trop, au bout du compte, pourquoi il estompe cette noirceur qui est son quotidien. Peut-être, sans doute par peur, par habitude, parce qu’elle a pris possession de son âme à lui. De celui qu’il était avant. De chacune de ses parcelles. Jour après jour, mois après mois, année après année. Crise après crise.
Elle contrôle, la Grande. Elle censure. Des amis qu’il ne doit plus voir, aux deuils qu’il n’a pas le droit de faire. De l’argent qu’elle gère, et pour lequel il doit mendier, aux poèmes qu’il n’a plus le droit d’écrire. De la promotion professionnelle, petite ouverture de sa cage, qu’il doit refuser, à la façon dont il doit tondre la pelouse.
Lui, il se tait. Et nous, nous on se demande pourquoi il reste. Pourquoi il revient quand il essaie de s’échapper. On étouffe nous aussi. On a mal au ventre, on a le cœur qui se noue… Et puis on se dit que certains comportements , certaines réactions, ne peuvent pas s’expliquer rationnellement. Parce que la peur est plus forte que la raison. Parce que le piège de l’aliénation, de la violence psychologique est arachnéen. Et qu’elle, la Grande, c’est une tarentule qui tisse sa toile. Jour après jour. Mois après mois. Année après année. C'est qu'elle est organisée, la Grande !
Le sujet traité était épineux (encore un roman sur la violence conjugale, peut-on penser !) . Mais il est abordé par Claire Castillon sous une forme extrêmement intéressante. L’écriture est d’une intensité apnéique, le style est brut et abrupt. On ne connaît pas les prénoms des personnages, tout réside dans une abstraction qui entretient cette sensation d’oppression. Les dernières pages sont magistrales !
Ce roman, vous l’aurez deviné, est un gros, gros coup de cœur, en dépit de toutes les nausées qu’il a suscitées en moi, des cauchemars qu’il a ravivés. C’est une lecture que je vous recommande, sans la moindre hésitation, un coup de maître pour une autrice que je découvre.
« Je vais bien ma grande. Je vais bien en vrai . Tu as vu, j’ai retrouvé tous mes mots. J’ai des arcs-en-ciel sur la langue, ils sont venus après la pluie… Ça prend du temps de s’alléger… »
Voilà un roman très loin d’être mauvais par les sujets et problématiques qu’il met en avant de manières assez peu commune, avec autant de bon sens que d’humour, pour lequel je n’ai malheureusement pas accroché.
D’abord, par le manque d’attachement au protagoniste (Wilco, 15 ans, fou amoureux de la belle Apothéose qui, à force de la regarder par la fenêtre, finit par tomber du 5ème étage et devenir lourdement handicapé) que je n’arrive pas vraiment à expliquer.
Une écriture contemplative, poétique et assez écourtée qui tombe, je trouve, dans l’excès du trop et du trop peu. C’est avec difficulté que j’ai progressé, trouvant le texte trop ampoulé et souvent peu clair. Et c’est sans doute ce qui a fait que j’ai été peu (ou pas) bouleversée par la situation (jusqu’à a toutefois les dernières pages qui n’ont pas manqué de me serrer le cœur). Je n’ai pas véritablement été touchée par l’amour que vit Wilco, et ça m’a clairement contrariée.
Par contre, le décalage atypique entre la narration (que j’ai trouvé joyeuse, sans apitoiement, plaine d’autodérision) et les réactions des uns et des autres (surtout des parents !) avec les faits (graves) m’a bien plu. Et c’est cela qui m’a permis de tenir jusqu’au bout et surtout de revoir mon jugement initial. Car si j’ai peiné à avancer, si malgré le fait que je n’ai pas accroché, je dois bien avouer que Claire Castilon déroule là ingénieusement et de manière tout à fait originale une multitude de thèmes et de questionnements sur l’adolescence, les rapports familiaux, humains, sur le handicap (et le regard des autres), sur la vie et la mort, sur l’amour, la solitude. C’est fait par petites touches, avec quelques mots (sans avoir besoin d’être développé plus que ça) et avec sensibilité................................................
https://libre-r-et-associes-stephanieplaisirdelire.blog4ever.com/claire-castillon-proxima-du-centaure
J’étais plutôt séduite par l’idée de ce recueil de nouvelles. Malheureusement, j’ai été plutôt déçue par le résultat. Les nouvelles sont extrêmement courtes. Ce sont vraiment des épisodes très précis qui sont relatés chaque fois. Je ne sais pas si la contrainte de la longueur y est pour quelque chose mais j’ai trouvé les personnages trop caricaturaux. Certes, l’adolescence est un âge où les excès sont permis. Mais tout de même…
Les registres varient selon les histoires. Les nouvelles plus humoristiques ne m’ont pas plus fait rire que ça. Parmi celles qui m’ont le plus touché, une nouvelle parle de la pression exercée par une mère sur sa fille qui a tellement intégré ce mode de fonctionnement qu’elle ne peut plus s’en passer. Une autre, la dernière, aborde le thème de la maladie. Elle m’a bouleversée et dérangée à la fois. Certains registres fonctionnent plus que d’autres donc.
Globalement, je n’ai pas vraiment trouvé mon compte dans cette lecture. Je suis restée assez extérieure à ces histoires et je ne pense pas garder beaucoup de souvenirs de ce recueil.
https://lecturesdemistinguette.wordpress.com/2017/10/31/rebelles-un-peu-claire-castillon/
Nancy Pinsault, onze ans, soupçonne une relation entre sa mère et le docteur Croc, son orthodontiste. Elle ne rêve plus que d'une chose : s'enfuir avec son père, et quitter frère en crise d'adolescence, sœur en crise de cœur, et mère en crise de séduction.
Le récit propose une fine description à hauteur d'enfant de la vie de famille, avec son regard clairvoyant, ses peurs et ses réalités fantasmées.
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