Entretien avec Christine Montalbetti au sujet de "Trouville Casino" son nouveau roman paru aux éditions P.O.L.
Entretien avec Christine Montalbetti au sujet de "Trouville Casino" son nouveau roman paru aux éditions P.O.L.
A lire quand on aime la délicatesse, la simplicité et la rigueur d’une langue littéraire sans effets de manche
Les paragraphes s’enchaînent entre séquences de réalité, soit l’histoire vraie d’un fait divers consternant concernant un septuagénaire qui braque la caisse du casino de Trouville, et séquences imaginées, ces dernières permettant à l’auteur de s’échapper sur un débit littéraire qui semble lui faire du bien et ainsi on se retrouve dans une guinguette en bord de Seine, chez le coiffeur, en prison, bref dans un fouillis délirant avec force synonymes et redondances ainsi que nombre de parenthèses où elle se met à notre place voire pense à notre place !
Avec Trouville casino, l’auteur va se servir de l’histoire d’un fait divers pour traiter de la digression en littérature et revendiquer un style d’écriture anticonformiste. La définition du Larousse pour ‘digression’ est : Développement s’écartant du sujet principal d’un texte ou d’un discours. « Se perdre en digressions»…
Page 179, elle se fait son propre avocat en revendiquant la rêverie dans la littérature : « Pourquoi réclamer un roman balisé, taillé au cordeau, policé, encadré par des barrières de sécurité, quand c’est avant tout de rêverie qu’il s’agit ? » Adieu chefs d’œuvre ennuyeux, règles de grammaire, vocabulaire élaboré, élégance de la langue, syntaxe, oxymore, litote, etc. ! Fi donc tout cela ! Écrivons comme qu’on cause même si qu’on cause mal !!! Puis, C. Montalbetti continue de sauter du coq à l’âne et enchaîne sur l’histoire d’un perce-oreille qui grimpe sur du velours côtelé, tout en nous informant que l’introduction d’un insecte dans ses romans est devenu en quelque sorte une de ses marques de fabrique. Bon… Comme cela, nous sommes au courant. Elle se perd en digressions mais nous indique qu’elle en est consciente : « Je vous supplie, n’écrivez pas sur vos blogs qu’il est dommage que je digresse. Avant de sortir votre stylo rouge mental et de me corriger un peu scolairement (avouez), avec votre petit air sévère, qui me blesse (eh oui), posez-vous sincèrement la question : la digression, est-ce-que ce n’est pas l’espace même de la liberté ? Digresser, le gros mot pour dire musarder, pour dire rêver… » Donc, nous y voilà. Madame Christine Montalbetti en s’éloignant du sujet (pour lequel j’ai acheté le livre, soit dit en passant), traite de la digression en littérature et nous offre pour cela, un délire imaginatif débordant, anarchique, inutile et fastidieux très éloigné de l’histoire du vieux braqueur.
Néanmoins j’ai bien aimé l’accroche, soit les 70 premières pages et quelques paragraphes descriptifs des alentours de Trouville et de son casino. Paragraphes courts. Roman qui se lit vite. Écriture irrégulière. Ton parlé et familier.
Une nouvelle sortie littéraire, honorer les éditions POL, une auteure à découvrir, une bonne idée de mettre en lumière ce fait divers, être confortablement installée avec des descriptions de Trouville, une ville chère à mon cœur et à laquelle je suis fort attachée, me balader en Normandie sans bouger de mon fauteuil : je convoitais ce livre mais son style et son ambiance m’ont déçue.
Toutoum...
Toutoum...
Toutoum...
Les entendez-vous les battements de mon coeur ?
A moitié sourde, mon oreille droite a baissé les armes il y a longtemps. Depuis, j'ai très souvent l'impression de ne capter les bruits qui m'entourent qu'en une seule dimension.
Mais les sons du Bruiteur, par la verve de Christine Montalbetti, me sont parvenu en un feu d'artifice.
Puisque cette auteure a le chic et le grand talent de sublimer nos cinq sens.
Le bruiteur nous raconte l'histoire qu'il nous apprête à illustrer.
Le froissement d'ailes des oiseaux avec un poireau.
Le clapotis de l'océan avec sa vieille bassine débordante.
Le ressac des vagues en froissant un sac plastique.
A peine lu, je testais ces tours des sens avec mes enfants.
Montalbetti m'ensorcelle à chacune de ses parutions.
C'est une magicienne aux mots de velours.
Quand j'ouvre un livre de Christine Montalbetti, je suis certaine de ne pas être déçue.
Car elle me sert à chaque fois un velouté de mots, parsemés de ci de là de lexique affriolant, de crème (normande, cette fois) poétique, de fragilité quelque peu poivrée. Je l'hume, je le déguste, il inonde mes papilles rétiniennes, et déverse sur mon coeur une flopée d'écumes bouillonnantes et frissonnantes.
Trouville Casino nous conte l'histoire de cet homme, si vieux, mais devenu braqueur, un jour d'août 2011. Mais que donc lui est-il passé par la tête ? Lui, qui coulait des jours peinards en Normandie, avec sa compagne.
La douceur champêtre l'aurait-il rendu fou ?
Christine Montalbetti accroche l'acte de folie de cet homme à des diapositives de son passé et suspend le temps sur des gestes et des habitudes qui peuvent paraître anodins, mais qui habitent chaque seconde de notre vie, tels le ballet assourdissant des mouettes perfides, une soirée de guinguette où des corps, des yeux et des coeurs se rencontrent, ou la fluidité d'une nage normande.
Elle nous sustente de ce qu'elle imagine avec une habileté suave.
Avant l'acte démesuré, il y a un homme, une femme, vous, moi, chacun avec sa propre histoire.
L'auteure parle au lecteur, comme d'accoutumée.
Et j'aime ce lien si ténu et privilégié entre elle et nous. Entre elle et moi. Lectrice insatiable de sa plume rêveuse.
Trouville Casino se lit comme une friandise.
Quand on a commencé, on en redemande. Jusqu'à en devenir accro.
Pour moi, je dois l'admettre, je suis devenue complètement Montalbetti-olic...
Avez-vous déjà rêvé de décoller à bord de la navette Atlantis et de passer dix jours dans la station spatiale internationale ? En lisant le dernier roman de Christine Montalbetti, ce sera chose faite. Ce récit à couper le souffle nous fait embarquer avec quatre astronautes américains dans l’ultime vol habité au départ de la Floride pour un voyage où le temps et les corps flottent, en impesanteur, à 400 kms en orbite autour de la terre.
En s’adressant, souvent avec humour, au lecteur, l’auteure nous fait vivre avec un souci presque obsessionnel du détail les dix jours de la mission STS-135, depuis la nuit précédant le lancement de la navette, jusqu’au retour des astronautes. Une parenthèse délicieuse loin du fracas terrestre : un éloge de la lenteur et une réflexion sur la fragilité de la vie humaine.
Christine Montalbetti dévoile également au lecteur les coulisses de son travail d’enquête et d’écriture dans des pages passionnantes sur la fabrique de son récit. L’on y découvre les doutes et les tâtonnements de l’écrivain et l’on s’y plonge avec régal dans les secrets de l’écriture. Un roman fascinant.
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